lundi 12 novembre 2012

Cockneys VS Zombies


Ça faisait un moment que j'avais interrompu ma quête du principe herméneutique du film de zombie: par manque de temps mais surtout par manque d'idées ou de film qui me semblaient un tant soit peu fun.  Cockneys VS Zombies m'a bien plu et me réconcilie un peu avec le genre et ce, sans que j'y trouve une raison particulière: c'est bien foutu, pas mal filmé et bon esprit.

Comme très souvent dans les films british, les héros sont deux losers planifiant un hold-up pour sauver la maison de retraite dirigée par leur grand-père, menacée de destruction par un immobilier sans scrupule. Working-class hero donc. Le chantier de construction déterre un tombeau - dont l'origine reste assez floue - mais duquel sort un zombie. Pendant que la bande de bras cassés tente un braquage à l'italienne qui part en légèrement en sucette, les zombies prolifèrent et nos héros deviennent par inadvertance les gardiens de l'ordre de Sa Majesté.  Armés jusqu'aux dents, fendant la foule à bord d'un glorieux bus à double-deck, vieux et jeunes cockneys se tirent en douce  en dégommant tout ce qui bouge. 

C'est probablement l'accent anglais, ou le coup du bus ou les petits vieux trop meugnons qui terrassent des zombies à coup de prothèse jambaire, mais j'ai trouvé ça rafraîchissant. Ça confirme une fois de plus que les zombies ont quelque chose de prolétaire - ou en tout cas, un rapport complexe avec le prolétariat- mais les rôles sont un peu embrouillés ici. Dans certains films, les zombies s'opposent à un groupe constitué comme tel ( stripper, cockneys), dans d'autres, la zombification ne touche qu'une classe de gens ( redneck, noirs). C'est confusionnant, bien sûr. Parce qu'alors doit-on parler du zombie comme incarnation de la classe basse transformée en chair à pâté pour le bien d'une communauté qui se trouve tout ébahie quand ladite classe se met à bouffer le cerveau à tout le monde OU peut-on identifier la zombification comme un mal qui touche tout le monde sans distinction et que seuls un petit groupe de low-life peut vaincre? Hegel n'y retrouverait pas ses petits. Pourquoi d'ailleurs cette idée commune que le zombie mange du cerveau alors que c'est justement son unique faille? D'autre part, si on imagine nourrir des zombies de farines animales contaminées, l'effet homéopathique pourrait-il leur rendre leur humanité? Qu'en penserait Karl, mhhh?

Ma réplique préférée d'unijambiste: "Hold on, honey, gotta put me leg on"
Personnage inspirant:  Mental Mickey, mercenaire psychopathe.

Aucun commentaire: