dimanche 31 mars 2013

We'll be in this race untill the very end.


The new Strokes album. What about it? I'm between hystery and perplexity, but mostly delighted about the litlle disco-like sound, the cringy guitars, and the funny little piece of lyrics (" Welcome to Japan! Scubadancing!"). Some of it is still very Stroke-y ( All the time), some of it very 80's with a hint of something I can't quite define (One way trigger), and some more Portland-like ( 50 50). 

Welcome to Japan

dimanche 24 mars 2013

Monsieur Merde goes to Hollywood


Holy Motors m'avait laissé dubitative, mais un des segments qui m'avaient le plus plus était celui du troll vert du Père-Lachaise, qui déboule au milieu d'un shooting en bouffant des fleurs ( et un doigt au passage). L'apparition du type, sa furieuse trajectoire, son déhanché, ses clopes; bref j'avais bien aimé, et c'est pour ça qu'on m'a conseillé - habillement - de regarder Tokyo!, dans lequel il apparaît aussi.

Je ne parviens pas vraiment  à l'expliquer, mais il me plaît toujours autant, ce truc des marais. J'étais contente d'apprendre qu'il s'appelle Mr. Merde et qu'il y aura une suite ( Merde à New-York) et j'ai surtout aimé la proto-langue de Merde. Les deux autres segments du film sont excellents aussi: le Gondry assez pareil à lui-même ( un peu de magie, un peu d'art, un peu d'amour, un peu de questionnement existentiel) et celui de Bong Joon-ho, que je ne connaissais pas du tout est magnifique, à base d'obsessions compulsives et de boutons tatoués. Un peu par hasard, j'ai aussi pu apercevoir l'intérieur de quelque chose qui m'avait intriguée et que j'avais pris en photo: ce building étrange. Je me demande si c'est le même, mais c'est assez probable.

 Tokyo, 2012

samedi 23 mars 2013

Tripotage de boutons

On m'avait vendu Dan Friel comme du Deacon X Fuck Buttons, et pour le coup, j'en était toute frétillante d'aise dans mon pyjama en pilou. Sans être trop fan du premier, je voue une sorte de culte adolescent aux deuxièmes, et la larme me vient plus qu'à son tour à l'oeil lorsque je me souviens de ce concert au Pukkel de 2008 qui devait changer ma vie et une partie de mon audition - ça, ou le premier rang du concert de Neurosis.

Bref, je frétillais de toutes mes petites écailles quand je me procurai Total Folklore et le mis sur ma platine. Après un long et douloureux premier morceau d'ouverture, plein de petits bruits rigolos et de gros battements sourds, Ulysses et un petit morceau sans grand intérêt, arrive Valedictorian, qui en plus d'éveiller en moi des envies de réciter Tacite les cheveux au vent, me fait bien kiffer ma race: On dirait une sorte de ritournelle pop encastrée dans un gros mur de distorsion, le tout orchestré par un nain de jeu vidéo. Moi, j'aime bien les petits bruits qui font Bing! Paw! Shaw! et tout ça.



Non sérieusement, on comprendra que je n'ai aucune idée de ce que je raconte, mais dans l'ensemble, c'est un album qui me plaît vachement; alors que le bruit a parfois cette fâcheuse tendance à n'être que du bruit et fatiguer à la longue, ici, il y a une sorte de mélodie en sous-sol qui pourrait servir de hit à des métapouffes pop - style Thumper - mais qui préfère se planquer derrière une petite armée de machines qui lui stromboscopent la face, lui déboîtent les articulations et lui désagrègent le système stellaire. Bon bref, c'est rien chouette et ça peut même servir à faire entrer le mini-chien de vos voisins en convulsion, si écouté suffisamment longtemps.



Et puis, ça finit comme une chanson de cow-boy sous acide et une mise en orbite nitzschéenne:

Krieg und Frieden


Beograd, 2012

Apparat - 44   

samedi 16 mars 2013

Cow-Boys are so 2013

Yep, cow-boys are back! I read it in Glamour and I just got the proof of it while listening to a very dusty and brokeback CD I came across very randomly, Muchacho from a band I had never heard of before, Phosphorescent. Aparently from Alabama ( as I don't have a clear idea as to where it is, I 'll assumed it has some connection with Texas and rancheros), it's not a first album, all the other being widely celebrated by serious Portlandiaish people such as Pitchfork, but I've been out of this loop.

Anyway, I quite like this one, and because I'm careless and lazy, I have no intention of going back to listening to the previous 6 albums just to get a clearer idea of what this is about. This one is satisfying enough.

Opening on a sort of electronical chant saluting the sun, one can be afraid of what may come next. One shouldn't, as the rest of the album is moving out of this to get you in a spiralling spaced Haneke-like lovesong ( meaning sweet and aweful at the same time) that is Song for Zula



Then going further to some serious cow-boy stuff, like Ride on, right on with classic american guitars and tambourine, little Elvis-like cries and a philosophy " Take your greedy hand, lay it on me". Giddy up.

My favourite part though, is where it's coming down to desperados whining violins, lonely guitar, some kind of piano ritournelle and talk about dirty city snow.

Muchacho's time


And the very Leonesque trumpet opening A new anhedonia makes me wanna shoot some dirty coyotes and quote MacCarthy at the same time



They heard somewhere in that tenantless night a bell that tolled and ceased where no bell was to and they rode out on the round dais of the earth which alone was dark and no light to it and which carried their figures and bore them up into the swarming stars so that they rode not under but among them, and they rode at once, jaunty and circumspect, like thieves newly loosed in that dark electric orchard, loosely jacketed against the cold and ten thousand worlds for the choosing.
MacCarthy, All the pretty horses 


(A)Mou(r)?




J'ai vu Amour un peu par hasard, dans le froid d'une nuit roumaine et un peu à la ouane. Je n'avais pas lu grand chose sur le film - que j'ai longtemps confondu avec Liebe de Seidl, la Serbie étant loin, très loin de Cannes - et je n'ai toujours pas vu Le Ruban Blanc alors je me sentais vaguement pas concernée. 

Le film m'a plu et c'est mon obsession structurale qui a une fois de plus pris le dessus: ce film a l'air d'être un peu à la masse, question Hanekisme. Du point de vue formel, rien à dire - le huis-clos de l'appartement, genre de terrier Kafkaien, dont les espaces cloisonnés ne seront ouverts qu'une fois ses habitants expulsés -  mais ce couple de petits vieux mignons tout pleins, d'où sortent-ils donc? A part quelques répliques disséminées ça et là, rien de très trash, ni de très conflictuel. Alors, Michael a-t-il raccroché les gants et décidé que la vie est belle, longue et merveilleuse? 

En revoyant la bande-annonce, je me suis rendue compte de la charge de violence qui est tout de même latente dans le film: ce qui m'avait beaucoup frappé était le côté très théâtral, surtout dans la diction et le jeu des personnages, cette ambiance compassée dans les rapports humains. Au-delà du côté non-complaisant à montrer la déchéance de la vieillesse ( que pour le coup Seidl montre autrement plus frontalement dans Import/Export), il y a cette violence intérieure de l'amour - ou peut-être de cette chose qui se donne à représenter comme telle - et qui joue sous la peau de Trintignant, entre les lignes. Est-ce à la force de l'amour ou celle de l'habitude à laquelle on assiste? Difficile à dire, et difficile aussi de réprimer un petit frisson d'angoisse à l'idée de s'en retrouver un jour prisonnier.

jeudi 14 mars 2013

samedi 9 mars 2013

Ecran total

J'ai revu pour la deuxième fois Beasts of the Southern Wild  qui m'avait beaucoup impressionnée. L'effet "miiignon" étant passé, je ne vois toujours pas ce qui marche bien dans ce film, mais il y a quand même une série de choses intéressantes. L'organicité de l'ensemble d'abord, au niveau du fond comme de la forme, avec une caméra portée une bonne partie du temps et le côté "brouillon" que ça donne à l'image, des couleurs dans une palette ocre/jaune assez lumineuse à la flamande, une atmosphère de grouillement ( animal, humain, végétal ) et l'idée directrice du film ( = pas vraiment une ode au Bon Sauvage, mais plutôt une animalité dans un sens concret, pas loin de Deleuze). L'insularisme ensuite, et cette idée de territoire au bout du monde, coupé des eaux comme une sorte d'arche de Noé inversée, qui ne semble pas s'articuler à une critique frontale de la société qui l'entoure et qui échappe à la classique opposition gentils insulaires VS grand capital. Une fois de plus, le côté "brut" de l'image, du jeu et des dialogues n'a pas l'air d'essayer d'aller plus loin que ce qu'il raconte et évite admirablement le didactisme. La dernière chose, c'est la Louisiane et l'imaginaire qui l'entoure - en tout cas dans mon cas- fascination faite d'attraction/répulsion pour un espace qui semble condenser le pire et le meilleur du fantasme américain. Très bonne surprise donc, et probablement un des meilleurs films vus récemment.

Dans le même genre, j'ai également -enfin!- vu Moonrise Kingdom, à reculons car pas mal méfiante, rapport gros like cannois du film. L'enthousiasme provoqué par le film vient probablement pour une grosse part de l'intrigue et du traitement "cartoonesque" ( peut-être pas si loin de Tati) de celle-ci.  D'une certaine façon diamétralement opposé à Beasts, il y fait pourtant écho. Comme dans Beasts, situation insulaire avec la série de clichés qui en forment le corollaire; les héros sont également aux prises avec une société qui chercher à les cadrer quelque part (manichéisme un peu plus marqué ici) et la tempête qui s'abat sur leur univers les oblige à grandir d'une certaine façon.  Par contre, Moonrise est léché, cadré de façon impeccable (quasi photographié), avec des contours nets, des couleurs contrastée, des acteurs à la diction impeccable, un montage très propret et une intrigue pliée en quatre. Le générique de début détermine à cet égard le paradigme entier du film: une sorte de maison de poupée où tout est à sa place, dans laquelle les acteurs se déplacent comme autant de petits playmobil. De la même façon que j'ai aimé Beasts de façon très tripale et pas vraiment réfléchie, on sort de Moonrise avec un sentiment de douceur et de nostalgie très Épinal, un peu instagrammatique en fait.

Et toujours à propos d'adolescents et de fuite dans une cabane dans les bois, j'ai revu Les Géants et revu en partie mon premier jugement: j'avais d'abord trouvé le film pas mal, mais sans plus (un peu vain en fait) et j'en avais gardé un souvenir très moyen. Le revoir autour de tous ces films le replace dans un contexte plus large qui lui donne une autre portée - probablement purement circonstancielle. Les longs plans immobiles sur la campagne belge, les mouvements ralentis d'un été au fin fond de Fagnes et la non-intrigue traitée de façon très extérieure et sans intention mélo m'a bien plu ( en fait). Le dernier plan, même, qui m'avait semblé un peu facile ( folkeux dépressif sur travelling au-dessus d'une rivière scintillant dans le couchant) ne nuit pas au reste et laisse une dernière impression très aérienne ( flottante?). Enfin tout ça quoi.

Beasts of the Southern Wild, 2012, Zeitlin
Moonrise Kingdom, 2012, Anderson
Les Géants, 2011, Lanners

jeudi 7 mars 2013

Rome, 2013 

The Bony King of Nowhere - Across the river