mardi 4 novembre 2008

My head is spinnin / It feels allright / I got a t-shirt / And my shoes are nice

Etreux, 2007


Ma retraite en ces lieux m’a amenée à concevoir nombres d’idées et d’envies dont le point commun est une tendance nette au délire, au psychotisme voire à la schizophrénie. L’une de ces pensées mégalomaniaques fut de participer joyeusement au naufrage titan(ic)esque de ce qu’on nomme encore les Lettres Françaises. J’ai donc décidé d’apporter ma pierre à cet édifice- ou plutôt d’ajouter un rocher autour du cou de « ce grand cadavre à la renverse ». Bien sur, ma contribution terroriste ne sera que modeste, en comparaison des vraies bombes de daubes larguées chaque année par A. Nothomb, ou des camions piégés emplis jusqu’à la gueule de diarrhée purulente de bons sentiments déversés par E.E. Schmitt.

Non, je me contenterai de simples petits actes visant à un travail de sape, à l’instar de mon Maître, ès dépression, Michel Houellebecq. Cet homme exceptionnel, hors de sa production littéraire romanesque, a écrit quelques poésies, sous forme de haïkus. Enfin je crois. Ceux-ci ont trois thèmes principaux : le camembert, le tourisme sexuel, et la vie d’un petit canidé fictionnel. L’idée du haïku est de produire une pensée fulgurante sans excès en termes d’expressivité : la concision est le but de cet exercice. Les Haïkus Houellebecquiens proposent une seconde exigence : la platitude, la neutralité, la nullité de contenu. Ainsi, le vide de mots et le vide de sens se conjoignent en une absorption cosmique du Moi dans le Rien. Et tout ça.

Je vais donc m’essayer à cette enthousiasmante entreprise, et, comme le dirait une autre grande auteure de ce siècle : Michel, « ma révolution porte ton nom ! »

Haïku 1

Je fais de la grammaire
Dans les ministères
Des pantalonnades
Dans les ambassades

Cette ville désarticulée
Est pleine de tramways
Mais je rigole plus
Dans les trolleybus.


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