lundi 13 octobre 2008

Les traders : la Chose venue de l’espace

La crise financière actuelle nous a apporté beaucoup : elle nous change un peu les idées, nous plonge dans une atmosphère qui pourrait bien déboucher sur un monde post-apocalyptique des plus réjouissant, et, en tout cas pour moi, elle nous apprend plein de nouveaux mots rigolos, dont on connaissait vaguement l’existence sans pour autant en être familier (je dois avouer que mon petit préféré est liquidités, dont j’use et j’abuse avec un bonheur constamment renouvelé).

Cependant la crise a aussi apporté avec elle un vent d’inquiétude, et ce, en nous montrant jour après jour des spécimens toujours plus troublants de ceux qu’on appelle les traders. Oui, ces petits êtres que l’on voit généralement agglutinés les uns aux autres pour rentrer dans le cadre de la photographie, ces multiples visages aux yeux de grenouilles, ces créatures malfaisantes qui tiennent les couilles du monde entre leurs doigts grenus.... Qui sont-ils ? Quelques de mes récentes découvertes m’ont amenée à poser l’hypothèse qu’ils viennent d’ailleurs. Pour appuyer ceci, je me limiterai à quelques remarques générales, qui visent à construire une typologie du trader et de son espèce. Et nous verrons si, comme moi, ces quelques notes vont font frissonner sa mère.

Penchons nous tout d’abord sur cette magnifique image qui nous vient de New-York (ou pas).

Ici, on peut voir que par essence, le trader vit et se déplace en groupe. Cependant, la structure sociale de ce groupe aurait plus tendance à être celle d’une formation agglutinante, voire d’une véritable concrétion. On peut noter également que les traders communiquent entre eux à l’aide de téléphones Fisher-Price. On nous signale cependant que certaines espèces asiatiques optent pour un autre type de téléphone, Playskool. Quant à savoir quel sens ce choix prend-il dans l’imaginaire social de ces sociétés, il est difficile d’établir une hypothèse sans avoir au préalable déterminé la signification que revêtent ces noms sacré dans la mythologie Tradérienne.

Une deuxième image, rapportée par notre vaillant reporter Jean-Pierre, qui faillit perdre la vie plusieurs fois au cours de ces dangereuses expéditions à La Bourse (habitat du trader, que l’on peut assimiler à une sorte de vaisseau-mère et qui, dans les récits mythiques, prend une place équivalente à celle de Gaia, la terre-mère dans la mythologie- heu....., on va dire indienne ou quelque chose comme ça).

Sur celle-ci, comme sur beaucoup d’autres, on peut voir que le trader se tient la majeure partie du temps assis- quand il n’est pas debout- les mains placées à hauteur de la tête. Elles sont souvent posées sur le front, parfois autour du cou, ou ailleurs ; il semble que sa circulation sanguine se fasse à l’envers de l’être humain et que, pour faire circuler le sang dans ses membres, le trader doive les élever plutôt que les abaisser.

On notera aussis que le trader porte souvent des lunettes. On peut expliquer ceci par une faiblesse congénitale due à une lacune importante en carotte, ingrédient qui n’est présent qu’à petites doses dans les nouilles thailandaises et complètement absente des pizzas – nourritures de prédilection pour le trader, qui y voit un reflet de son état de société : agglutiné et bariolé. \

Une troisième photo nous montre que le trader ne peut vivre sans un écran.
Peu de scientifiques à ce jour ont réussi à s’approcher desdits écrans, et tous sont revenus frappés de catatonie ataraxique. Nous ne savons donc ce qu’il diffuse, mais il est permis de penser que ce doit être une quelconque onde malfaisante, destinée à exterminer tout qui s’approcherait du trader, lorsque celui-ci serait distrait ou endormi.

Enfin, ces deux dernières photos sont celles qui ont en fait suscité notre questionnement : le trader est équipé de frusques qui semblent destinées à un autre usage qu’à celui du simple ornement vestimentaire.

Voyez ici un superbe exemplaire de ce type d’habit : on remarque que les manches mi-longues du pardessus permettent un mouvement plus aisé du bras vers le haut. On peut donc émettre l’hypothèse que ce mouvement n’est pas seulement destiné à faire circuler le sang mais qu’il a une autre fonction (fonction de parade amoureuse à notre humble avis). Les divers autocollants, badges qui ornent le même pardessus semblent faire référence à quelque grade ou position dans la tribu.

Le deuxième cliché nous montre un autre type de pardessus, fait dans une matière vraisemblablement hautement radioactive. Ici, nous avons affaire à un spécimen femelle. Raison pour laquelle sans doute, le vêtement est de couleur vive et non pas terne. Quand à l’utilité de cette protetion, il se peut que nous ayions affaire chez les traders à une société de type matriarcal, à l’inverse du modèle patriarcal classique en cours dans les société primtives. Dans ce cas, la femme aurait la place du père de famille et serait donc la personne désignée pour affronter le monde extérieur à La Bourse et ramener des victuailles à sa tribu. Raison pour laquelle elle porterait ce type de protection spéciale. On peut noter ici les joues gonflées de cet individu qui laissent présager que, à l'instar du hamster, le trader stocke (option, haha) des réserves de nourriture pour les cas de grande disette - ou de crise- lorsqu'il devient trop dangereux pour lui s'aventurer hors de son habitat naturel.

Face à toute ces révélations, que faire ? Hé bien pas grand-chose. S’il peut paraître inquiétant qu’une espèce autre qu’humaine ait envahi le centre du monde et tienne les rênes de l’avenir de la planète, il nous faut nonobstant admettre que les traders sont une espèce absolument pacifique. Sauf intrusion forcée dans leur habitat naturel, acte qui est très probablement perçu comme violation d’un quelconque principe religieux, ils ne sont ni irascibles, ni belliqueux et encore moins conquérants. La téléologie Tradérienne semble d’ailleurs se focaliser sur un seul but : protéger le vaisseau-mère d’un naufrage néo-libéral, d’une attaque socialiste ou d’un rachat marxiste. Nous ne pouvons pas les blâmer pour cette œuvre de paix et finalement, devons accueillir cette espèce avec beaucoup de sympathie et de saucisses zwan. Car après tout , le trader n’est qu’à un pas ribonucléique de l’homme : parfois, il est tristounet.

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