vendredi 5 décembre 2008

Death, love, depression, .... and "1000 mots pour réussir"

Tuva, 2008


Encore un - et plus même- powème qui fleure bon la cuite - et l'universitaire. Michel, je t'aime.


Haiku 1

Ossements sur la table, couteau dans la main
Poulet dans l'assiette
Le chinois maffieux du coin
Est très chouette

Haiku pire
Le soir est un grand vide
Où s'abîment nos principes
Et nos bières impavides
Pareilles à des polypes

Et oui, un jour j'écrirai un article consistant. Quand j'aurai grandi?

mercredi 19 novembre 2008

lundi 10 novembre 2008

46,5 kg

Tramway supersonique, Bratislava (2008)


"La regardant boire, il ne put s'empêcher de penser que dans une heure ou deux elle le prierait, avec le même sourire distingué, de la laisser seule un moment. Il déférerait aussitôt à ce désir et il y aurait, quelques instants plus tard, venu de la salle de bains de cette malheureuse, le bruit maléfique de la chasse d'eau. Bref, une vie de passion. Dans sa chambre, par égard pour elle, il se boucherait alors les oreilles, mais en vain, car l'installation sanitaire du Royal était d'une énergie remarquable. Enfin, il serait musicalement reconvoqué par le truchement de quelque disque de Mozart ou de cette barbe de Bach, et il faudrait faire l'amour. Bref, une vie de passion. "


J'ai enfin découvert Belle du seigneur. A mon âge , il était temps.

mardi 4 novembre 2008

My head is spinnin / It feels allright / I got a t-shirt / And my shoes are nice

Etreux, 2007


Ma retraite en ces lieux m’a amenée à concevoir nombres d’idées et d’envies dont le point commun est une tendance nette au délire, au psychotisme voire à la schizophrénie. L’une de ces pensées mégalomaniaques fut de participer joyeusement au naufrage titan(ic)esque de ce qu’on nomme encore les Lettres Françaises. J’ai donc décidé d’apporter ma pierre à cet édifice- ou plutôt d’ajouter un rocher autour du cou de « ce grand cadavre à la renverse ». Bien sur, ma contribution terroriste ne sera que modeste, en comparaison des vraies bombes de daubes larguées chaque année par A. Nothomb, ou des camions piégés emplis jusqu’à la gueule de diarrhée purulente de bons sentiments déversés par E.E. Schmitt.

Non, je me contenterai de simples petits actes visant à un travail de sape, à l’instar de mon Maître, ès dépression, Michel Houellebecq. Cet homme exceptionnel, hors de sa production littéraire romanesque, a écrit quelques poésies, sous forme de haïkus. Enfin je crois. Ceux-ci ont trois thèmes principaux : le camembert, le tourisme sexuel, et la vie d’un petit canidé fictionnel. L’idée du haïku est de produire une pensée fulgurante sans excès en termes d’expressivité : la concision est le but de cet exercice. Les Haïkus Houellebecquiens proposent une seconde exigence : la platitude, la neutralité, la nullité de contenu. Ainsi, le vide de mots et le vide de sens se conjoignent en une absorption cosmique du Moi dans le Rien. Et tout ça.

Je vais donc m’essayer à cette enthousiasmante entreprise, et, comme le dirait une autre grande auteure de ce siècle : Michel, « ma révolution porte ton nom ! »

Haïku 1

Je fais de la grammaire
Dans les ministères
Des pantalonnades
Dans les ambassades

Cette ville désarticulée
Est pleine de tramways
Mais je rigole plus
Dans les trolleybus.


Punk rock ist nicht Tod?

Punk solitaire, banlieue de Erevan, Arménie (2007)

Je viens d’achever la lecture, éprouvante, d’un pavé commis par Benoit Sabatier, rédacteur adjoint de Technikart, Nous sommes jeunes nous sommes fiers. Bon pour tout avouer je ne l’ai pas vraiment fini, j’ai dû me rendre aux alentours de la page 390 et j’ai parcouru le reste en diagonale. En effet, le bouquin, pour intéressant qu’il soit est carrément un pensum à lire dans sa totalité. Raison pour laquelle je n’en suis venue à bout que maintenant alors que je le possède depuis au moins un an.

Si ce livre est remarquable pour tout un tas de raisons, il est tout autant improbable dans son style. Remarquable d’abord : l’ambition de l’auteur qui est de retracer une fresque de la culture jeune « d’Elvis à Myspace ». Hénaurme, me direz-vous. En effet, c’est gigantique et on peut dire que le boulot de documentation est carrément plus qu’à la hauteur de cette idée : des millions d’anecdotes, de dates, d’interview éclectiques, de références. Une bible pour tout qui a le même âge que moi et donc n’a connu ni l’esprit canal, ni les années 80, ni les collants discos, ni l’idolâtrie pour My Bloody Valentine ; pour toute personne à qui Gerda 85 n’évoque rien de plus qu’une ado mal dégrossie à la mèche new-wave errant dans les terrils.

On retrouve ici un parcours extrêmement passionnant, plus sociologique que musical, avec cette proposition tout à fait affriolante : comment la culture jeune est elle passé du statut subversif au statut de culture de référence ? Avec évidemment quelques petites marottes de notre cher rédac : Taxi girl, une obsession qui confine à la quête intermittente, les Stinky Toys, Kraftwerk et les machines, Christophe (!) l’explosion punk et les Inrocks. Plusieurs passages se démarquent très nettement du reste, parce qu’ils présentent des faits minimes relatés dans une relative clarté structurelle, comme par exemple l’histoire du collectif Bazooka, des pages culture de Libé, de l’ascension du Grand Jack (Lang, bien sur).

Mais. Parce que mais il y a évidemment.
Le problème, et il est de taille, est que c’est illisible. A force de vouloir tout citer, tout dire, parler de tout, on a parfois l’impression de parcourir un genre de bottin mondain atemporel, œuvre d’un namedropper fou : des énumérations interminables, des dates qui partent dans tous les sens. Si ça peut tenir dans une critique d’une page, la sur-réferentialité fait mal à la tête au bout de 60. Et on finit par avoir un peu l’impression qu’on se fout de nous : finalement, à part des noms à n’en plus finir, où est passé le contenu ? On se sent un peu eus, d’avoir le vague sentiment que ce maelstrom d’infos est destiné à noyer le poisson. Et le bébé avec le poisson dans l’eau du bain. Ça c’est la première chose.

L’autre est cette espèce de façon d’écrire à la punk, avec des phrases lapidaires, des expressions fulgurantes, des sentences définitives. En gros, Sabatier nous explique en sous-mains qu’il aime bien Yves Adrien.

Si le style gonzo punk est une chose admirable, n’est pas Burroughs qui veut. La proposition d’écrire en collant avec la réalité d’une musique qui révèle au grand jour cet engloutissement, cette auto-annihilation totale est en elle-même, que ce soit conscient ou pas, une remarquable réflexion sur l’art : faire face à l’abîme, à la béance ; traduire en mots la fêlure. On y reviendra dans le toujours hypothétique article sur le rapport au Réel dans le post rock noizy. Le problème est de vouloir « faire-genre », dans un espace totalement hors-contexte et de le faire comme un bon suiveur- forcément en dessous. Déjà à l’époque Pacadis n’était qu’un deuxième Adrien. Et cette écriture qui vise à faire mouiller les petites bourges qui lisent Libé en faisant passer chaque ligne comme un flash d’héro est par certains côtés, si pas désuète en tout cas assez pathétique dans le contexte actuel. Parce qu’alors on se retrouve avec des phrases « choc» qui nous font un peu peur. Festival de métaphores, florilège de jugements à l’emporte-pièce, michpopote d’impératifs catégoriques kantiens ; bref, « Soit punk, jeune! »

Le pop n’est pas hexagonal. Etre pop en France, c’est être marginal. Branché. [Hou ça m’excite alors ça]

Le punk, une menace jeune pire que le vieux communisme. [Maman!!]

En 1984, la culture jeune, ce sont les jeux du cirque. Dans l’arène, un taureau, hagard : le rock. MTV plante ses banderilles. [Olé]

La techno et la house sont des mouvements radicaux. [Wow. Envoyé didon]

Et, last but not least :
Ce qui reste des 2be3, c’est ce constat industriel : l’alliance entre la télévision et une major ne peut que rapporter des sous, beaucoup de sous, le public n’a pas le choix, ses goûts n’ont aucune sorte d’importance, le public achète ce qui est matraqué dans sa lucarne.

Faut se lever tôt quand même pour allonger des platitudes pareilles.

En définitive, ce qui rend l’ensemble gavant c’est cette pseudo écriture de la fulgurance qui retombe complètement à plat, qui ne veut plus rien dire à part pour les étudiantes en commu qui apprennent le bouquin par cœur dans l’espoir de se faire sauter par un quelconque pigiste à Tech pour enfin accéder au sacré Graal : le métier d’attachée de presse.

Il y a ce décalage temporel, il y a surtout de l’absurdité à écrire 500 pages comme ça, il y a enfin une question de génie. Tout simplement. Lester, l’illuminé kamikaze, Adrien, l’halluciné électrique – et avant eux, Burroughs, Kerouac, Ginsberg, et encore Joyce- n’auraient pas pu écrire autrement : ils font partie de ces gusses qui ont flirté avec la Jouissance et qui ont funambulé au-dessus, ou même en-deçà des limites du verbe, ils ont transcendés et bouffé l’innommable et c’est ce face à face qui leur a intimé cette urgence du Mot, cet absolu de la mort entre les lignes. Pacadis a au moins eu la grâce de mourir dans un caniveau, le mythe est intact. Mais de la part d’un petit trentenaire qui doit probablement avoir des Sicav, un prêt hypothécaire, une machine à expresso et des sueurs en entendant parler de la crise, le côté "ponque" tombe à plat, et se dégonfle lamentablement, comme la baudruche satanique de Spinal Tap dans l’épisode des Simpsons.

On peut cependant remarquer avec joie une certaine rebelle-attitude orthographique, qui fait passer Anarchy in the UK pour le générique des Teletubbies : oser écrire « Il a antonné une chanson », là je m’incline. Définitivement Rock’n’roll.

lundi 27 octobre 2008

Previously on Lost


Du panorama Neuillorkais

De l'ambiance lynchéenne



Ou Wimwéndersienne

Un vaissau spatial pour jouer au tennis en fluo


Du lait conditionné en sac plastique - quoi que ceci est une invention ukrainienne.


Du smog pour faire des jolies photos à la Apocalypse Now


lundi 13 octobre 2008

Les traders : la Chose venue de l’espace

La crise financière actuelle nous a apporté beaucoup : elle nous change un peu les idées, nous plonge dans une atmosphère qui pourrait bien déboucher sur un monde post-apocalyptique des plus réjouissant, et, en tout cas pour moi, elle nous apprend plein de nouveaux mots rigolos, dont on connaissait vaguement l’existence sans pour autant en être familier (je dois avouer que mon petit préféré est liquidités, dont j’use et j’abuse avec un bonheur constamment renouvelé).

Cependant la crise a aussi apporté avec elle un vent d’inquiétude, et ce, en nous montrant jour après jour des spécimens toujours plus troublants de ceux qu’on appelle les traders. Oui, ces petits êtres que l’on voit généralement agglutinés les uns aux autres pour rentrer dans le cadre de la photographie, ces multiples visages aux yeux de grenouilles, ces créatures malfaisantes qui tiennent les couilles du monde entre leurs doigts grenus.... Qui sont-ils ? Quelques de mes récentes découvertes m’ont amenée à poser l’hypothèse qu’ils viennent d’ailleurs. Pour appuyer ceci, je me limiterai à quelques remarques générales, qui visent à construire une typologie du trader et de son espèce. Et nous verrons si, comme moi, ces quelques notes vont font frissonner sa mère.

Penchons nous tout d’abord sur cette magnifique image qui nous vient de New-York (ou pas).

Ici, on peut voir que par essence, le trader vit et se déplace en groupe. Cependant, la structure sociale de ce groupe aurait plus tendance à être celle d’une formation agglutinante, voire d’une véritable concrétion. On peut noter également que les traders communiquent entre eux à l’aide de téléphones Fisher-Price. On nous signale cependant que certaines espèces asiatiques optent pour un autre type de téléphone, Playskool. Quant à savoir quel sens ce choix prend-il dans l’imaginaire social de ces sociétés, il est difficile d’établir une hypothèse sans avoir au préalable déterminé la signification que revêtent ces noms sacré dans la mythologie Tradérienne.

Une deuxième image, rapportée par notre vaillant reporter Jean-Pierre, qui faillit perdre la vie plusieurs fois au cours de ces dangereuses expéditions à La Bourse (habitat du trader, que l’on peut assimiler à une sorte de vaisseau-mère et qui, dans les récits mythiques, prend une place équivalente à celle de Gaia, la terre-mère dans la mythologie- heu....., on va dire indienne ou quelque chose comme ça).

Sur celle-ci, comme sur beaucoup d’autres, on peut voir que le trader se tient la majeure partie du temps assis- quand il n’est pas debout- les mains placées à hauteur de la tête. Elles sont souvent posées sur le front, parfois autour du cou, ou ailleurs ; il semble que sa circulation sanguine se fasse à l’envers de l’être humain et que, pour faire circuler le sang dans ses membres, le trader doive les élever plutôt que les abaisser.

On notera aussis que le trader porte souvent des lunettes. On peut expliquer ceci par une faiblesse congénitale due à une lacune importante en carotte, ingrédient qui n’est présent qu’à petites doses dans les nouilles thailandaises et complètement absente des pizzas – nourritures de prédilection pour le trader, qui y voit un reflet de son état de société : agglutiné et bariolé. \

Une troisième photo nous montre que le trader ne peut vivre sans un écran.
Peu de scientifiques à ce jour ont réussi à s’approcher desdits écrans, et tous sont revenus frappés de catatonie ataraxique. Nous ne savons donc ce qu’il diffuse, mais il est permis de penser que ce doit être une quelconque onde malfaisante, destinée à exterminer tout qui s’approcherait du trader, lorsque celui-ci serait distrait ou endormi.

Enfin, ces deux dernières photos sont celles qui ont en fait suscité notre questionnement : le trader est équipé de frusques qui semblent destinées à un autre usage qu’à celui du simple ornement vestimentaire.

Voyez ici un superbe exemplaire de ce type d’habit : on remarque que les manches mi-longues du pardessus permettent un mouvement plus aisé du bras vers le haut. On peut donc émettre l’hypothèse que ce mouvement n’est pas seulement destiné à faire circuler le sang mais qu’il a une autre fonction (fonction de parade amoureuse à notre humble avis). Les divers autocollants, badges qui ornent le même pardessus semblent faire référence à quelque grade ou position dans la tribu.

Le deuxième cliché nous montre un autre type de pardessus, fait dans une matière vraisemblablement hautement radioactive. Ici, nous avons affaire à un spécimen femelle. Raison pour laquelle sans doute, le vêtement est de couleur vive et non pas terne. Quand à l’utilité de cette protetion, il se peut que nous ayions affaire chez les traders à une société de type matriarcal, à l’inverse du modèle patriarcal classique en cours dans les société primtives. Dans ce cas, la femme aurait la place du père de famille et serait donc la personne désignée pour affronter le monde extérieur à La Bourse et ramener des victuailles à sa tribu. Raison pour laquelle elle porterait ce type de protection spéciale. On peut noter ici les joues gonflées de cet individu qui laissent présager que, à l'instar du hamster, le trader stocke (option, haha) des réserves de nourriture pour les cas de grande disette - ou de crise- lorsqu'il devient trop dangereux pour lui s'aventurer hors de son habitat naturel.

Face à toute ces révélations, que faire ? Hé bien pas grand-chose. S’il peut paraître inquiétant qu’une espèce autre qu’humaine ait envahi le centre du monde et tienne les rênes de l’avenir de la planète, il nous faut nonobstant admettre que les traders sont une espèce absolument pacifique. Sauf intrusion forcée dans leur habitat naturel, acte qui est très probablement perçu comme violation d’un quelconque principe religieux, ils ne sont ni irascibles, ni belliqueux et encore moins conquérants. La téléologie Tradérienne semble d’ailleurs se focaliser sur un seul but : protéger le vaisseau-mère d’un naufrage néo-libéral, d’une attaque socialiste ou d’un rachat marxiste. Nous ne pouvons pas les blâmer pour cette œuvre de paix et finalement, devons accueillir cette espèce avec beaucoup de sympathie et de saucisses zwan. Car après tout , le trader n’est qu’à un pas ribonucléique de l’homme : parfois, il est tristounet.

mercredi 8 octobre 2008

Le baraquisme est-il un humanisme?

Hypeux slovaque, Thieves like us live, Bratislava (2008)


Ces derniers temps, je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer un phénomène fort intéressant, qui, bien que déjà pointé par nombre de mag branchouilles, m’était jusqu’alors apparu comme une simple blague- du genre MGMT réinvente la musique ! Les Fluokids ont pris le pouvoir ! – je veux parler ici du retour du beauf. Ce fait de société, qui m’avait laissée indifférente , commença à me titiller l’esprit lorsque je vis que même ceux qui écrivent ailleurs que dans des fan/webzines ( à savoir dans les livres ) s’y mettaient . « Eloge de la vulgarité » trônait donc – aux dernières nouvelles- en bonne vue chez Tropismes, entre un énième volume de Foucault et un livre de photos de Deleuze pour étudiantes en philo en rut. Mais qu’est-ce à dire me direz-vous ? Hé bien il semblerait qu’on assiste dernièrement à un retour sous toutes ses formes d’un certain art de vivre « beauf » , accompagné d’une formidable décomplexion de l’ a-culture, de la franche rigolade, du mauvais goût, voire de la vulgarité. : terrain de pétanque partout en ville, soirées « rade » organisées à Paris par Vice, soirée Baraque à frites quelque part à Bruxelles, réinvestissement de cafés foot à Saint-Gilles, présidentiable en short et ray-ban mettant la main au cul de sa mannequin de meuf, riche parvenus totalement sans vergogne, retour du gros-rigolos un peu partout à la télé, et, last but not least, battage médiatique démentiel autour de l’installation performance de Nicolas Buissart à Esperanzah 2008, la cabane de barakis. Le temps où le beauf était tout honteux d’aller au PMU en marcel est révolu, celui où Woody Allen engageait un professeur de bon goût pour combler ses lacunes de nouveau riche inculte aussi. Aujourd’hui, pourquoi s’embarrasser de toute cette culture, cette éducation, de toute cette retenue : l’ère de l’ici-maintenant génère collatéralement une tendance nette à la régression vers cette période bénie qu’est l’enfance, dont le mojo est le suivant : là où y a d’la gêne, y’a pas d’plaisir ! Ce qui est intrigant dans cette affaire est de voir que pour une fois, la Belgique est loin d’être en rade, niveau beaufitude. Elle possède même un vocable spécifique – contrairement au minable « beauf » français, contraction de « beau-frère » - le baraki (et variantes, Cfr Grand Robert). On peut donc parler de barakisme, à l’instar de la beaufitude française.


La question que posera cet article est celle des racines de ce mouvement, dont on constate qu’elles sont aussi complexes qu’entremêlées. Je m’excuserai à l’avance pour ceux qui trouveront cet écrit trop didactique : il vise à une compréhension scientifique du phénomène, et est issu des divagations les plus sérieuses d’un cerveau en déroute au bord du Danube. On abordera pour plus de facilité le barakisme à trois niveaux : le niveau de la conscience individuelle, qui est celui de la subjectivité dans ses modes constitutifs les plus purs, le niveau de la conscience collective, que l’on peut englober sous le terme de culture/ civilisation, et enfin, le niveau de la conscience universelle à savoir les invariants constitutifs de l’Humanité. Certains petits finauds qui ont bien suivi, remarqueront qu’il n’y a pas vraiment de différence entre le niveau individuel et le niveau universel. C’est vrai. Et alors ?


Du point de vue de la conscience universelle, il a depuis longtemps été observé qu’il existe un besoin de se défouler, la nécessité d’un espace affranchi de toute loi et ce, dans un simple but de survie de la société. On se réfère ici bien sur à Mikhaïl Bakhtine, qui a théorisé cette tendance, en l’étudiant chez François Rabelais. Bakhtine définit le carnavalesque, mode fort répandu au Moyen-âge, comme un retournement total de toutes les lois qui gèrent la cité en temps normal mais qui n’a cours que dans un espace-temps défini (foire, carnaval, certains lieux-dits). Ces moments de parenthèses permettaient en fait aux monarques de conserver le reste de l’année un pouvoir quasi absolu et non contesté, par le biais d’une bonne grosse défouille populaire. Chez Rabelais, on voit le même type de renversement systématique de toutes les valeurs : ceci passe avant tout par un champ thématique et lexical centré sur la scatophilie. Quand on parle de retournement, ce n’est donc pas qu’au figuré : est sollicitée chez Rabelais tout une mythologie intestine, digestive mais surtout excrémentielle, où on retourne le corps par les pieds pour faire parler son cul. En gros, l’humain pour survivre à un trop-plein de civilisation, a vitalement besoin d’un espace où il peut brandir fièrement son caca, comme quand il avant 2 ans. [Nous ne ferons pas intervenir Sigmund et ses considérations valeureuses sur la période anale. C’est un peu ballot. ]


Ceci dit, le retournement carnavalesque n’a de valeur que dans une société dont la hiérarchie est strictement définie par rapport à un principe tiers. Pour faire bref, une société de modèle triangulaire, dont la pointe est un principe souverain, détenteur d’un savoir ultime qui justifie sans contestation la société à laquelle il préside. Ce principe peut être transcendant, mais, puisqu’on sait tous que le Père Noël n’existe pas, il a souvent un représentant sur terre- (comme le type déguisé au Cora) : Dieu et sa cohorte de sacristie, le Monde sans classe et Lénine/Staline/Khrouchtchev/etc.., l’Ubermensch et le NSPA, le Rock’n’roll et Iron Maiden. Or, nous somme aujourd’hui dans une période couramment qualifiée de post-politique. C’est à dire que l’on constate que ce type d’organisation sociale n’existe plus : depuis la sortie du religieux ( Cfr Gauchet ), la mort des grandes idéologies, et la globalisation d’un système néolibéral unique (Cfr Boltanski et Chiapello) dont la seule justification est la fameuse « main invisible du marché » de Smith, on se trouve face à un grand vide au niveau d’une instance tierce, l’instance à retourner- la « tête » à mettre à la place du cul en quelque sorte.


Le modèle actuel dominant vise à une réticularisation [ Mouhahahahaha ] toujours plus grande de la société. Ici, il n’est donc point possible de retourner le réseau- il est plat. Plutôt que de pouvoir bien se lâcher un coup, on voit donc de façon assez insidieuse se répandre une attitude, qui ne relève pas d’un retournement total carnavalesque, mais qui signale un lâchage de prise par rapport aux exigences du satané monde moderne. Pour être quelqu’un de « bien » aujourd’hui il faut : aimer son boulot, avoir envie d’avenir, faire du sport, manger ni trop-gras-ni-trop-salé-ni-trop-sucré, être concerné par l’écologie, trouver que les sans-papiers c’est triste, trouver que les chiens battus, c’est mal, trouver que les enfants, c’est l’avenir, déstester un peu ses parents mais quand même aller manger chez eux , aimer son prochain comme soi-même et acheter du Gazpacho Alvalle au City delhaize de Flagey. Face à ça, on aimerait bien un peu lâcher du lest [ du genre : Les chiens c’est à peine plus qu’une moule dans l’échelle des vivants. Entre l’enfant et le cancrelat. ]. Mais à qui s’en prendre ? Du temps où il y avait une personne qui semblait justifier la marche du monde c’était simple : on devenait traître à Staline, brûlait sur un bûcher, on mettait une bombe, on revendait ses albums de Iron Maiden pour acheter ceux de Kiss. Aujourd’hui que faire ? Pas moyen de se défouler un bon coup dans une structure qui participerait elle-même à la société, qui serait elle même organisée par ce pouvoir de salaud. Imaginez que la commune d’Ixelles distribue des AK 47 pour tirer à vue de la terasse du Fourquet sur celle du Belga. Pas moyen. On va donc faire des petites régressions sans trop de dommage, se beaufiser gentiment tout en restant dans la course : boire des cara, mais écouter BJM, supporter le Standard mais ne pas supporter les commentaires dans les tribunes, porter des habits absurdes pour la bonne cause. En fait, l’homme moderne a un gros besoin de se lâcher, mais il ne sait pas trop ni comment, ni par où. Il met donc en place cette gentille dissidence, face à une société qui définit de plus en plus de canons (moraux/esthétiques/personnel/...) et il décide que lui, finalement, il préfère écouter Captain Brackmar, plutôt que se prendre la tête avec le connard de Chao. Il s’en fout de la bouffe bio, il veut une grosse frite. Il en a rien à kicker du monde diplo, il lit la DH. Et il préfère de loin une bonne soirée au cafetard footu du coin qu’un pince fesse dans un bar trendy-fresh-design. Rhaaaalalalala. C’que ça fait du bien d’péter un coup.


Comment cette attitude universelle s’incarne-t-elle nonobstant dans une certaine culture qui lui offre un terrain de jeu plus joyeux qu’un dimanche boueux à la forêt de Soigne ? C’est ici qu’en observant le niveau de la conscience collective, à savoir le niveau qui se spécifie par l’espace-temps historique d’une communauté, on verra que le belge n’est pas en reste quand il s’agit de baraker.


On passera sur les nombreuses analyses de l’Ame belge qui se limitent à l’envisager comme un croisement de la truculence flamande et de l’esprit raffiné français – ou bien, à l’inverse, de la froideur germanique et de la chaleur romane. On s’intéressera en fait surtout ici à la situation linguistique, qui touche de très près à la question identitaire, fort problématique dans notre pays de cocagne. La diglossie au niveau national n’est pas tant ce qui pose problème en Belgique, mais bien plutôt le rapport des langues en Belgique avec leur « langue-mère ». Les liens entre flamand et néerlandais, non pas qu’ils ne nous intéressent pas, ne nous intéressent pas. La situation du français de Belgique est en effet bien plus problématique : le français fut une langue dominante pendant un certain nombre de siècles, et continue de faire partie des grandes langues de cultures européennes. Pourquoi cette digression ? Hé bien parce qu’il existe, et ce depuis la victoire du français sur les patois, une centralisation parisienne qui tend à faire passer le reste de la francophonie pour une province- et dans le cas de la Belgique, pour une province plutôt fangeuse. D’où une sorte d’insécurité belge à l’égard de de sa propre langue- dont on lui fat sentir qu’elle n’est pas vraiment la sienne. Quel rapport avec le barakisme me direz-vous ? Sans vouloir faire ma pétasse, il va bien falloir que je lâche le nom, c’est avec le concept de littérature mineure, de ce cher Deleuze, que nous comprendrons comment le mauvais goût et la dérision sont, plus qu’une spécialité belge, une identité très forte, liée à cette situation linguistique. Le principe de minorisation est simple : dans le cas d’un groupe (ethnique, culturel,...), partageant une certaine langue/culture et vivant dans un pays dont ce n’est pas la langue/culture officielle (le yiddish en Allemagne, les Irlandais) on se trouve dans un cas de « mineure ». L’écrivain (on aura reconnu dans les exemples les cas Kafka et Beckett) va dès lors avoir un rapport spécifique à la langue, à l’écriture : il va soit la gonfler de façon totalement baroque, soit la creuser, la neutraliser. Le processus de minorisation vise à désintégrer après l’avoir intégrée, la langue majeure. Ceci vaut bien évidemment aussi pour la culture. Dans quelle situation se trouve-t-on alors ? Face à une France impérialisto-conservatrice, le belge va flamboyer de baroquisme, retourner tous les canons esthétiques (et ce de façon assez subtile il faut l’avouer), en gros, se constituer une culture qui à l’intérieur des canons français, les moque. [Ici, on ajoutera ce que Deleuze observe dans le cas Beckett : lorsqu’il creuse la langue jusqu’à sa neutralisation/disparition, ce dernier va toujours vers ce qu’il nomme l’innommable. Or l’innommable, si on suit Kristeva, c’est la masse gluante/noire/humide/chaude, enfin, le petit tas sale qui révulse autant qu’il attire. Où on retrouve ici notre chère matière fécale, et tout ce qu’elle contient]


Le Belge ne choisit pas entre deux options (creuser la langue, gonfler la langue), il fait les deux : il la gonfle et exagère, et ce gonflement gouleyant va dans le sens d’approcher toujours plus près les joies d’une bonne pataugeade dans le stupre et la gadoue.


En un mot comme en cent, après s’être fait bien traiter de beauf par les français [fameux pamphlet de Baudelaire : Pauvre Belgique dont voici un poème tout mimi :


Les Belges et la lune


On n'a jamais connu de race si baroque

Que ces Belges. Devant le joli, le charmant,

Ils roulent de gros yeux et grognent sourdement.

Tout ce qui réjouit nos coeurs mortels les choque.


Dites un mot plaisant, et leur oeil devient gris

Et terne comme l'oeil d'un poisson qu'on fait frire;

Une histoire touchante, ils éclatent de rire,

Pour faire voir qu'ils ont parfaitement compris.


Comme l'esprit, ils ont en horreur les lumières;

Parfois, sous la clarté calme du firmament,

J'en ai vu, qui rongés d'un bizarre tourment,


Dans l'horreur de la fange et du vomissement,

Et gorgés jusqu'aux dents de genièvre et de bières,

Aboyaient à la Lune, assis sur leurs derrières]


le belge a fini par en devenir un. Non pas par obligation ou je ne sais quelle identification au rôle. Non, tout simplement parce que sa seule identité propre est celle du paria de la Grande Culture française. Terroriste de bon goût, le belge se trouve donc, après des décennies- que dis-je, des siècles- de moqueries française, aujourd’hui perçu un peu partout en France avec une bienveillance et une cordiale sympathie, comme un joyeux cancre de l’exception culturelle, qui fait des bonnes bières et des mauvais films réaliste-sociaux.


Nous arrivons enfin à notre dernier point qui, on l’avait déjà pointé plus haut, est fort similaire au premier. Pour une raison assez évidente, les principes constituants de l’Humanité comme un transcendantal sont bien évidemment proches, du point de vue contenu, que les principes présidant à la constitution de l’être humain. [Bah oui, qu’est-ce que l’être humain, sinon l’Humanité en puissance et qu’est-ce que l’Humanité à pat un agglutinement foireux d’êtres humains ?] On va reparcourir ce rapport intime entre loi et anti-loi, mais ici sous un angle qui éclaire autrement le rapport observé par Bakhtine à un niveau supra. Le méchant docteur Lacan a en effet mis en évidence, après Freud, qu’il existe un rapport causal entre la mise en place de la Loi, qui est globalement l’obligation de passer par le langage, et la renonciation à la jouissance immédiate de on-sait-qui. Cette structure, en étant imposée au sujet, lui permet d’accéder non seulement au langage mais, par le biais de la demande, au désir- qui sans ça, reste à un stade de pure pulsion. [C’est d’ailleurs le modèle réduit de la structure tierce dont parle Gauchet : le tiers, le principe fondateur, Iron Maiden, tout ça quoi, ça sort pas du chapeau de Kant tout seul, ce ne sont que des incarnations à un niveau supra de ce cher Grand Autre qui impose sa Loi]


Ici, on demande en gros au gamin de lacher son doudou crasseux pour aller faire un tour- un long- chez les grands. Or, l’objet qui est perdu dans cette imposition, c’est justement cet innommable, ce bon petit tas nauséeux qui fait tellement envie. Et il reste, le salaud, comme objet perdu à jamais retrouvable [en fait c’est plus compliqué que ça, mais nous en reparlerons dans un hypothétique prochain article à propos du statut de l’objet lacanien dans le post-rock noizy] La loi reçue est donc sentie comme à la fois bonne mais en même temps terriblement castratrice- le mot est lâché. Elle est vécue après coup comme ayant arraché à jamais le sujet à son petit monde clos et satisfaisant. Le problème est que ce sentiment à l’égard de la loi ne peut se faire qu’après être passé par elle, il est dit fantasmé rétroactivement. La construction intellectuelle de cet état absolu est faite a postériori par le sujet. Elle peut donc n’avoir même jamais existé. En gros, c’est quand votre petit frère s’est mis à piquer votre pyjama mickey que, alors que vous l’abhorriez à la mort (le pyjama) , vous vous êtes mis à le regretter en allant jusqu’à menacer de vous pendre avec le cordon du micro de votre enregistreur Playskool.


Bon, je vais quand même avouer que je sèche un peu là, pour la bonne et simple raison que cet article est écrit sans les, mains, à savoir qu’aucun des livres cités ici n’est en ma possession actuelle, se baladant quelque part entre Bruxelles et l’Europe de l’Est. Je suis donc un peu sceptique sur ce dernier point, mais, bah, qui s’en apercevra ?


Pour en revenir au baraquisme, la Loi va prendre un sens ambivalent et se dédoubler : la Loi de l’interdit, la sympa et l’injonction obscène, la pas-bien. En fait, pour le sujet, ce serait plutôt l’obscène qui est la sympa : elle vise à le soumettre à toutes ses petites manies les plus perverses, les plus dégoutantes, les plus sado-maso-schizo-lubriques. Elle est le petit diable sur l’épaule de Donald, celui qui dit « Fais-le ». En l’occurrence, elle dit « Jouis ! Et qu’ça saute ». C’est le côté mal digéré d’avoir dû abandonner sa pelle et son rateau qui crée cette petite roublarde qu’est l’injonction obscène. Et finalement, les petite perversions qui arrivent jusqu’à la surface (ne peut jouir que dans une église, en mangeant du cerveau frais, pendu par les pieds, sur la tombe de sa mère) sont autant d’accords parlementaires entre la pulsion obscène et la Loi humaine. On peut donc aisément imaginer à quoi ressemble la table des négociations. A un niveau plus global, on voit d’ailleurs que toute les institutions totalitaires (armée, couvent, prison,...) comportent, en sous-main du code officiel très strict, un code officieux (bizutage, rite, hiérarchisation,...) qui a bien souvent les pieds dans l’auge et la tête dans les waters. Ici, Zizek-le-fou fera remarquer, que dans une société où la Loi- dans sa structure plus haut décrite- n’est plus si claire, si valorisée, si acceptée (règne de l’enfant-roi, mère pédophile, père au café-castré), l’envers de la loi devient problématique. On ne sait donc plus très bien où commence et où finit l’envers obscène, qui du coup en profite pour faire un petit tour de piste. Et pour pas non plus qu’on sombre dans la dernière barbarie à la Cannibale Holocauste, on a trouvé un bon moyen pour jouetter un peu avec ses petites obscénités : le baraquisme. Le mauvais goût. La vulgarité. Le barakis est à cet égard la démonstration exemplaire du fameux « compromis à la belge » : c’est cool-branchouile-hypouille et en même temps pas bien-caca-vilain. Et ce n’est pas pour rien que c’est chez ce cher Baudelaire qu’on découvre la première occurrence du mot « s’encanailler »1. Enfin, pas vraiment chez lui, mais bon. Pour conclure : le baraquisme est-il un humanisme ? Non. Mais ça n’est pas très grave, c’était juste un titre frime.

jeudi 2 octobre 2008

jeudi 25 septembre 2008

Flight of the conchords


Voila une petite nouveauté qui fait du bien à tout le monde: grosse découverte des dernières semaines, une série, très probablement néo-zélandaise- je n'ai pas fait de recherche et du reste on s'en fout un peu- au format sitcom, mais qui en sort tout autant. Racontant les péripéties américaines d'un groupe néo-folk néo-zélandais, ce petit bijou intègre des séquence de comédies musicales hilarantes, qui rythment la semaine des deux héros. Ces derniers sont des genres de losers caustiques, au look arty-clodo-vintage-armée du salut, qui tentent de survivre à une mégalopole opressante, à un manager totalement naze et aux affres de la carrière de porteur de panneau. Si on se trouve visiblement face à deux comédiens dont le flegme n'a d'égal que leur propension à la philosophie Kierkgaardienne, la réussite tient surtout à un univers musical ultra référencié: de la parodie Ionescienne d'une méthode Assimil ( Fou du fafa), à du Prince chanté par deux Monty Python (The most beautiful girl in the room) ; de la pseudo new-wave dépressive ( Inner city pressure) à la soul chouineuse de Marvin Gaye ( What's wrong in the world today) ; du dancehall minable dont les lyrics sont basés sur un seul mot ( Boom) au bon rap US qui célèbre les tea parties de la granny de nos héros ( Hiphopopotamus and Rhymenoceros), tout le monde y trouve son compte. L'album - parce qu'évidemment, album il y a- est donc une expérience unique, et qui, s'il tient par lui même étant donné la qualité du son, la variété du motif et surtout, la drôlerie des paroles, prend une dimension quasi cosmique après visionnage de la série.
"Flight of the conchord" est définitivement une très bonne nouvelle dans un paysage télévisuel duquel je n'attends plus grand choses depuis longtemps et encore moins depuis le tsunami daubesque de séries que nous subissons et qui ravage les jeunes générations et brise des couples. Absurde, drôle, cynique, mais léger et frais comme le chèvre-sur-pain-polar du Bon Pain Plaisir (place Blyckaert), c'est encore un mystère pour moi que personne n'en ai parlé jusqu'alors.
[ On me signale que la série n'est pas si récente que ça. Elle date déjà de 2007. Moi je trouve ça plutôt récent si on le replace dans une perspective kantienne.]

samedi 23 août 2008

Je n'ai pas le temps pour ces galéjades


Et comme dirait Vladimir Illitch
" Allez vous promener un peu, bandes de bourgeois dégénérés,
le temps est merdique et les villes, tentaculaires."