J'ai vu Amour un peu par hasard, dans le froid d'une nuit roumaine et un peu à la ouane. Je n'avais pas lu grand chose sur le film - que j'ai longtemps confondu avec Liebe de Seidl, la Serbie étant loin, très loin de Cannes - et je n'ai toujours pas vu Le Ruban Blanc alors je me sentais vaguement pas concernée.
Le film m'a plu et c'est mon obsession structurale qui a une fois de plus pris le dessus: ce film a l'air d'être un peu à la masse, question Hanekisme. Du point de vue formel, rien à dire - le huis-clos de l'appartement, genre de terrier Kafkaien, dont les espaces cloisonnés ne seront ouverts qu'une fois ses habitants expulsés - mais ce couple de petits vieux mignons tout pleins, d'où sortent-ils donc? A part quelques répliques disséminées ça et là, rien de très trash, ni de très conflictuel. Alors, Michael a-t-il raccroché les gants et décidé que la vie est belle, longue et merveilleuse?
En revoyant la bande-annonce, je me suis rendue compte de la charge de violence qui est tout de même latente dans le film: ce qui m'avait beaucoup frappé était le côté très théâtral, surtout dans la diction et le jeu des personnages, cette ambiance compassée dans les rapports humains. Au-delà du côté non-complaisant à montrer la déchéance de la vieillesse ( que pour le coup Seidl montre autrement plus frontalement dans Import/Export), il y a cette violence intérieure de l'amour - ou peut-être de cette chose qui se donne à représenter comme telle - et qui joue sous la peau de Trintignant, entre les lignes. Est-ce à la force de l'amour ou celle de l'habitude à laquelle on assiste? Difficile à dire, et difficile aussi de réprimer un petit frisson d'angoisse à l'idée de s'en retrouver un jour prisonnier.
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