samedi 10 novembre 2012

Carrie Ann with a white dress

Transformer une adolescente en personnage de film d'horreur n'est pas vraiment une gageure en soi, l'animal étant déjà un concept qui fait peur sans devoir avoir besoin de baquets de sang de porc pour crédibiliser le tout. Les ados, c'est l'enfer, et y a bien de quoi les détester: y sont cons comme des cailloux, s'habillent comme des micro-putes ou des mini-pimp, ont une vocabulaire d'à peu près 40 mots et demi, en  comptant les doublets - et surtout, putain, y sont sales. Bref, l'idée de base d'Excision -une famille middle-class américaine de banlieue aux prises avec une ado en pleine mutation et un peu chelou -  ne révolutionne pas le genre,  mais donne un film pas mal du tout.

D'abord, il y a un père qui est complètement à la ramasse et qui a toujours un peu l'air de se demander ce qu'il fait là. Ensuite, l'adolescente en question, une actrice dispensable dont je n'ai pas retenu le nom, bien enlaidie pour l'occasion et qui fait la moue comme personne et enfin, enfin, le délicieux John Waters en pasteur ( protestant? évangélique? baptiste?) qui sert de conseiller psychologique à cette pauvre âme. Il a toujours sa belle moustache de sadique. 

Les séquences oniriques - style fantasmes adolescents tordus plein d'hormones - sont un peu à chier : un peu de sang par-ci, un peu de cul par-là et l'ado en mode grosse bonnasse qui rampe à quatre pattes sur des cadavres. Bof. Par contre, ça montre où le monde fantasmatoire adolescent en est aujourd'hui après Twilight -et ça fait un peu peur mais assez plaisir en même temps.

 La question qui reste: pourquoi les pauvres filles complètement tordues qui finissent toujours dans un garage de banlieue un scalpel à la main sont-elles pourvues de long cheveux bruns, sales et si possible à moitié devant les yeux? En blonde, c'est vrai que ça déplacerait le paradigme, mais les cheveux courts, c'est plus vite lavé, plus vite sec et ça ne gêne pas la visibilité - bien utile quand on décide de charcuter un poumon à sa petite voisine.


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