mercredi 31 octobre 2012

jeudi 25 octobre 2012

lundi 22 octobre 2012




Republic of Tuva, Russia, 2008

Lescop, Le vent

Inside the cuckoo's nest

I've been lately desperately looking for good horror movies to go through my sunday hangover and have been disappointed. A lot. So when I put on The Incident, I was mostly expecting some distracting geyser of blood but wasn't holding my breath. Well, I have to admit this movie wasn't as bad as expected. The plot itself is intriging - a power cut happens in an asylum and leave the cooking team and the security guys alone in the dark with the inmates. Pretty exciting, huh?


The beginning is a bit slow - but one can't expect to see ininterrupted slaughter for one hour and a half, right - and sets a nice tone - a gang of wannabe Thee Oh Sees is struggling to make it in the business and work as cooks in a highly dangerous asylum  in the meanwhile. Well, just the perspective of seing these bearded-flannelshirted losers getting ripped to pieces is enough to get me going, so I was game from then. The hospital environment is easy to turn into something scary - it already is. Add the "crazy" element and you got yourself a perfect spot for a picnic. But the asylum - or whatever this building is in real life - where the film was shot is hautingly beautiful, in the 70's sovietic meaning of the word, and give a real cachet to the whole story. 

As for the action, well, you get what you came for, obviously: a head is being ripped, a cook is being cooked, a nose is being eaten and an arm is being peeled as if it were a vulgar potato. Some may complain about the lack of murders and the level of violence being to low - well, I don't know about that. The overload of massacre is sometime confusing, especially in the dark. I mean, you just end up slipping because of the blood everywhere, and stumbling on corpses trying to find out who's dead, who's not, where is the exit and whose is that arm again. 

mercredi 17 octobre 2012

lundi 15 octobre 2012

Ecran total

John Carpenter est-il un poète de la mort ordinaire? Après avoir vu Assault on preccint 13 et The village of the damned, on peut se poser la question. On voit dans ces deux films des gens se faire tuer dans une sorte d'a-climax et avec une nonchalance qui laisse perplexe. Les enfants super creepy qui ont envahi le village des damnés éliminent les héros les uns après les autres comme on règle un problème de cafards et les vilains gangs de Assault assassinent de façon furtive, quasi fantomatique. L'impression d'ensemble est étrange: pas d'hystérie, pas de sang à gros bouillons et de boyaux qui pendouillent.

Pas d'hystérie non plus dans La taupe, qui fait de l'espionnage sans en avoir l'air - du contre-espionnage donc. Pas mal mis en scène, jolies images et voitures anglaises vintage. C'est bien quoi. Gary Oldman fait un peu peur quand même. 

Au contraire, Lemmy Caution est un agent fédéral que le cliché ne dérange pas. Puisqu'il faut en avoir vu au moins un, ne fût-ce que pour entendre un des personnage dire " Prends garde, Caution", prononcé "Kochaune". Y a un effet comique qui vient de la diction super zarbi de Eddy Constantine  et des blagues bien lourdes. Les problèmes dermatologiques d'Eddy et ses mouvements de kung-fu trop staïlés nous font penser à un Van Damme alpha. Vous pigez?

En général plutôt obsédée par les sourcils, j'ai été gravement perturbée par le menton de Mitchum, qui ressemble à un mini-fessier: Out of the past parle d'un type qui veut fuir son passé pour refaire sa vie avec une greluche puis rattrapé par son passé, décide de fuir cette greluche pour refaire sa vie avec son passé- enfin, pour repartir de zéro et monter une petite entreprise qui ne connaît pas la crise et refaire sa vie avec une greluche plus fraîche  donc. Mais le passé le rattrape - bigre - et tout fout l'camp. Heureusement, la rédemption arrive toujours et comme dans Angels with dirty faces,  seule la mort apporte une vraie rédemption. Putains de bigots.

Sur des questions de vie, de mort et de qui est quoi et où va-t-on, voir aussi Le monde sur un fil, qui est un putain de morceau. On retrouve les habituels de Fassbinder - Ali, Martha , l'épicier d'Emmi et la barmaid à menton mou, dans une histoire classique de science-fi: un ordinateur crée une simulation de monde réel, entraînant à terme une interrogation sur la réalité du monde dans lequel cette simulation a été mise en place - qui pourrait n'être qu'une simulation etc. Les surfaces en métal, verre, miroir; blanches et grises des scientifiques s'opposent aux couleurs putassières, aux fourrures, aux débordements de chair des femmes à moitié hystériques qui répondent au téléphone; les stridulations et les gros plans subits sur le héros en proie à de la torture par ultra-son et les synthés 70's donnent un petit côté Scanner et on voit toujours beaucoup de portes et de chambranles. Quant aux questions ontologiques, on préférera cette traduction méga libre de  Dušan Radović :

"Le Palais de Belgrade est pointé comme un index vers le ciel.
Par son apparence et sa position, il donne des réponses aux éternelles et fatales questions de l'homme.
Qui est coupable? Par où est la sortie? A qui se plaindre?" ( Beograde, dobro jutro, 26 novembre 1975)

Assault on preccint 13, Carpenter, 1976
The village of the damned, 1995
Tinker tailor soldier spy, Alfredson, 2011
Les femmes s'en balancent, Borderie, 1954
Out of te past, Tourneur, 1947
Welt am draht, Fassbinder, 1973

vendredi 12 octobre 2012


Vienne, 2012

The Raveonette, Young and cold


mercredi 10 octobre 2012

Affreux, sales et méchants.

La première fois que j'ai entendu Thee oh sees, je me suis demandée comment qualifier ce groupe: ça fait un bruit bizarre à l'oreille, qui ressemble toujours un peu à un truc vaguement 70's mais jamais vraiment tout à fait ça, c'est très grattu et franchement pas très propre, le titre de l'album était impraticable "The master's bedroom is worth spending a night in", y'avait des gens qui chantaient dedans qu'on aurait dit des épileptiques fassbindériens et y'avait un méchant truc sur la cover.


 Je me rappelle avoir une fois mis ça en fin de soirée et avoir récolté un commentaire du style " Non mais ça c'est le genre de trucs que tu mets pour faire comprendre aux gens qu'ils doivent partir" - preuve que je me suis parfois entourée d'imbéciles.

En essayant de creuser un peu, j'allai de confusion en confusion: Thee Oh Sees s'appelait aussi The Oh Sees, OCS et Orange County Sound. Je sentais bien qu'il y avait là une matrice de sens, voire une métaphore filée, mais j'échouai à en faire la structure, comme j'échouai à suivre le rythme du groupe, qui pond un album toutes les trois semaines et demi environ. 

Là je viens d'écouter Purtifiers II qui est un disque bien inquiétant: si les autres albums ne sont pas forcément rassurants,celui-ci fait quand même carrément peur. Je me rappelle d'un live de I was denied qui m'avait définitivement convaincue que John Dwyer était probablement l'homme de ma vie et je le retrouve toutes névroses dehors, sur des morceaux complètement barrés:

 Hang a picture - du punk-yoga? 



Lupine dominus - du punk-twist?


So nice - du punk médiéval?


Flood's new light - du punk-beachboyesque?


Dans tout les cas, du truc bien flippant, avec des voix bien haut-perchées qui ont l'air de murmurer des trucs sexuels sales à l'oreille, des synthés tout bourrés et des grincements dans tous les sens: un disque fait pour les mariages, les baptêmes et les 25 ans de la nouvelle femme de Papa.

lundi 8 octobre 2012

Ecran total

Amusons-nous un brin avec les traductions du titre: Tous les autres s'appellent Ali est une traduction du titre de travail de Angst essen Seele auf - qui signifie approximativement " l'angoisse mange l'âme" - à savoir Alle Türken heißen Ali ou encore " tous les Turcs s'appellent Ali". Les Anglais ont choisi un mix des deux, Ali: Fear eats the soul, qui peut tout autant se comprendre comme une citation du scénario (puisque c'est Ali qui dit " Angst essen Seele auf" dans le film) - truc que l'on retrouve à la fin de Mama Kuster. Cela dit, pourquoi est-il question de Turcs alors qu'Ali vient du Maroc? On s'en fout un peu. Toujours est-il que le titre laisse présager un film bien noir, ainsi que la première image "Das gluck ist nicht immer lustig",  le bonheur n'est pas toujours gai: on se recroqueville dans son fauteuil et on sort sa lame de rasoir; ça va chier. En fait, c'est un film plutôt guilleret: Ali est un sympathique gastarbeiter qui séduit sans façons une petite veuve racornie et l'épouse dans la foulée, faisant fi du qu'en-dira-t-on. C'est trop meugnon, mais les gens sont méchants et après s'être fait jeter par ses gosses - qui sont bien ingrats - , par ses collègues - bien mesquines - et même par son épicier - à la mèche grasse -, Emmi doit se rendre à l'évidence: elle ne peut vivre sans les autres; tandis qu'Ali commence à regretter le couscous de la barman au menton fuyant de son rade favori. Ach. Le tout est tourné comme une série de tableaux, de photographies dont les personnages se mettent en mouvement au clap de début; une caméra qui bouge pas des masses, une obsession du principe de cadre ( et des chambranles de portes), des compositions de couleurs et des  motifs, et Ali, le Syrien mutique du début de Martha, qui occupe tout l'espace avec son grand corps malade (mouahaha) et ses phrases lapidaires.

Mama Kuster monte au ciel est confusionnant, puisqu'on y voit l'Emmi d'Ali, le couple Helmut-Martha, la fille d'Emmi devenue sa belle-fille ( si tout va bien et que la morale est sauve): on a un peu la même impression qu'en regardant une série HBO - " 'Han, le shérif de True Blood c'est le syndicaliste de The Wire" - et oui, c'est la magie du cinéma. La pauvre Mère Kuster, après avoir perdu son homme dans un tragique suicide/meurtre, se retrouve poursuivie par un couple de communistes vachement suspects - on dirait un peu des témoins de Jehovah. Perdue, acculée, aux prises avec un journaliste à sourcils hénaurmes qui menacent de l'étouffer et toujours coincée entre deux chambranles de porte, elle finit par se laisser embrigader dans un sombre kommando qui tourne mal. 

Si on en doutait encore, Husbands apporte la preuve que Cassavetes est un grand, grand malade: la pseudo-scène de non-baise dans l'hôtel à Londres se suffit à elle-même - et le reste du film est à l'avenant. Ouch.

La règle du jeu est probablement une mise en abyme de la fonction du réalisateur: Renoir y joue le rôle d'Octave sorte de mondain outsider sous l'oeil-caméra duquel une bande d'aristos d'un côté et une bande de serviteurs de l'autre se mettent en mode swinger sans plus d'embarras que ça: ça se tripote dans les recoins sombres du château, ça manigance dans les alcôves et ça jacte en cuisine; le tout dans un virevoltement slapstickesque qui rend fou.  Octave est donc plus ou moins le seul à tirer son épingle du jeu - et encore - et, tel un coryphée moderne, est celui à qui est attribué la punch-line qui tue "Mais je ne peux jamais m'arrêter de bouger". A voir, rien que pour la scène hallucinante de danse du squelette.  




Angst essen Seele auf, Fassbinder, 1974
Mutter Küsters' Fahrt zum Himmel, Fassbinder, 1975
La règle du jeu, Renoir, 1939
Husbands, Cassavetes, 1970






mardi 2 octobre 2012

Putes à franges

Mine tonight


Just a creep

Putain ce que je kiffe Dum Dum girls! Enfin un groupe assorti à mon vernis Essie ET avec de la Pitchfork cred'. J'm'identifie trop, leur vie, c'est la mienne et leurs paroles sont gravées à jamais sur mon agende Hello Kitty <3






lundi 1 octobre 2012

Ecran total

C'était ce week-end l'anniversaire de quelqu'un d'illustre qui m'a poussée à - enfin- me farcir une trilogie dont j'avais réussi à préserver mon petit cerveau jusqu'alors. Non sans peine, je m'enfermai donc pour de longues heures de visionnage alternées de crises de réflexion aigue dont je ne détaillerai pas les tenants et aboutissants ici: j'ai donc eu le plaisir de voir L'avventura, La notte et L'eclisse dans l'ordre et sans coupure - sauf la bobine manquante de La Notte, spécial dédicace de la cinémathèque yougoslave, qui fait passer Jeanne Moreau - qui m'a d'ailleurs semblée  plus mérouesque que jamais-  de la rue à son bain sans autre explication plausible qu'un projectionniste féru de montage alterné. Contrairement à ce que je craignais, ces trois films sont carrément bien foutus,  pas contemplatifs à l'excès et y'a du twist

L'idée générale de la trilogie est de représenter les rapports sentimentaux complexes entre hommes zet femmes dans l'univers impitoyable du crépuscule du structuralisme. On y voit donc une blonde avenante passer d'un film à l'autre avec une figure de style assez constante - l'esquive, puisqu'elle passe son temps à mettre des gros vents à tout ce qui porte phallus en bandoulière. Pas-assez-mais-quand-même-trop, c'est l'apologie de l'entre-deux de l'amour, entre-deux élevé au stade de paradigme qui engendre tout le reste: les titres des films ( des états passagers), les statuts des personnages ( jamais tout à fait mariés, jamais tout à fait amants), les lieux ( chantiers en construction, banlieues en cours d'extension, bâtiments en réfection), la communication ( qui ne passe qu'à moitié). A cet égard, les trois scènes qui me semblent centrales - la recherche sur l'île, la fête et la séance de la bourse de Rome - sont toutes les trois assez identiques dans le principe: des personnages qui errent presque sans être jamais sur le même plan: on les voit hanter le cadre d'un bout à l'autre sur le tas de caillou volcanique où s'est perdue la riche héritière, passer d'une conversation à l'autre sans jamais donner de vraie suite à l'une ou l'autre et se hurler dessus dans un langage qui, s'il atteint son objectif de communiquer un message ( acheter/vendre) ne ressemble plus à grand chose d'humain. Ce qui peut donner cet effet parodique propre aux films d'auteurs qui font des trucs avec du sens dedans: on est en droit de se demander ce qu'il filme exactement. Les 10 dernière minutes de l'Eclisse sont exemplaires: plans statiques des lieux déserts de l'amour naissant, le bidon métallique plein d'eau, témoin du premier baiser de Truc et Machin se vide ( inexplicablement) et l'amour fuit probablement avec lui, disons; une femme à la mine suspicieusement tzigane attend le bus, un homme éteint le jet d'eau auquel s'abreuva jadis la romance, un avion décolle, un lampadaire s'allume et c'est la fine

Un autre film où ça ne baise pas beaucoup, c'est Romance X, qu'on nous avait pourtant vendu comme un truc sulfureux à accord parental, un vrai brûlot érotique que tu meurs en enfer en écoutant du Bieber  si tu le regardes avec le début d'une gaule. Bon, y'a Rocco Siffredi, mais c'est bien le truc le plus sexe, pour le reste, faudra repasser. De phallus, il en est beaucoup question sans que jamais on ne le vît (hahaha); c'est donc un objet qui est toujours ailleurs que là où on croit qu'il est sans jamais être là où il devrait, comme mes clés. D'érotisme, il est probable qu'il y en eut, mais la narratrice, entre dialogues intérieurs à tendance janséniste, crises de larmes post-coïtus, babillages innocento-lolitesques et explications vaseuses de la conjugaison du  verbe avoir, réussit à y mettre un frein, encore mieux que du bromure de potassium. Reste la magie des - rares- répliques de Rocco: " Ma tou veux que je t'encoule?".


Martha, la pauvre, se passerait bien de ces attentions: le téléfilm éponyme de Fassbinder est comparativement nettement plus hardcore - pensez Gaslight, sans  code Hays. Une pauvre rouquine se retrouve mariée à un Helmut aryen en diable et,  pourtant pas mal jouasse au départ, se rend vite compte qu'avec Helmut, elle est bien mal Loti (huhu) puisqu'en plus de la sauter comme un sauvage, et de lui couper le téléphone, il l'oblige à lire des livres sur l'ingénieurerie civile et le béton. C'est pas hyper sympa et on voit Martha en perdre ses sourcils - pas très fournis à la base - et devenir à moitié dingue puis à moitié morte. Le tout dans une ambiance de bonne bourgeoisie provinciale protestante avec toujours des mines dignes d'Otto Dix. Ach.

                               


L'avventura, Antonioni, 1960
La notte, 1961.
L'eclisse, 1962.
Romance X, Breillat,1999.
Martha, Fassbinder, 1974.