lundi 5 novembre 2018

Total Netflix

Quoi de neuf sur Netflix ces derniers temps? Hé bien tout un tas de films ultras burnosses, en mode grand silence viril et ellipses subtiles (ou pas).

Il y a d'abord Hold the dark, de ce cher Jeremy Saulnier qu'on a connu en meilleure forme. Rappelez-vous, c'était ce film assez cool sur un barbu hispter qui revient buter les méchants qui ont tué toute sa famille. C'était la belle époque. Hold the dark donc, raconte une histoire sombre de spécialiste de loup venu au fin fond de l'Alaska pour venger un petiot tué par un loup. On voit donc ce bon monsieur arriver chez une mère un peu au bout et partir à la chasse au loup tout seul. Il ne se passe pas grand chose et il finit par revenir. Pour se rendre compte que le meurtrier était ailleurs, tadaa.
Bon, c'est difficile de ne pas trop en raconter, mais tout ce qu'on peut dire c'est qu'à partir de là, ça part en méga-couilles avec très peu d'explications sur le pourquoi du comment. Des mecs complétement cinglés se mettent à buter tout le monde, en mode traqueurs du coeur, des flics se font canarder comme des petits cochons, et ce vieux trappeur de loup zone à la périphérie de tout ça sans qu'on comprenne bien pourquoi il est toujours pas rentré chez lui se faire un chocolat chaud. Bon, ça saigne d'un peu partout, dans de grands paysages blacs paumés et c'est donc pas mal, dans l'esprit. Mais. Il y a un peu trop de trucs qui sortent de nulle part et surtout une fin incompréhensible vu le reste de l'histoire, un forçage sur le côté "nature rebelle et justice redneck de fin du monde". Sinon c'est joli.

Il ya aussi The bad batch, un film dans lequel un orchestrateur en VB6 qui tourne sur un serveur Win2000 se met à envoyer des attestations maléfique à des institutions dans des formats chelous, provoquant mort et destruction dans les administrations belges. Non je déconne. C'est donc un monde dystopique dans lequel les gens pas gentils (ceux qui continuent à développer en VB6 par exemple) sont envoyés dans une zone désertique hors des lois zaméricaines; un endroit un peu foufou donc. Une meuf, dont je n'ai pas retenu le nom vu l'engagement qu'elle met à être une actrice, se retrouve dans ce truc donc et se fait direct choper par des cannibals sanguinaires et fan de body building. On assiste d'ailleurs à une scène super super weird, en mode clip proto gay circa 80's avec du muscle, de l'huile corporelle et des amis torse nu qui font des barbecues dans le désert. La routine quoi. Bon, cette meuf va finir par se tirer et atterir dans un endroit vaguement hippie, plein de freaks qui construisent des abris dans le désert et font des fêtes sous ectasy avec des loupiotes dans tous les sens. Ca vous fait penser à quelque chose? Bah oui, il s'agit donc d'un long clip sur le Burning Man, avec une histoire comme prétexte. C'est franchement fatiguant, de manquer à ce point de scénario, de texture, de dialogues. C'est épuisant de se taper 150 plans hyper bizarres de trucs dans le désert en relecture fluo de Mad Max. On ne comprends pas trop où va tout ça - en fait, nulle part! Et c'est sans doute ça le fond du film! 

Il y a enfin You were never really here, petit film de suspemse pas mal du tout. Présenté comme le Taxi Driver des temps modernes, il faut cependant se calmer. D'accord il y a un vétéran et il est un peu dingo mais on n'est pas non plus à ce niveau. Joe, un type pas commode à grande barbe qui sent les problèmes est un taiseux. On le voit taper sur des gens sans un mot, encaisser des petites enveloppes sans moufter et s'occuper de sa mère sans chouiner. Parfois des flash de désert à peine perceptible. Tout ça est très mystérieux. Arrive un contrat original - récupérer la gamine d'un sénateur qui s'est fait enlever et plus ou moins mettre sur le trottoir. Pourquoi faire appel à Joe qui a l'air assez uncool plutôt qu'à la police, très bonne question. Que se passe-t-il ensuite, va savoir. Tout est très suggestif et pas vraiment expliqué. On comprend deux-trois trucs et on suppute le reste. C'est assez beau dans les images, plutôt intéressant dans le mutisme et l'immobilité; assez stylé. La bande-son est au niveau aussi, très électrique mais plus dans des sons saturés filés et des nappes. Pas mal du tout.

Hold the dark, Saulnier, 2018,
The bad batch, Amirpour, 2018
You were never really here, Ramsay, 2018