vendredi 30 novembre 2012





Aladdin - Come to the fair

mardi 27 novembre 2012





Vienne, Istanbul, Kyzyl, Kiev, Novi Sad, 2008-2011

Telefon Tel Aviv - Helen of Troy



lundi 26 novembre 2012

Das experiment.

I was recently stating how easy it is to stage an horror movie in a medical environment. Well, Bloodwork just proved me wrong. There's a really cool story : two college boys sign up to be guinea pigs for a new antihistaminic and, well, they don't look too bright right from the start, but they're not the slighest bit tripped by the fact that the "experiment" requires a complete lock out of two weeks and by the enormous amount of money promised by the way too hot doctor - straight out of an E.U advertisment for science.

The pitch being quite convincing, one would expect the right amount of blood and scary experiment. So when it turns to shit - because it does of course - one can be disappointed. The slow and not very subtle introduction of doubt -"Wait! Are we really testing antihistaminics?" - misses the point, the explanation comes way too soon and is so didactical you'd think you're in a Brechtian play. The characters are not even remotely interesting, they're just... well, they're just there. The experimental-decorum is kind of redeeming the whole thing, this and the use of a significant amount of bugs and worms and the like.  And there's the surprising Levi-Strauss-like hypothesis about the existence of taboo and human survival that makes the whole thing funny, for lack of being scary. 

dimanche 25 novembre 2012



Motorama - Young river


lundi 12 novembre 2012

Cockneys VS Zombies


Ça faisait un moment que j'avais interrompu ma quête du principe herméneutique du film de zombie: par manque de temps mais surtout par manque d'idées ou de film qui me semblaient un tant soit peu fun.  Cockneys VS Zombies m'a bien plu et me réconcilie un peu avec le genre et ce, sans que j'y trouve une raison particulière: c'est bien foutu, pas mal filmé et bon esprit.

Comme très souvent dans les films british, les héros sont deux losers planifiant un hold-up pour sauver la maison de retraite dirigée par leur grand-père, menacée de destruction par un immobilier sans scrupule. Working-class hero donc. Le chantier de construction déterre un tombeau - dont l'origine reste assez floue - mais duquel sort un zombie. Pendant que la bande de bras cassés tente un braquage à l'italienne qui part en légèrement en sucette, les zombies prolifèrent et nos héros deviennent par inadvertance les gardiens de l'ordre de Sa Majesté.  Armés jusqu'aux dents, fendant la foule à bord d'un glorieux bus à double-deck, vieux et jeunes cockneys se tirent en douce  en dégommant tout ce qui bouge. 

C'est probablement l'accent anglais, ou le coup du bus ou les petits vieux trop meugnons qui terrassent des zombies à coup de prothèse jambaire, mais j'ai trouvé ça rafraîchissant. Ça confirme une fois de plus que les zombies ont quelque chose de prolétaire - ou en tout cas, un rapport complexe avec le prolétariat- mais les rôles sont un peu embrouillés ici. Dans certains films, les zombies s'opposent à un groupe constitué comme tel ( stripper, cockneys), dans d'autres, la zombification ne touche qu'une classe de gens ( redneck, noirs). C'est confusionnant, bien sûr. Parce qu'alors doit-on parler du zombie comme incarnation de la classe basse transformée en chair à pâté pour le bien d'une communauté qui se trouve tout ébahie quand ladite classe se met à bouffer le cerveau à tout le monde OU peut-on identifier la zombification comme un mal qui touche tout le monde sans distinction et que seuls un petit groupe de low-life peut vaincre? Hegel n'y retrouverait pas ses petits. Pourquoi d'ailleurs cette idée commune que le zombie mange du cerveau alors que c'est justement son unique faille? D'autre part, si on imagine nourrir des zombies de farines animales contaminées, l'effet homéopathique pourrait-il leur rendre leur humanité? Qu'en penserait Karl, mhhh?

Ma réplique préférée d'unijambiste: "Hold on, honey, gotta put me leg on"
Personnage inspirant:  Mental Mickey, mercenaire psychopathe.

dimanche 11 novembre 2012

Original zombies.




Description de cette image, également commentée ci-après                                
J'ai eu l'occasion récemment de voir deux films qui sont probablement parmi les premiers à présenter la figure du zombie: White zombie, de Victor Halperin et I walked with a zombie, de Jacques Tourneur -  1932 et 1943 quand même.























Comme on est largement pré-Romero, les films ne ressemblent pas vraiment à des films de zombies au sens classique du terme mais ont très probablement contribué à faire naître l'idée dans l'imaginaire cinématographique américain et donnent quelques pistes intéressantes quant à l'essai d'interprétation de la figure zombiesque. 

Dans les deux films, une jeune fille ( ou un jeune couple) est envoyé dans les Antilles et se retrouve en terre inconnue, avec tous les poncifs de l'exotisme lié au colonialisme paternaliste que ça peut engendrer. Entourés de bois sombres et menaçants à la végétation envahissante dans sa junglitude, ils entendent bien vite les sons hypnotisants des tambours qui emplissent la nuit, signalant la présence d'une force organique magique qui semble diriger les pauvres sauvages qu'ils sont si gentiment venus civiliser. L'opposition est très binaire ici: les Noirs, incultes, sous la coupe d'un paganisme vaudou dont le terrain est la nuit et les Blancs, garants d'un ordre apollinien sans lequel tout partirait en couille. Dans les deux films, une femme est transformée en zombie, par le caprice d'un homme qui l'aime et qui espère se la choper et est évidemment sauvée par l'autre homme qui l'aime - l'amant ou l'officiel, enfin celui- qui-a-le-coeur-pur-de-faon-au-bord-du-Mékong. Même si les deux situations sont inversées - une femme est transformée en zombie pour l'éloigner de son mari / une femme est transformée en zombie pour l'empêcher de se tirer avec son amant -, l'idée est la même.

Ce qui est étrange, c'est que dans les deux cas, ce sont des blancs qui dirigent et/ou réalisent l'opération de zombification. Bela Lugosi - son pouvoir réside dans ses sourcils - dans White Zombie, la belle-mère dans I walked with a zombie.  Mélange de mépris et de fascination pour les pratiques vaudoues et intérêt certain pour la technique de possession - relative, les zombies ne sont pas encore des grand corps malades geignant après leur quatre-heure de chair fraîche - l'entité dont on attendrait qu'elle combatte cette magie noire et civilise tout ça, se sert sans vergogne des croyances locales pour faire ce qu'elle veut. Bienséance oblige, les méchant blancs seront punis, les gentils noirs seront guéris et tout rentre dans l'ordre à la fin. Mais on trouve ici un truc intéressant, qui va dans le sens d'une interprétation marxiste du zombie: asservissement, possession, impossibilité de se constituer une conscience de classe et réduction à sa simple force de travail. Dans White Zombie, les zombie sont d'ailleurs utilisés comme ouvriers dans l'usine à Bela - pretty neat!

Alors bien sûr, il n'y a encore rien de la dimension proprement moderne de la question - zombification des masses de consuméristes avides par le biais d'une puissance invisible qui ne s'explique jamais vraiment + probablement un sous-texte religieux qui m'échappe un peu- mais l'idée est déjà là, dans l'air, que le paradigme "zombie" est très probablement une histoire de structure. Ach, encore et toujours.

"Sent here? What are you, a letter?"

I usually don't like whatever is supposed to be funny. Funny people, comedy, stand-up comedians - well, I don't know much about the US scene, but the french one is currently pretty lame - not a fan. So apart from the odd youtube video that I end up watching from time to time, I just sulk most of the time and put on a sarcastic grin when people make references to a whole world of jokes I have no access to - because of my quasi-physical repulsion for the Funny. 

About Louis CK, I was horrified just reading the pitch : 40 year old standup comedian living in New-York, struggling to make a living while looking for love. Ew. Well, it's not. It's actually one of the funniest thing I have ever seen on television and probably in life, generally. [This is kind of my classic move - Reading the synosis, getting all scared, watching the stuff and being all like "I wanna be Mrs CK when I grow up", but never mind. It's a wonder why I still haven't got the message - like " don't be driven away by synopsis because the're not real"? Whatever.]



So Louis IS funny. Why? To me, it's mostly because he's mean. He's really he's mean, and with everyone, including himself. Although I have not idea what it's like to be a 40-ish single dad in New-York with a dispensable job, I can somehow relate to the beautiful feeling of looserness embodied by the show. Louie is huge because he seems to get something I wish more people would understand: that there's nothing there, no true meaning, no relevance whatsoever and no discourse that could actually have any effect but sugarcoating the obvious truth: we're just miserable and trying to get by and to have a good time while at it. I do think that it's the message. Or that there's no message, which is just confirming my first idea - no message means there's no message which IS the message. And the medium. 

No but seriously. I could not quote a thing or another about the whole series, because there's to much to go through and because I'm too busy celebrating the end of WW1, but one could watch just about anything and feel the love. I can just mention this one thing that left me gawking and and hysterically chuckling while repeating thisisfuckinggenius over and over in my head - and maybe out loud I don't know - it's the appearance of David Lynch in the season 3. Firstly seen from behind like this:
Lynch is Mr Dough ( Doght? Dowgh? D'oh?), a producer who has to prep Louis for a big gig. Watching him explain the rules of comedy and television while listening to jokes about the cold war is a dumbfoundingly kantian experience. Well, it's rather cool anyway.

samedi 10 novembre 2012

Carrie Ann with a white dress

Transformer une adolescente en personnage de film d'horreur n'est pas vraiment une gageure en soi, l'animal étant déjà un concept qui fait peur sans devoir avoir besoin de baquets de sang de porc pour crédibiliser le tout. Les ados, c'est l'enfer, et y a bien de quoi les détester: y sont cons comme des cailloux, s'habillent comme des micro-putes ou des mini-pimp, ont une vocabulaire d'à peu près 40 mots et demi, en  comptant les doublets - et surtout, putain, y sont sales. Bref, l'idée de base d'Excision -une famille middle-class américaine de banlieue aux prises avec une ado en pleine mutation et un peu chelou -  ne révolutionne pas le genre,  mais donne un film pas mal du tout.

D'abord, il y a un père qui est complètement à la ramasse et qui a toujours un peu l'air de se demander ce qu'il fait là. Ensuite, l'adolescente en question, une actrice dispensable dont je n'ai pas retenu le nom, bien enlaidie pour l'occasion et qui fait la moue comme personne et enfin, enfin, le délicieux John Waters en pasteur ( protestant? évangélique? baptiste?) qui sert de conseiller psychologique à cette pauvre âme. Il a toujours sa belle moustache de sadique. 

Les séquences oniriques - style fantasmes adolescents tordus plein d'hormones - sont un peu à chier : un peu de sang par-ci, un peu de cul par-là et l'ado en mode grosse bonnasse qui rampe à quatre pattes sur des cadavres. Bof. Par contre, ça montre où le monde fantasmatoire adolescent en est aujourd'hui après Twilight -et ça fait un peu peur mais assez plaisir en même temps.

 La question qui reste: pourquoi les pauvres filles complètement tordues qui finissent toujours dans un garage de banlieue un scalpel à la main sont-elles pourvues de long cheveux bruns, sales et si possible à moitié devant les yeux? En blonde, c'est vrai que ça déplacerait le paradigme, mais les cheveux courts, c'est plus vite lavé, plus vite sec et ça ne gêne pas la visibilité - bien utile quand on décide de charcuter un poumon à sa petite voisine.