mercredi 5 décembre 2012

Ecran total

A la faveur d'un récent festival de film d'auteurs - sic - j'ai eu l'occasion de voir un certain nombre de films dont je n'espérais pour ainsi dire plus la projection. Pas mal de ceux-ci étant précédés d'une réputation, j'y ai été à l'aveugle - sans lire de critiques ou de synopsis. Intéressant.

J'ai ouvert avec Holy Motors, que j'ai trouvé... franceculturesque. L'idée de base est bonne, Denis Lavant est vraiment impressionnant et porte particulièrement bien la combinaison de ninja à paillettes. On m'en avait parlé comme d'un film à sketch - ce qui est certain, c'est que tout ne se vaut pas. Le lutin maléfique du Père Lachaise est fabuleux, le vieux qui agonise avec sa nièce est un peu gnééé?? ; le morceau de comédie musicale de Kylie est bof mais l'interlude accordéonnesque dans l'église est top - et oui, j'avoue, je n'avais PAS reconnu Cantat, contrairement à ce que j'ai prétendu à la sortie. Bon voilà. 

Pour ce qui est la mise en abyme, je sors d'en prendre puisque j'ai conclu mon périple avec Vous n'avez encore rien vu, durant lequel j'ai lutté avec acharnement contre le sommeil - comprenez: j'étais dans un état de fatigue absolu, mais je ne me suis pas endormie. Était ce bien? Intéressant en tout cas, et pour ceux qui ne connaissent pas leurs classiques - ou qui aiment moyen Anouilh - une bonne séance de rattrapage. Le film étant projeté dans des conditions dont on peut toujours douter, on s'est beaucoup demandé si l'effet VHS vielli était voulu ou simplement dû à un matériel pourri? Je penche pour la première solution. Comme bien observé par une compère, ces acteurs commencent un peu à se faire vieux - mais c'est probablement l'idée du film. Je me suis rendue compte que je n'avais jamais identifié Denis Polydalès. Encore maintenant, j'ai des doutes. 

Entre temps j'ai vu Pietà, de Kim Ki Duk, dont je n'avais jamais rien vu et qui a tout pour me séduire: usurier sans pitié, prolétaires sans ressources, cadavres d'animaux et semi-inceste derrière les fagots. Tout est toujours cadré très serré - du point de vue visuel, on ne voit pas beaucoup de plans d'ensemble sauf quand quelqu'un finit par se résoudre à se jeter de quelque hauteur, on est perplexe par rapport à la fonction des machines, qui ne sont toujours que partielles, l'appartement n'est qu'un ensemble décousu de petits morceaux ; mais du point de vue narratif, on n'a pas vraiment plus de vue englobante, les personnages sont surtout pris de l'extérieur, avec pas de voix off, de caméra subjective, comme des boîtes noires dont on n'attrape que les actions/réactions. Alors qu'est-ce que tout ça veut dire? Pris à cette hauteur, difficile de savoir.

J'ai également vu Post Tenebras Lux, très atmosphérique tranche de vie de deux babos new-age quelque part au Mexique. C'est beau mais on comprend pas toujours très bien la caméra subjective floutée sur les bords - eul'diab'? C'est probable. En tout cas, ça a à voir avec le bouquetin luminescent qui ouvre et ferme le film. Belle scène d'autodécapitation aussi.

Sur Paradies: Liebe et Paradies: Glaube , il faudra que je réfléchisse encore un peu, parce que je ne sais pas trop quoi dire, si ce n'est que c'est esthétiquement vraiment splendide et que ça me semble suivre ce que Seidl avait déjà fait avant et créer une oeuvre au sens propre. Bon, en fait, je kiffe juste ma race rapport à ce que je vois des liens entre les films, le fond et la forme et que j'en suis bien aise, oui-da. 

lundi 3 décembre 2012


Belgrade, 2012

Mark Lanegan - Creeping coastline of lights

Ecran total

Le hasard fait parfois bien les choses. Ainsi m'offrit-il cette semaine une série de films complètement hétéroclites qui se révélèrent pourtant avoir une affinité particulière - les personnages féminins y sont tous à moitié dingues. Comme c'est aujourd'hui la journée internationale de l'hystérie féminine, en voici un succédané.

Experiment perilous est une variation maléfique du mythe de pygmalion: un vieux type se déniche une pov'orpheline qui court les champs de fleurs en jupons qu'il éduque jusqu'à ce qu'elle ressemble à quelque chose puis l'épouse. Hélas, elle est dérangée cette petite! Il la fait donc examine en schmett par un psychiatre qui finit par découvrir le pot aux roses jaunes - on la lui fait pas, il avait déjà vu Gaslight. Dramatiquement, on est entre escaliers dérobés, fuite de gaz et rencontres inopinées dans un train. 

Une autre femme qu'elle est bien soumise, c'est la pauvre Susan dans Sweet smell of success : entre un frère à moitié incestueux digne de Chuck Bass en terme de manipulation, son pote/clébard qui joue les petites mains et lui organise ses coups fourrés et un mec qui a le charisme d'un fil à linge, elle est bien mal barrée. Plus que l'ignominie morale de Burt Lancaster - en journaliste pourri - c'est la situation de cette pauvrette qui fait de la peine - toute gentille et tout qu'elle est. Le film est bien noir donc, filmé de nuit essentiellement, dans un New-York fait de clubs ds jazz, d'entrée d'immeubles et de bars hoppériens; heureusement, le jour se lève toujours à la fin et la petite file en douce sans laisser d'adresse. 

Dans Le genou de Claire, les femmes sont toutes à moitié hystériques, ce qui fait l'aubaine de Jérôme, trentenaire en déroute - un pléonasme? - qui décide de séduire une petite minette puis sa soeur pour retourner ensuite se marier  à une grande suédoise qui fait de l'humanitaire. En bon pervers pépère, ce cher Jérôme essaie de nous faire croire que ses tentatives ne sont qu'une façon de jouer le rôle que lui a accordé son ancienne - vraisemblablement fuck - friend Aurora, roumaine écrivaine de son état. On y croit moyennement et on s'indigne un peu quand Jérôme raconte d'un petit air satisfait comment il a brisé le coeur de Claire en lui balançant qu'il a vu son mec avec une autre. Tout ça pour se taper son genou. Mention spéciale à Luchini, qui devait avoir 14 ans à l'époque et qui est déjà.... lui-même.

Si le personnage de jeune femme fragile hystérique livrée sans merci à un prédateur tyrannique et pervers tout plein semble trouver un vrai consensus dans les films des années 40 et 50, le personnage de la mère n'est pas mieux loti. Si vous vous demandiez que devient la jeune beauté aux yeux clairs une fois libérée de son bourreau, c'est simple: elle se marie, fait des mômes et passe le reste de sa vie à les martyriser. Des personnages de mères manipulatrices, on en trouve à la pelle, mais le plus bel hommage à cette figure se trouve probablement dans Anguish, un film que j'ai vu doublé en espagnol pour une raison qui m'échappe. Ici, une mère plus castratrice que dans les pires cauchemars hitchcockiens hypnotise son fils et l'oblige à piquer les yeux des gens. Heureusement, cette intrigue est celle du film que les spectateurs qui sont, eux, dans le film, regardent.  Malheureusement, l'image possède ce pouvoir de rendre loco les gens qui a) passent trop de temps devant la télé et b) ont visiblement oublié de prendre leurs cachets. Tout ça finit très mal dans un maelstrom de références cinématographiques, d'allusions lacaniennes et de réflexions hamlétiennes - le mousetrap, la mise en abyme, l'hétérotopie et le pop-corn comme élément paradoxal - et la séance est interrompue dans un final digne d'une salle de cinéma serbe. Por favor.

Experiment perilous, Tourneur, 1944.
Sweet smell of success, Mc Kendrick, 1957
Le genou de Claire, Rohmer, 1970.
Anguish, Luna, 1987.

vendredi 30 novembre 2012





Aladdin - Come to the fair

mardi 27 novembre 2012





Vienne, Istanbul, Kyzyl, Kiev, Novi Sad, 2008-2011

Telefon Tel Aviv - Helen of Troy



lundi 26 novembre 2012

Das experiment.

I was recently stating how easy it is to stage an horror movie in a medical environment. Well, Bloodwork just proved me wrong. There's a really cool story : two college boys sign up to be guinea pigs for a new antihistaminic and, well, they don't look too bright right from the start, but they're not the slighest bit tripped by the fact that the "experiment" requires a complete lock out of two weeks and by the enormous amount of money promised by the way too hot doctor - straight out of an E.U advertisment for science.

The pitch being quite convincing, one would expect the right amount of blood and scary experiment. So when it turns to shit - because it does of course - one can be disappointed. The slow and not very subtle introduction of doubt -"Wait! Are we really testing antihistaminics?" - misses the point, the explanation comes way too soon and is so didactical you'd think you're in a Brechtian play. The characters are not even remotely interesting, they're just... well, they're just there. The experimental-decorum is kind of redeeming the whole thing, this and the use of a significant amount of bugs and worms and the like.  And there's the surprising Levi-Strauss-like hypothesis about the existence of taboo and human survival that makes the whole thing funny, for lack of being scary. 

dimanche 25 novembre 2012



Motorama - Young river


lundi 12 novembre 2012

Cockneys VS Zombies


Ça faisait un moment que j'avais interrompu ma quête du principe herméneutique du film de zombie: par manque de temps mais surtout par manque d'idées ou de film qui me semblaient un tant soit peu fun.  Cockneys VS Zombies m'a bien plu et me réconcilie un peu avec le genre et ce, sans que j'y trouve une raison particulière: c'est bien foutu, pas mal filmé et bon esprit.

Comme très souvent dans les films british, les héros sont deux losers planifiant un hold-up pour sauver la maison de retraite dirigée par leur grand-père, menacée de destruction par un immobilier sans scrupule. Working-class hero donc. Le chantier de construction déterre un tombeau - dont l'origine reste assez floue - mais duquel sort un zombie. Pendant que la bande de bras cassés tente un braquage à l'italienne qui part en légèrement en sucette, les zombies prolifèrent et nos héros deviennent par inadvertance les gardiens de l'ordre de Sa Majesté.  Armés jusqu'aux dents, fendant la foule à bord d'un glorieux bus à double-deck, vieux et jeunes cockneys se tirent en douce  en dégommant tout ce qui bouge. 

C'est probablement l'accent anglais, ou le coup du bus ou les petits vieux trop meugnons qui terrassent des zombies à coup de prothèse jambaire, mais j'ai trouvé ça rafraîchissant. Ça confirme une fois de plus que les zombies ont quelque chose de prolétaire - ou en tout cas, un rapport complexe avec le prolétariat- mais les rôles sont un peu embrouillés ici. Dans certains films, les zombies s'opposent à un groupe constitué comme tel ( stripper, cockneys), dans d'autres, la zombification ne touche qu'une classe de gens ( redneck, noirs). C'est confusionnant, bien sûr. Parce qu'alors doit-on parler du zombie comme incarnation de la classe basse transformée en chair à pâté pour le bien d'une communauté qui se trouve tout ébahie quand ladite classe se met à bouffer le cerveau à tout le monde OU peut-on identifier la zombification comme un mal qui touche tout le monde sans distinction et que seuls un petit groupe de low-life peut vaincre? Hegel n'y retrouverait pas ses petits. Pourquoi d'ailleurs cette idée commune que le zombie mange du cerveau alors que c'est justement son unique faille? D'autre part, si on imagine nourrir des zombies de farines animales contaminées, l'effet homéopathique pourrait-il leur rendre leur humanité? Qu'en penserait Karl, mhhh?

Ma réplique préférée d'unijambiste: "Hold on, honey, gotta put me leg on"
Personnage inspirant:  Mental Mickey, mercenaire psychopathe.

dimanche 11 novembre 2012

Original zombies.




Description de cette image, également commentée ci-après                                
J'ai eu l'occasion récemment de voir deux films qui sont probablement parmi les premiers à présenter la figure du zombie: White zombie, de Victor Halperin et I walked with a zombie, de Jacques Tourneur -  1932 et 1943 quand même.























Comme on est largement pré-Romero, les films ne ressemblent pas vraiment à des films de zombies au sens classique du terme mais ont très probablement contribué à faire naître l'idée dans l'imaginaire cinématographique américain et donnent quelques pistes intéressantes quant à l'essai d'interprétation de la figure zombiesque. 

Dans les deux films, une jeune fille ( ou un jeune couple) est envoyé dans les Antilles et se retrouve en terre inconnue, avec tous les poncifs de l'exotisme lié au colonialisme paternaliste que ça peut engendrer. Entourés de bois sombres et menaçants à la végétation envahissante dans sa junglitude, ils entendent bien vite les sons hypnotisants des tambours qui emplissent la nuit, signalant la présence d'une force organique magique qui semble diriger les pauvres sauvages qu'ils sont si gentiment venus civiliser. L'opposition est très binaire ici: les Noirs, incultes, sous la coupe d'un paganisme vaudou dont le terrain est la nuit et les Blancs, garants d'un ordre apollinien sans lequel tout partirait en couille. Dans les deux films, une femme est transformée en zombie, par le caprice d'un homme qui l'aime et qui espère se la choper et est évidemment sauvée par l'autre homme qui l'aime - l'amant ou l'officiel, enfin celui- qui-a-le-coeur-pur-de-faon-au-bord-du-Mékong. Même si les deux situations sont inversées - une femme est transformée en zombie pour l'éloigner de son mari / une femme est transformée en zombie pour l'empêcher de se tirer avec son amant -, l'idée est la même.

Ce qui est étrange, c'est que dans les deux cas, ce sont des blancs qui dirigent et/ou réalisent l'opération de zombification. Bela Lugosi - son pouvoir réside dans ses sourcils - dans White Zombie, la belle-mère dans I walked with a zombie.  Mélange de mépris et de fascination pour les pratiques vaudoues et intérêt certain pour la technique de possession - relative, les zombies ne sont pas encore des grand corps malades geignant après leur quatre-heure de chair fraîche - l'entité dont on attendrait qu'elle combatte cette magie noire et civilise tout ça, se sert sans vergogne des croyances locales pour faire ce qu'elle veut. Bienséance oblige, les méchant blancs seront punis, les gentils noirs seront guéris et tout rentre dans l'ordre à la fin. Mais on trouve ici un truc intéressant, qui va dans le sens d'une interprétation marxiste du zombie: asservissement, possession, impossibilité de se constituer une conscience de classe et réduction à sa simple force de travail. Dans White Zombie, les zombie sont d'ailleurs utilisés comme ouvriers dans l'usine à Bela - pretty neat!

Alors bien sûr, il n'y a encore rien de la dimension proprement moderne de la question - zombification des masses de consuméristes avides par le biais d'une puissance invisible qui ne s'explique jamais vraiment + probablement un sous-texte religieux qui m'échappe un peu- mais l'idée est déjà là, dans l'air, que le paradigme "zombie" est très probablement une histoire de structure. Ach, encore et toujours.

"Sent here? What are you, a letter?"

I usually don't like whatever is supposed to be funny. Funny people, comedy, stand-up comedians - well, I don't know much about the US scene, but the french one is currently pretty lame - not a fan. So apart from the odd youtube video that I end up watching from time to time, I just sulk most of the time and put on a sarcastic grin when people make references to a whole world of jokes I have no access to - because of my quasi-physical repulsion for the Funny. 

About Louis CK, I was horrified just reading the pitch : 40 year old standup comedian living in New-York, struggling to make a living while looking for love. Ew. Well, it's not. It's actually one of the funniest thing I have ever seen on television and probably in life, generally. [This is kind of my classic move - Reading the synosis, getting all scared, watching the stuff and being all like "I wanna be Mrs CK when I grow up", but never mind. It's a wonder why I still haven't got the message - like " don't be driven away by synopsis because the're not real"? Whatever.]



So Louis IS funny. Why? To me, it's mostly because he's mean. He's really he's mean, and with everyone, including himself. Although I have not idea what it's like to be a 40-ish single dad in New-York with a dispensable job, I can somehow relate to the beautiful feeling of looserness embodied by the show. Louie is huge because he seems to get something I wish more people would understand: that there's nothing there, no true meaning, no relevance whatsoever and no discourse that could actually have any effect but sugarcoating the obvious truth: we're just miserable and trying to get by and to have a good time while at it. I do think that it's the message. Or that there's no message, which is just confirming my first idea - no message means there's no message which IS the message. And the medium. 

No but seriously. I could not quote a thing or another about the whole series, because there's to much to go through and because I'm too busy celebrating the end of WW1, but one could watch just about anything and feel the love. I can just mention this one thing that left me gawking and and hysterically chuckling while repeating thisisfuckinggenius over and over in my head - and maybe out loud I don't know - it's the appearance of David Lynch in the season 3. Firstly seen from behind like this:
Lynch is Mr Dough ( Doght? Dowgh? D'oh?), a producer who has to prep Louis for a big gig. Watching him explain the rules of comedy and television while listening to jokes about the cold war is a dumbfoundingly kantian experience. Well, it's rather cool anyway.

samedi 10 novembre 2012

Carrie Ann with a white dress

Transformer une adolescente en personnage de film d'horreur n'est pas vraiment une gageure en soi, l'animal étant déjà un concept qui fait peur sans devoir avoir besoin de baquets de sang de porc pour crédibiliser le tout. Les ados, c'est l'enfer, et y a bien de quoi les détester: y sont cons comme des cailloux, s'habillent comme des micro-putes ou des mini-pimp, ont une vocabulaire d'à peu près 40 mots et demi, en  comptant les doublets - et surtout, putain, y sont sales. Bref, l'idée de base d'Excision -une famille middle-class américaine de banlieue aux prises avec une ado en pleine mutation et un peu chelou -  ne révolutionne pas le genre,  mais donne un film pas mal du tout.

D'abord, il y a un père qui est complètement à la ramasse et qui a toujours un peu l'air de se demander ce qu'il fait là. Ensuite, l'adolescente en question, une actrice dispensable dont je n'ai pas retenu le nom, bien enlaidie pour l'occasion et qui fait la moue comme personne et enfin, enfin, le délicieux John Waters en pasteur ( protestant? évangélique? baptiste?) qui sert de conseiller psychologique à cette pauvre âme. Il a toujours sa belle moustache de sadique. 

Les séquences oniriques - style fantasmes adolescents tordus plein d'hormones - sont un peu à chier : un peu de sang par-ci, un peu de cul par-là et l'ado en mode grosse bonnasse qui rampe à quatre pattes sur des cadavres. Bof. Par contre, ça montre où le monde fantasmatoire adolescent en est aujourd'hui après Twilight -et ça fait un peu peur mais assez plaisir en même temps.

 La question qui reste: pourquoi les pauvres filles complètement tordues qui finissent toujours dans un garage de banlieue un scalpel à la main sont-elles pourvues de long cheveux bruns, sales et si possible à moitié devant les yeux? En blonde, c'est vrai que ça déplacerait le paradigme, mais les cheveux courts, c'est plus vite lavé, plus vite sec et ça ne gêne pas la visibilité - bien utile quand on décide de charcuter un poumon à sa petite voisine.


mercredi 31 octobre 2012

jeudi 25 octobre 2012

lundi 22 octobre 2012




Republic of Tuva, Russia, 2008

Lescop, Le vent

Inside the cuckoo's nest

I've been lately desperately looking for good horror movies to go through my sunday hangover and have been disappointed. A lot. So when I put on The Incident, I was mostly expecting some distracting geyser of blood but wasn't holding my breath. Well, I have to admit this movie wasn't as bad as expected. The plot itself is intriging - a power cut happens in an asylum and leave the cooking team and the security guys alone in the dark with the inmates. Pretty exciting, huh?


The beginning is a bit slow - but one can't expect to see ininterrupted slaughter for one hour and a half, right - and sets a nice tone - a gang of wannabe Thee Oh Sees is struggling to make it in the business and work as cooks in a highly dangerous asylum  in the meanwhile. Well, just the perspective of seing these bearded-flannelshirted losers getting ripped to pieces is enough to get me going, so I was game from then. The hospital environment is easy to turn into something scary - it already is. Add the "crazy" element and you got yourself a perfect spot for a picnic. But the asylum - or whatever this building is in real life - where the film was shot is hautingly beautiful, in the 70's sovietic meaning of the word, and give a real cachet to the whole story. 

As for the action, well, you get what you came for, obviously: a head is being ripped, a cook is being cooked, a nose is being eaten and an arm is being peeled as if it were a vulgar potato. Some may complain about the lack of murders and the level of violence being to low - well, I don't know about that. The overload of massacre is sometime confusing, especially in the dark. I mean, you just end up slipping because of the blood everywhere, and stumbling on corpses trying to find out who's dead, who's not, where is the exit and whose is that arm again. 

mercredi 17 octobre 2012

lundi 15 octobre 2012

Ecran total

John Carpenter est-il un poète de la mort ordinaire? Après avoir vu Assault on preccint 13 et The village of the damned, on peut se poser la question. On voit dans ces deux films des gens se faire tuer dans une sorte d'a-climax et avec une nonchalance qui laisse perplexe. Les enfants super creepy qui ont envahi le village des damnés éliminent les héros les uns après les autres comme on règle un problème de cafards et les vilains gangs de Assault assassinent de façon furtive, quasi fantomatique. L'impression d'ensemble est étrange: pas d'hystérie, pas de sang à gros bouillons et de boyaux qui pendouillent.

Pas d'hystérie non plus dans La taupe, qui fait de l'espionnage sans en avoir l'air - du contre-espionnage donc. Pas mal mis en scène, jolies images et voitures anglaises vintage. C'est bien quoi. Gary Oldman fait un peu peur quand même. 

Au contraire, Lemmy Caution est un agent fédéral que le cliché ne dérange pas. Puisqu'il faut en avoir vu au moins un, ne fût-ce que pour entendre un des personnage dire " Prends garde, Caution", prononcé "Kochaune". Y a un effet comique qui vient de la diction super zarbi de Eddy Constantine  et des blagues bien lourdes. Les problèmes dermatologiques d'Eddy et ses mouvements de kung-fu trop staïlés nous font penser à un Van Damme alpha. Vous pigez?

En général plutôt obsédée par les sourcils, j'ai été gravement perturbée par le menton de Mitchum, qui ressemble à un mini-fessier: Out of the past parle d'un type qui veut fuir son passé pour refaire sa vie avec une greluche puis rattrapé par son passé, décide de fuir cette greluche pour refaire sa vie avec son passé- enfin, pour repartir de zéro et monter une petite entreprise qui ne connaît pas la crise et refaire sa vie avec une greluche plus fraîche  donc. Mais le passé le rattrape - bigre - et tout fout l'camp. Heureusement, la rédemption arrive toujours et comme dans Angels with dirty faces,  seule la mort apporte une vraie rédemption. Putains de bigots.

Sur des questions de vie, de mort et de qui est quoi et où va-t-on, voir aussi Le monde sur un fil, qui est un putain de morceau. On retrouve les habituels de Fassbinder - Ali, Martha , l'épicier d'Emmi et la barmaid à menton mou, dans une histoire classique de science-fi: un ordinateur crée une simulation de monde réel, entraînant à terme une interrogation sur la réalité du monde dans lequel cette simulation a été mise en place - qui pourrait n'être qu'une simulation etc. Les surfaces en métal, verre, miroir; blanches et grises des scientifiques s'opposent aux couleurs putassières, aux fourrures, aux débordements de chair des femmes à moitié hystériques qui répondent au téléphone; les stridulations et les gros plans subits sur le héros en proie à de la torture par ultra-son et les synthés 70's donnent un petit côté Scanner et on voit toujours beaucoup de portes et de chambranles. Quant aux questions ontologiques, on préférera cette traduction méga libre de  Dušan Radović :

"Le Palais de Belgrade est pointé comme un index vers le ciel.
Par son apparence et sa position, il donne des réponses aux éternelles et fatales questions de l'homme.
Qui est coupable? Par où est la sortie? A qui se plaindre?" ( Beograde, dobro jutro, 26 novembre 1975)

Assault on preccint 13, Carpenter, 1976
The village of the damned, 1995
Tinker tailor soldier spy, Alfredson, 2011
Les femmes s'en balancent, Borderie, 1954
Out of te past, Tourneur, 1947
Welt am draht, Fassbinder, 1973

vendredi 12 octobre 2012


Vienne, 2012

The Raveonette, Young and cold


mercredi 10 octobre 2012

Affreux, sales et méchants.

La première fois que j'ai entendu Thee oh sees, je me suis demandée comment qualifier ce groupe: ça fait un bruit bizarre à l'oreille, qui ressemble toujours un peu à un truc vaguement 70's mais jamais vraiment tout à fait ça, c'est très grattu et franchement pas très propre, le titre de l'album était impraticable "The master's bedroom is worth spending a night in", y'avait des gens qui chantaient dedans qu'on aurait dit des épileptiques fassbindériens et y'avait un méchant truc sur la cover.


 Je me rappelle avoir une fois mis ça en fin de soirée et avoir récolté un commentaire du style " Non mais ça c'est le genre de trucs que tu mets pour faire comprendre aux gens qu'ils doivent partir" - preuve que je me suis parfois entourée d'imbéciles.

En essayant de creuser un peu, j'allai de confusion en confusion: Thee Oh Sees s'appelait aussi The Oh Sees, OCS et Orange County Sound. Je sentais bien qu'il y avait là une matrice de sens, voire une métaphore filée, mais j'échouai à en faire la structure, comme j'échouai à suivre le rythme du groupe, qui pond un album toutes les trois semaines et demi environ. 

Là je viens d'écouter Purtifiers II qui est un disque bien inquiétant: si les autres albums ne sont pas forcément rassurants,celui-ci fait quand même carrément peur. Je me rappelle d'un live de I was denied qui m'avait définitivement convaincue que John Dwyer était probablement l'homme de ma vie et je le retrouve toutes névroses dehors, sur des morceaux complètement barrés:

 Hang a picture - du punk-yoga? 



Lupine dominus - du punk-twist?


So nice - du punk médiéval?


Flood's new light - du punk-beachboyesque?


Dans tout les cas, du truc bien flippant, avec des voix bien haut-perchées qui ont l'air de murmurer des trucs sexuels sales à l'oreille, des synthés tout bourrés et des grincements dans tous les sens: un disque fait pour les mariages, les baptêmes et les 25 ans de la nouvelle femme de Papa.

lundi 8 octobre 2012

Ecran total

Amusons-nous un brin avec les traductions du titre: Tous les autres s'appellent Ali est une traduction du titre de travail de Angst essen Seele auf - qui signifie approximativement " l'angoisse mange l'âme" - à savoir Alle Türken heißen Ali ou encore " tous les Turcs s'appellent Ali". Les Anglais ont choisi un mix des deux, Ali: Fear eats the soul, qui peut tout autant se comprendre comme une citation du scénario (puisque c'est Ali qui dit " Angst essen Seele auf" dans le film) - truc que l'on retrouve à la fin de Mama Kuster. Cela dit, pourquoi est-il question de Turcs alors qu'Ali vient du Maroc? On s'en fout un peu. Toujours est-il que le titre laisse présager un film bien noir, ainsi que la première image "Das gluck ist nicht immer lustig",  le bonheur n'est pas toujours gai: on se recroqueville dans son fauteuil et on sort sa lame de rasoir; ça va chier. En fait, c'est un film plutôt guilleret: Ali est un sympathique gastarbeiter qui séduit sans façons une petite veuve racornie et l'épouse dans la foulée, faisant fi du qu'en-dira-t-on. C'est trop meugnon, mais les gens sont méchants et après s'être fait jeter par ses gosses - qui sont bien ingrats - , par ses collègues - bien mesquines - et même par son épicier - à la mèche grasse -, Emmi doit se rendre à l'évidence: elle ne peut vivre sans les autres; tandis qu'Ali commence à regretter le couscous de la barman au menton fuyant de son rade favori. Ach. Le tout est tourné comme une série de tableaux, de photographies dont les personnages se mettent en mouvement au clap de début; une caméra qui bouge pas des masses, une obsession du principe de cadre ( et des chambranles de portes), des compositions de couleurs et des  motifs, et Ali, le Syrien mutique du début de Martha, qui occupe tout l'espace avec son grand corps malade (mouahaha) et ses phrases lapidaires.

Mama Kuster monte au ciel est confusionnant, puisqu'on y voit l'Emmi d'Ali, le couple Helmut-Martha, la fille d'Emmi devenue sa belle-fille ( si tout va bien et que la morale est sauve): on a un peu la même impression qu'en regardant une série HBO - " 'Han, le shérif de True Blood c'est le syndicaliste de The Wire" - et oui, c'est la magie du cinéma. La pauvre Mère Kuster, après avoir perdu son homme dans un tragique suicide/meurtre, se retrouve poursuivie par un couple de communistes vachement suspects - on dirait un peu des témoins de Jehovah. Perdue, acculée, aux prises avec un journaliste à sourcils hénaurmes qui menacent de l'étouffer et toujours coincée entre deux chambranles de porte, elle finit par se laisser embrigader dans un sombre kommando qui tourne mal. 

Si on en doutait encore, Husbands apporte la preuve que Cassavetes est un grand, grand malade: la pseudo-scène de non-baise dans l'hôtel à Londres se suffit à elle-même - et le reste du film est à l'avenant. Ouch.

La règle du jeu est probablement une mise en abyme de la fonction du réalisateur: Renoir y joue le rôle d'Octave sorte de mondain outsider sous l'oeil-caméra duquel une bande d'aristos d'un côté et une bande de serviteurs de l'autre se mettent en mode swinger sans plus d'embarras que ça: ça se tripote dans les recoins sombres du château, ça manigance dans les alcôves et ça jacte en cuisine; le tout dans un virevoltement slapstickesque qui rend fou.  Octave est donc plus ou moins le seul à tirer son épingle du jeu - et encore - et, tel un coryphée moderne, est celui à qui est attribué la punch-line qui tue "Mais je ne peux jamais m'arrêter de bouger". A voir, rien que pour la scène hallucinante de danse du squelette.  




Angst essen Seele auf, Fassbinder, 1974
Mutter Küsters' Fahrt zum Himmel, Fassbinder, 1975
La règle du jeu, Renoir, 1939
Husbands, Cassavetes, 1970






mardi 2 octobre 2012

Putes à franges

Mine tonight


Just a creep

Putain ce que je kiffe Dum Dum girls! Enfin un groupe assorti à mon vernis Essie ET avec de la Pitchfork cred'. J'm'identifie trop, leur vie, c'est la mienne et leurs paroles sont gravées à jamais sur mon agende Hello Kitty <3






lundi 1 octobre 2012

Ecran total

C'était ce week-end l'anniversaire de quelqu'un d'illustre qui m'a poussée à - enfin- me farcir une trilogie dont j'avais réussi à préserver mon petit cerveau jusqu'alors. Non sans peine, je m'enfermai donc pour de longues heures de visionnage alternées de crises de réflexion aigue dont je ne détaillerai pas les tenants et aboutissants ici: j'ai donc eu le plaisir de voir L'avventura, La notte et L'eclisse dans l'ordre et sans coupure - sauf la bobine manquante de La Notte, spécial dédicace de la cinémathèque yougoslave, qui fait passer Jeanne Moreau - qui m'a d'ailleurs semblée  plus mérouesque que jamais-  de la rue à son bain sans autre explication plausible qu'un projectionniste féru de montage alterné. Contrairement à ce que je craignais, ces trois films sont carrément bien foutus,  pas contemplatifs à l'excès et y'a du twist

L'idée générale de la trilogie est de représenter les rapports sentimentaux complexes entre hommes zet femmes dans l'univers impitoyable du crépuscule du structuralisme. On y voit donc une blonde avenante passer d'un film à l'autre avec une figure de style assez constante - l'esquive, puisqu'elle passe son temps à mettre des gros vents à tout ce qui porte phallus en bandoulière. Pas-assez-mais-quand-même-trop, c'est l'apologie de l'entre-deux de l'amour, entre-deux élevé au stade de paradigme qui engendre tout le reste: les titres des films ( des états passagers), les statuts des personnages ( jamais tout à fait mariés, jamais tout à fait amants), les lieux ( chantiers en construction, banlieues en cours d'extension, bâtiments en réfection), la communication ( qui ne passe qu'à moitié). A cet égard, les trois scènes qui me semblent centrales - la recherche sur l'île, la fête et la séance de la bourse de Rome - sont toutes les trois assez identiques dans le principe: des personnages qui errent presque sans être jamais sur le même plan: on les voit hanter le cadre d'un bout à l'autre sur le tas de caillou volcanique où s'est perdue la riche héritière, passer d'une conversation à l'autre sans jamais donner de vraie suite à l'une ou l'autre et se hurler dessus dans un langage qui, s'il atteint son objectif de communiquer un message ( acheter/vendre) ne ressemble plus à grand chose d'humain. Ce qui peut donner cet effet parodique propre aux films d'auteurs qui font des trucs avec du sens dedans: on est en droit de se demander ce qu'il filme exactement. Les 10 dernière minutes de l'Eclisse sont exemplaires: plans statiques des lieux déserts de l'amour naissant, le bidon métallique plein d'eau, témoin du premier baiser de Truc et Machin se vide ( inexplicablement) et l'amour fuit probablement avec lui, disons; une femme à la mine suspicieusement tzigane attend le bus, un homme éteint le jet d'eau auquel s'abreuva jadis la romance, un avion décolle, un lampadaire s'allume et c'est la fine

Un autre film où ça ne baise pas beaucoup, c'est Romance X, qu'on nous avait pourtant vendu comme un truc sulfureux à accord parental, un vrai brûlot érotique que tu meurs en enfer en écoutant du Bieber  si tu le regardes avec le début d'une gaule. Bon, y'a Rocco Siffredi, mais c'est bien le truc le plus sexe, pour le reste, faudra repasser. De phallus, il en est beaucoup question sans que jamais on ne le vît (hahaha); c'est donc un objet qui est toujours ailleurs que là où on croit qu'il est sans jamais être là où il devrait, comme mes clés. D'érotisme, il est probable qu'il y en eut, mais la narratrice, entre dialogues intérieurs à tendance janséniste, crises de larmes post-coïtus, babillages innocento-lolitesques et explications vaseuses de la conjugaison du  verbe avoir, réussit à y mettre un frein, encore mieux que du bromure de potassium. Reste la magie des - rares- répliques de Rocco: " Ma tou veux que je t'encoule?".


Martha, la pauvre, se passerait bien de ces attentions: le téléfilm éponyme de Fassbinder est comparativement nettement plus hardcore - pensez Gaslight, sans  code Hays. Une pauvre rouquine se retrouve mariée à un Helmut aryen en diable et,  pourtant pas mal jouasse au départ, se rend vite compte qu'avec Helmut, elle est bien mal Loti (huhu) puisqu'en plus de la sauter comme un sauvage, et de lui couper le téléphone, il l'oblige à lire des livres sur l'ingénieurerie civile et le béton. C'est pas hyper sympa et on voit Martha en perdre ses sourcils - pas très fournis à la base - et devenir à moitié dingue puis à moitié morte. Le tout dans une ambiance de bonne bourgeoisie provinciale protestante avec toujours des mines dignes d'Otto Dix. Ach.

                               


L'avventura, Antonioni, 1960
La notte, 1961.
L'eclisse, 1962.
Romance X, Breillat,1999.
Martha, Fassbinder, 1974.

mercredi 26 septembre 2012

mardi 25 septembre 2012

Ecran total

J'ai enfin vu Attack the block qui est vachement drôle: des mini-racailles protègent la population d'une tour à coup de feux d'artifice et de grands couteaux de boucher mal aiguisés, contre des monstres tout furry aux dents fluorescentes. Pas beaucoup de détails sur lesdits monstres ni de bains de sang, mais un bel effort de yakamazisme sur fond de dubstep très british. By jove.

Murder of a Chinese bookie m'a beaucoup fait penser à Go-go tales, en moins rigolard. Dans l'un et l'autre, des patrons de club de strip minables se débattent entre leurs créanciers, dans une atmosphère de plans ultras serrés, de couleurs néons sur fond obscur et de mauvaise disco. La gueule de Gazzara donne un ton nettement plus tragique à l'ensemble que celle de Dafoe - qui doit en plus se coltiner Lou Doillon et la fille Argento ( déjà avec son clébard de merde). Deux films qui se terminent par des longues tirades du crâne des héros qui se révèlent n'être que des grands romantiques dans un monde en perdition. 

" Ich bin ein Kavalier", comme pourrait bien le résumer Franz, teuton à la mèche grasse et au faciès mou et héros de Liebe ist kalter als der Tode, un film qu'il est fatiguant. Placé sous le patronnage de Rohmer, Straub et Chabrol, on pouvait pas vraiment en attendre autre chose. En gros, deux types louches se rencontrent,se donnent rendez-vous chez une pute à Munich, tuent un Turc et tentent de braquer une banque. Rideau. Il y a pourtant des blagues disséminées ça et là: une victime collatérale se nomme Erika Rohmer ( hihihi), le Turc est en train de boire son café ( arf arf arf) et le sbire du chef du syndicat est une sorte de village people ( hystérie). Il y a donc des longs plans fixes sur des intérieurs vides, des plages musicales intempestives, des voix blanches qui énoncent des  vérités transcendantes et tout ça. Cela dit, on peut se demander ce que RWF ( qui fait référence à Fassbinder, et pas à une sorte de nouvelle entité Région-Wallonie-Flandres) en assassinant Rohmer désire faire: tuer le Père, tuer ses pairs, montrer qu'il en a une grosse paire? C'est une question qu'il faudrait se poser avant toute autre, et qui peut se formuler ainsi: si A/ l'Amour est plus froid que la Mort et que B/ ce film est chiant comme la Mort, cela signifie-t-il que C/ ce film est plus froid que l'Amour ou que C/ l'Amour est plus chiant que ce film? Je pencherais plutôt pour la seconde conclusion: contrairement à l'Amour, ce film a la décence de ne durer que 84'.

Attack the block, Cornish, 2011
Murder of a Chinese bookie, Cassavetes, 1976
Go-go tales, Ferrara, 2007
Liebe ist kalter als der tode, Fassbinder, 1969

lundi 24 septembre 2012

Прозор у двориште







Beograd/Zemun, june 2012

dimanche 23 septembre 2012

Lykke li est un nom que j'ai plusieurs fois rencontré au cours mes lectures politiques sans jamais vraiment me poser plus question - ça m'évoquait une sorte de croisement entre un meuble Ikéa et un bookmaker chinois - et depuis mon errance temporaire en Chine, j'ai un frisson qui remonte le long de l'estomac quand je vois le mot Li. Bref, donc j'ai complètement oblitérée cette personne de mes batifolages musicaux et découvert à la faveur d'un mix de ma nouvelle idole que ça ressemblait à un truc écoutable.

J'ai écouté Wounded rythms sans en attendre grand chose - je n'avais entendu q'un single, et encore, remixé, qui pouvait laisser présager n'importe quoi, entre italo-disco et dark-pop-emo, post-punk-new-wave-tapute. Je me suis pris une bonne petite claque, pas celle du siècle, mais quand même. Y a des trucs ça ma ramène à une époque lointaine où je faisais des cassettes de Mégamix 23 d'eurodance pourrie - style l'ouverture de Rich kid blues. Ach, comme qui dirait, младост - лудост.



Rythmiquement ça tape bien, avec le côté Mad Max (= je tape sur des bidons d'essence vides habillé de lanières de cuir) qui m'avait plu dans Soul Asylum, des gros beat échotiques qui ouvrent certains morceaux sans trop se faire chier, les nappes de synthétiseurs tout en douceur et en réverbation, et des backup vocaux qui épaississent encore le son final - tiens, dans Get some par exemple.

Du point de vue de la voix, y a aussi du niveau, qui couvre à la fois des registres très spectraux et très charnels, en même temps désincarné et très physique, sur un fil - y compris des poses de voix un peu dans le nez comme donc je l'expliquerais, qui crée un mix assez improbable entre gospel et country dans Unrequited love.


Tout ça est un peu confus dit comme ça, certes, mais disons que le disque entier procède d'ailleurs du même paradigme de contraste entre douceur et dureté - comme bien dit chez Pitchfork.

 Par contre, je ne rejoins pas forcément les barbus quant au songwriting, d'une part parce que ça ne me semble pas être un élément important dans ce type de disque mais parce qu'en plus, je trouve que ça reste un poil prépubère. Ça, et le fait que ça manque quand même un peu de distorsion et de bruit gras à mon goût rend l'ensemble un poil trop léché, trop propret - trop Twilight, donc. 

vendredi 21 septembre 2012

Bratislava, 2009

The xx, Swept away


mardi 28 août 2012

Abraham Lincoln VS Zombies

Abraham Lincoln vs. Zombies Poster

Sur IMDB, la note accordée par un bon millier d'usagers pour Abraham Lincoln VS Zombie est de 3.1.  Ce film est d'ailleurs sorti en vidéo sans passer par la case grand écran - ce que je ne savais pas au moment où je me lovai dans mon canapé pour regarder cette daube monumentale. Si je suis en général positive, même avec les navets les plus navrants, là je dois m'incliner devant l'absolue nullité de cette chose - tellement nulle que ça déplace le paradigme même du film de merde.

Un film de zombie n'a pas la prétention de faire du cinéma d'auteur, certes. Est-ce vraiment une raison pour pondre une bouse pareille? Pour l'amour du travail bien fait - et parce que je suis d'une flemmardise qui n'a d'égale que mon intégrité scientifique -, j'ai regardé ceci jusqu'au bout. Voici la liste des problèmes constatés:

- les scènes de massacre sont à bailler d'ennui. L'idée  de zombies qui ne réagissent qu'au bruit rend la proposition intéressante- en fait de zombies, on dirait un peu des poneys qui dorment debout-  mais on manque de grouillage de bras et de bave au coin des lèvres. Tout est d'une lenteur qui ferait passer un film de Tarkovsky pour un remake de Lola rennt. Je suis pas non plus convaincue par les films montés comme des clips de Lady gaga, style 28 jours/mois/? plus tard, mais un peu de mouvement n'a jamais tué personne.
- la pseudo-histoire d'amour entre une mère maquerelle et Abie qui ne sert pas à grand chose - à part intègrer une paire de seins à l'action.... mais décevante,cette paire de loches l'est.
- pas vraiment de sang, de boyaux et quoi que ce soit qui puisse rattraper la sauce point de vue déguisements et maquillages. On voit l'idée du film zéro budget, mais les zombies tartinés de glaçage au citron de Plaga mutante avaient quand même plus de gueule - sans mentionner Redneck zombies.
- enfin, le tout est fait avec le plus grand sérieux. Pas la moindre blagounette et beaucoup de grands sentiments qui donnent un peu une impression de premier degré. Tout ça nous fait d'ailleurs douter de nos connaissances en matière d'histoire américaine: le général Jackson, mort à Gettysburgh.... pas sur...


lundi 27 août 2012

Ecran total


 J'ai développé récemmnet une mini-obsession pour les sourcils des acteurs de certains films... Ca m'a prise avec Tom Neal, dans Détour et m'est revenu dans un certain nombre de films - dont je n'ai plus la liste en tête. En voyant Gena Rowland dans Opening night et A woman under the influence, le problème des sourcils est revenu - ça donne lui une expression que je n'arrive pas vraiment à définir et qui me fait penser d'ailleurs à celle de Tom Neal ( sourcils obliques remontant vers le front). Je ne pense pas que ça ait une quelconque influence sur la vision des films en question, mais ça m'interroge sur le lien esotérique entre ces personnages: des femmes sous influence et un homme en déroute, une sorte de quête et des changements d'identité. C'est troublant.

Autre coïncidence troublante: au moment où je découvre Fassbinder - il n'est JAMAIS trop tard pour regarder Les larmes amères de Petra von Kant enfin parfois si quand même -  je me retrouve avec le documentaire de Wenders tourné à Cannes en 1982 et dans lequel il apparaît quelques semaines seulement avant sa mort.  Room 666 est éclairant à regarder aujourd'hui - et puis JLG est tellement... lui-même.

Opening night, Cassavetes, 1977.
A womand under the influence, Cassavetes, 1974.
Les larmes amères de Petra von Kant, Fassbinder, 1972.
Room 666, Wenders, 1982.

dimanche 26 août 2012



As said before... one of the best album I've listened to this year.

vendredi 17 août 2012

Straw feminists in the closet

I've been reading  Hark, a vagrant for a while now and I'm a huge, huge fan.  I could repost almost anything from this blog, but this one is a killer.

jeudi 16 août 2012

Ships





























Aomori-Hakodate, Wakkanai-Rebun, Tomakomai-Oarai, Akajima et Takamatsu-Beppu ( 2009-2012)

Motorama, Ship

Plaga zombie: zona mutante



Je ne sais plus torp comment je me suis retrouvée avec Plaga zombie: zona mutante entre les mains: je pense que quelqu'un me l'a recommandé, mais qui? Quoi qu'il en soit, je suis assez satisfaite d'avoir découvert ce film qui, s'il ne révolutionne pas le genre, pose la question des rapports zombies/êtres humains de façon assez intéressante.

Pour des raisons probablement données dans Plaga zombie, mais que je fus trop paresseuse pour regarder et que je ne connais donc pas, un village entier se retrouve contaminé par une peste zombie. Ordre est donné de liquider la situation et de confiner le village. On se retrouve alors aux côtés de Max, John et Bill qui se réveillent en pleine rue, avec du sang partout et entourés de zombies. S'ensuivent une série de mésaventures des plus classiques - avec des détails bien gorets - et nos héros semblent trouver une échappatoire en la personne d'un agent du FBI qui possède une disquette  trois pouces - où on prend conscience de la fracture numérique qui sépare les villages infestés de zombies du reste du monde - sur laquelle se trouve un plan pour sortir de la ville. Pendant que la vieille bécane d'un des protagonistes décrypte la disquette en question - qui se révélera inutile sans la disquette numéro 2, hahaha - les liens d'amitié seront mis à l'épreuve, des sentiments seront dévoilés, des regrets partagés et des petits enfants dévorés. 

Ce qui est frappant ici, c'est que les héros, qui se battent contre les zombies avec un acharnement admirable sont eux-mêmes des zombies - cfr. Plaga zombie. On peut donc se demander qu'est-ce qui distingue les deux groupes: les zombies ont l'air d'être nettement plus zombifiés : ils sont bien crados, ont une sorte de croûte qui recouvre leur visage ( maquillage réalisés à l'aide de glaçage pour gâteux d'après la rumeur)  et sont complètement lobotmisés. On assiste d'ailleurs à une scène intéressante dans laquelle John West essaye péniblement de comprendre ce que le zombie à la sucette essaye de lui expliquer - les zombies perdent l'usage de la parole visiblement. Le langage étant ce qui distingue l'homme de l'animal, on assiste donc plutôt à une confrontation entre un groupe de zombies humains et un groupe de zombies animalisés qui ne semblent pas se contaminer les uns les autres. L'explication finale laisse un peu sur sa faim quant au sens de tout ceci: alors quoi, zombies ou pas zombies? Et la dialectique, bordel! Une partie des réponses à ces questions se trouve probablement dans la suite de Zona Mutante, Revolucion Toxica.

Réplique à retenir: " Oy, John, mira a este zombie! " " Oy, que desagradable!"
Moment musical: la chanson de John West, ancien luchador sur le retour.