jeudi 14 décembre 2017

Ecran total

Des histoires de meurtres et d’amour parce qu’à l’approche de Nowel on a surtout envie de se rappeler que c’est la seule chose qui vaille la peine finalement.

Les garçons sauvages est une adaptation du roman de Burrough qui aime les choses un peu confuses (dans tous les sens du terme d’ailleurs). On pourrait parler de roman d’initiation même si je ne l’ai pas lu mais bon. Des jeunes garçons un peu foufous se voient accusés du meurtre de leur professeure de français,  quadra un peu étrange qui leur enseigne la littérature dans un champs en été à grand renfort de rhum. Pas très Pacte d’excellence, tout ça. Enfin bref. Après un procès un peu expédiés, les voici en route vers une île bizarre à bord d’un bateau avec un capitaine super chelou et bien oedipien. L’île se révèlera une révélateur (ben tiens) pour leurs sens zengourdis et leur libido pas bien claire. Faut pas en raconter plus parce qu’il se passe un truc de fou (que tout le monde avait vu venir sauf moi mais bon). Visuellement c’est très joli,  assez trippé, avec des sous-entendus parfois un peu gras mais bon. J’ai un souvenir un peu vague de la fin mais c’était bien. En gros. La BO est très jolie par contre.

Dans La vérité on retrouve cette chère Brigitte (Bardot) avec sa moue et son jeu d’actrice tout en fesses et choucroute capillaire : mais qu’elle est jolie. Le film raconte une histoire d’amour qui tourne mal et pris à partir du procès de cette histoire dont on connaît donc la fin dès le début. A coup de flashback et de témoignages on reconstruit l’histoire d’une petite paysanne montée à Paris en mode live-fast-die-young-bad-girls-do-it-well et qui décide donc qu’elle a autre chose à foutre que de gagner sa vie, se chercher un taf et devenir une dadame convenable.  Tout ça finit évidemment dans des cafés avec des étudiants en littérature qui comme on le sait sont des agents provocateurs de la mort (lol) et voilà notre amie en mode couche-toi-là-que-je-te-pousse , tout ça avec beaucoup d’élégance. Jusqu’à la rencontre avec un type un peu bizarre – hé oui – qui finit par lui voler son petit cœur de beurre.  Ça donne un beau film de procès, pas chiant du tout même si on sort sans avoir trop de conclusion :  les portraits dressés évoluent au fil du récit et on aurait bien de mal à se décider. Très noir, très jazz déjà, prudent sur le traitement réservé aux femmes à cette époque pas si lointaine où l’égalité n’existait pas encore (re).

Darling est un film que je possède pour une raison inconnue (un oubli un soir de cuite ? une envie subite ? une confusion avec un autre titre ? tout est possible). Toujours est-il que je le regardai afin d’en savoir plus. Il s’agit donc d’une histoire de maison hantée et de concierge qui tourne au drame. Une petite jeunette se retrouve à garder une grande maison qu’on lui déclare hantée. Pas de bol. Mais bon. Avec des grands yeux flippés comme les siens faut bien faire un métier qui colle à l’attitude et finalement, concierge psychotique est un taf comme un autre. Alors on ne sait pas très bien pourquoi  ni comment  cette pauvre devient cinglée mais elle le devient, petite à petit et à coup d’image subliminales ( ?) à moitié épileptiques glissées entre deux plans fixes un peu chiant (très belle fixette sur un plan de ce qu’on appellera une bite d’escalier, donc le truc qui se met au-dessus de l’endroit où la rampe fait un angle). Beau plan donc. Tout fonctionne un peu par montée, attente de climax puis rien. Un peu décevant donc. Un traitement du son u peu Godard – les conversations sont tuées par une musique angoissante qui n’annonce rien de bon puis finalement qui n’annonce rien du tout en fait (littéralement rien). Quelques coups de couteau amateurs pas dégueus et une technique de scie à métaux pas encore rodée.

Les garçons sauvages, Mandico, 2016
La vérité, Clouzot, 1960
Darling Keaton, 2015