lundi 11 février 2019

Ecran total

Beaucoup de films vus ces derniers temps et pas beaucoup de temps pour les digérer mais certains restent dans l’oeil – ou dans les dents, c’est selon.

Spider fait partie des rares Cronenberg que je n’avais jamais vus. Pas super connu, pas hyper folichon non plus : mouais. On découvre Spider à sa sortie de prison : on ne sait pas trop ce qu’il a fait, mais il a l’air d’avoir un peu de mal avec la vie. Le voilà qui débarque dans une genre de maison pour fous mais en mode open et sympa, avec mégère british et cafards en folie. Un endroit bien dégueu donc, plein de gens bizarres et de pudding étrange. Notre ami part alors en vadrouille sur les lieux de son enfance, nous baladant sympathiquement au gré de ses errances entre présent et passé, lui et un autr,e lui est un autre et tout ça. Parfois on ne pige pas trop, mais on aperçoit une enfance pas piquée des vers, avec des parents pas super. Tout ça finit dans le sang évidemment mais lequel ? Sans que ce soit mauvais, c’est un peu fatigant à force d’yeux roulés, de contre-plongés et d’hôtel miteux : on a compris que le cerveau de Spider n’est pas un endroit sympa, pas plus que son enfance et que la place que la société lui réserve. Mais bon, à un moment, ça va.

Ascenseur pour l’échafaud était un des Clouzot sur ma liste qui date un peu : il ne me déçut point même si ce n’est pas mon préféré. Ca raconte l’histoire de comment un plan hyper préparé peut merdre à cause d’un ascenseur en panne. Julien, homme employé d’un armurier hyper riche dont il se tape la femme, met au point un plan machiavélique pour se débarrasser du mari. Las, il oublie ses clopes au bureau et doit remonter et là, patatra, ascenseur en panne. A partir de là, c’est l’escalade et tout s’enchaîne pour Julien qui se retrouve trempé dans de multiples trucs avec lesquels il n’a rien à voir sans autre défense que... son ascenseur justement. L’idée n’est pas mauvaise mais manque parfois de consistance : d’accord l’ascenseur est en panne mais il y a aussi des éléments qui n’ont rien à voir qui participent au chaos ( et qui jouent beaucoup au niveau de l’intrigue). La BO est assez terrible, un jazzy très noir américain.

J’ai par hasard retrouvé une autre adaptation de Charlie et la chocolaterie. Pour ceux qui connaissent leur même, c’est le film dont vient ces mèmes
                                                   





Ca donne une idée du genre. L’histoire n’est plus à présenter – gamin trouve un ticket, tout le monde va dans une chocolaterie, les gamins crèvent les uns après les autres, sauf le gentil, fin – mais le traitement est rigolo puisque c’est une vraie de vraie comédie musicale, avec des gens qui se mettent à danser au son de chansons plutôt mauvaises, avec des paroles approximatives et des chorés pas vraiment Queen-B. Les décors en bonbon ont l’air miam, les Oompa Loompa font flipper à mort et on repart avec une tas de répliques TWSS – des hommes d’âge mur qui professent leur amour des enfants et des bonbons, et des bonbons qu’on donne aux enfants et tout ça et tout ça.

Et puis un truc tant attendu qui s’est révélé très bof , c’est Glass. J’avais vu avec beaucoup d’intérêt ce cher Shamammalan revenir à des films qui font un peu flipper – The visit était terrible, Split pas mal du tout – du coup, un crossover entre deux de ses films, ouaou. Alors j’aurais déjà dû me méfier au terme « crossover ». C’est en général un truc plutôt bidon qu’on utilise beaucoup pour accoupler des franchises en perte de vitesse et c’est un truc de films de super-héros qui me font chier comme la mort (je sais, je n’ai pas assez essayé, mais je m’en fous). Bon Glass, se présente comme un crossover entre Split et Unbreakable. Genre l’un poursuit l’autre. Sauf que. On commence dans un truc un peu action, thriller puis pouf, capture. Nos zozos vont de conserve dans un hôpital bizarre, gardée par un seul gardien de nuit et géré par un seul et unique médécin aux méthodes chelous. Je ne raconte pas la suite (il n’y a pas grand-chose à raconter de toute façon hein) mais disons que ça veut faire son film de super-héros sans être super clair là-dessus. Au moment où tu devrais avoir compris que c’est un jeu avec le genre, il est déjà trop tard, et tu as accès à la fameuse ‘explication-du-film-pour-les-débiles’ où on te redit tellement de fois ce que tu aurais dû comprendre (heeeeeeiiiiin, c’est un jeu avec le geeeennnnre en fait) que tu as envie de mettre une claque à l’écran. Parfois on dirait juste une excuse pour les trous noirs dans le scénario. Bon, il paraît que je suis de mauvaise fois, parce que les gens qui regardent des films de super-héros, eux, avaient compris. Hé ben si c’est un film de super-héros, il fait partie de ceux que je trouve à chier, voilà

Spider, Cronenberg,2002
Ascenseur pour l'échafaud, Clouzot, 1958
Charlie and the chocolate factory,Suart, 1971
Glass, Shyamalan, 2019