mardi 15 juillet 2014

Ecran total

Quelques films à chapeaux de cowboy, tous dans des styles plutôt différents:

- Nashville est un film choral d'Altman qui tourne autour de la métropole musicale et de ses multiples visiteurs. On suit en parallèle une star de la country en pleine décompensation, qui rechigne sur son lit d’hôpital en voyant sa rivale triompher à sa place, un vieux chanteur tout en dents, une journaliste de la BBC qui se prend pour Louis Malle dans un dépôt de bus scolaires abandonnés, un jeune beau qui écrit des chansons pour une femme/toutes les femmes et surtout des wannabe chanteuses qui gravitent autour de tout ça en satellite un peu orbité, sur le bord de la route, embarquée en stripteaseuse malgré elle ou planquée dans les coulisses. Ça fait beaucoup, mais finalement, ça tient deux heures trente sans qu'on s'en aperçoive. Il y a beaucoup de musique, fatalement, qui donnent envie même si parfois un peu kitsch, beaucoup de bruits en même temps, un bordel parfois difficile à démêler. On retrouve plein d'images obsessionnelles d'une Amérique sur le déclin: des guirlandes, des flonflons, des majorettes à sourires brites.

- Walk Hard, c'est plutôt une blague, puisque c'est une parodie de biopic autour de Johnny Cash qui lui fait traverser plus ou moins toute l'histoire du rock'n'roll américain. Plein de gimmick qui reviennent, un certain nombre de têtes vues ailleurs - Wiig, en fiancée de 12 ans et Jack White en Elvis sous amphète- et des chansons.... finalement pas SI mauvaises. 

- Zabriskie Point est un film méta-américain. Sur fond de contestation étudiante des 70's, Antonioni met en scène un espace imaginaire américain ultra fantasmé, qui mêle des visions du sud profond, des images de l'Ouest sauvage et l'évocation du cauchemar urbain des mégalopoles.



Le film tente de répondre à la question " Comment devient-on révolutionnaire". La réponse est ici simple - il suffit de coucher avec un révolutionnaire. Si Marx y avait pensé, la révolution aurait probablement eu lieu plus tôt. Les deux longues séquences autour des événement centraux -le sexe et l'attentat- semblent en tout cas pointer dans cette direction via une démultiplication qui est étonnamment chiante pour le sexe et plutôt génialissime pour l'attentat, via des explosions en série qui envoient voler le contenu de réfrigérateurs pleins - on voit même un homard en apesanteur. Splendides images du désert, sorte de western moderne en mode Malick et surtout une bande-son carrément cool.


Nashville, Altman, 1975
Walk Hard, Kasdan, 2007
Zabriskie Point, Antonioni, 1970.