samedi 8 juin 2019

vendredi 7 juin 2019

Cannibal total

Cette semaine, des cannibales et des serial killeures avec toujours une petit touche féminine !

Dans ma peau est un film vu dans le cadre d’un B to Z inspiré (Cannibale féminisme, ou un truc du genre). Bon, c’est dans le thème (écrit et réalisé par une femme) et ça parle de cannibalisme (en plus de cannibalisme féminin). On aurait pensé à quelques autres films autrement plus inspiré (au hasard Trouble every dayGrave) mais bon. Celui-ci nous raconte l’histoire d’Esther qui a l’air d’avoir une vie somme toute normale  - un bullshit job dans le marketing de parfum, un mec à la tête inquiétante (Laurent Lucas) et des amis qui l’emmènent à des fêtes dans des squatt louches. A la faveur d’une de ces nuits folles, elle découvre que son sang n’est pas si dégueu, plutôt goûtu et sans doute plein de fer. S’ensuit une série de mutilations contemplatives, de découverte de son propre corps, littéralement et de moments un peu bizarres. C’est intéressant comme histoire et ça aurait pu devenir quelque chose de très sympa mais ça reste un peu trop  contemplatif justement. On est parfois plus dans la performance visuelle que dans un film à proprement parler : on se regarde beaucoup se manger les parties, on se photographie en se filmant en se regardant dans un miroir (méta de chez méta de chez méta), les personnages restent parfois un peu trop à plat, la tension un peu dans le mou. Après c’est plutôt joli esthétiquement mais a-t-on vraiment besoin de s’emmerder pour que ce soit de l’art ?

Autre histoire de serial kille contemplatif, Beast. Molly, jeune fille rangée dans une ambiance familliale bien plombante, rencontre Renaud, jeune homme fougueux qui braconne sur les sentiers poétiques de l’île de Jersey. Il n’en faut pas plus à notre héroïne pour tomber dans les bras de celui qui pourrait bien s’avérer être un méga sérial killer. Molly n’y croit pas trop mais elle ment quand même (étrange logique de l ‘amour). La question : survit-on, en tant que couple, à l’un des deux étant possiblement un serial killer ? Réponse : difficilement, mais ça fait de très beaux plans et des séquences assez jolies. Le film s’en sort plutôt bien au niveau rythme, reste dans quelque chose de plausible sans tomber dans du sensass ou du pathos. Il y a une très jolie présence de cette Molly dans un paysage rocheux pas très sympa, étouffée par une mère assez atroce et prise dans une gangrène tout insulaire, celle d’un microcosme bête et méchant fait des gens qui ne voient pas très loin. Très jolie fin aussi

Enfin une dernière livraison vue au B to Z, Ravenous, mix improbable en western, aventure et cannibalisme. On y retrouve plein de types qui jouent dans d’autres séries, c’est un peu le film supermarché de l’acteur de seconde main. Un jeune soldat bien vaillant est envoyé au milieu de nulle part pour surveiller un poste militaire planqué dans la montagne qu’on sait pas trop à quoi y sert mais bon il est là et faut le surveiller. Après quelques jours, survient un type blessé qu’a pas l’air dans son assiette. Il raconte une histoire à la mord moi le noeud comme quoi il aurait boulotté ses potes dans une grotte pas loin et emmène son petit monde là-bas (histoire de montrer les restes ? whatever) Cette expédition ne tournera cependant pas comme prévu, mouahaha. Alors c’est pas mauvais, plutôt rigolo, dans un contexte qui change un peu des cannibaux habituels. Quelques trucs pas méga cohérent, notamment dans la bataille/boustifaille finale, mais bon. Et là-dessus, une BO signé Damon Albarn et Michael Nyman, truc assez génial, entre du symphonico/banjo et de l’éléctro ritournelle : on ne sait pas trop d’où ça sort, mais ça fait vraiment du bien finalement.

Dans ma peau, De Van, 2002
Beast, Pearce, 2017
Ravenous, Bird, 1999