Doom generation |
Après avoir abandonné en cours 13 reasons why (you should believe in the tape hype) qui ressemble
un peu à rien, je me suis rappelée de mon adolescence avec ferveur et
mélancolie et demandée que devenait ce cher Araki – qui réalise les quelques
épisodes qui sortent un peu du lot. Ce jeune homme plein de fougue et d'idées
super bizarres, de visuels en forme de Jésus à pois fluos et d'ado en descente
d'ecsta permanente? Il existe bel et bien une teenage trilogy, chose qui
m'avait échappé, à laquelle appartient The
Doom Generation, relativement culte mais aussi Totally fucked up et Nowhere.
Jésus! Quand je trouve trois films qui
font déjà un cycle en soi, je suis toute chose, alors je les vus (revus pour
certains) fissa.
Totally fucked up
est un film en 15 petits bouts sur une bande jeunes plutôt cool qui font un peu
la teuf, baisent gentiment, se défoncent amicalement et parlent beaucoup de
leur vie face caméra. Ces jeunes sont bien évidemment très gais (à cause de la
drogue et de la vie qui est belle) et très
gay, chacun dans son style et c'est surtout autour de ça que tourne l'histoire.
Entrecoupée de spots publicitaires, de sermon de prêtres cinglés, de diatribes
homophobes ou de nouvelles du front du sida, on se dit que l'époque n'est pas
bien joyeuse pour ces jeunots. Bon an mal an, ils se débrouillent, se faufilent
dans les fissures et promènent leur arrogance molle très 90's un peu partout. Au-delà
des petites tranches de vie, c'est aussi une histoire, et une qui finit mal. Il
y a déjà plein de trucs qu'on aime visuellement: des messages religieux
subliminaux, des lézards géants en vadrouille, et puis des références belches
qu'elles font plaiiiisir:
Totally Front 242! |
The Doom generation,
je m'en rappelais vaguement: la gueule de Rose McGowan, le minois mou de James
Duvall, le plan à trois dans un hangar – bref, l'essentiel quoi. On part d'une
situation de base, à savoir un petit couple de jeunes gens glabres qui
s'emmerdent dans une soirée electro-trash. Après avoir fait un peu la moue, ils
décident de faire comme tout le monde et de rentrer se la coller à la maison
tranquille après un pit-stop au paki du coin.
Sauf que. Au paki, bim paf pouf, ces petiots qui n'avaient rien demandé
à personne se retrouvent avec un meurtre sur le bras et un nouveau pote qui a
l'air un peu psychopathe. Madame est
hystérique, monsieur est un peu mou et tout ça se termine au motel, le temps de
comprendre ce qui se passe. La suite est une sorte de road-trip en mode Thelma
et Louise et Louis/ Badlands. On ne comprend pas très bien comment tout s'enchaîne
mais ça tire, ça tue, ça baise (un peu dans tous les sens du triangle
d'ailleurs) et ça finit mal, comme on pouvait s'y attendre. C'est toujours très
chouette dans l'image, avec pleins de simagrées catho-pop, des mines un peu
déconfites, des plans très près des visages impassibles. La nonchalance un peu
meh des personnages est assez géniale – ce côté très slacker indifférent au
monde de pur ado en mode rien à foutre. Beaucoup de belles lumières de néons
qui clignotent dans une ambiance fin de soirée au Macumba avec une bande-son
d'époque (Jesus and Mary chains, again).
Nowhere |
J'avais déjà vu Nowhere
aussi mais je n'en ai été certaine qu'à la scène finale (un cafard géant ça ne
s'oublie pas comme ça). Encore un peu plus vide, un peu plus vain et avec un beau
jeu de mot sur Now + Here qui = nowhere. C'est chou. L'intrigue ne se fatigue
même plus, avec une ligne narrative digne de Gossip Girl (tout le monde se prépare pour une soirée, la soirée a
lieu, la soirée est finie, chacun rentre chez soi) mais avec beaucoup de crack
dedans. Bon, évidemment, c'est plus
profond que ça au niveau des histoires de fonds, des problèmes que ça touche et
des questions qui restent en l'air. Nos héros, Paul, Pierre, Camille et Machin
Truc couchent tous un peu ensemble à géométrie variable, prennent tous un peu
des drogues à effets improbables, font des fêtes bizarres avec des lézards
géants (beau recyclage des costumes du premier film) et portent sur la vie un regard pop blasé du
plus bel effet. C'est difficile à décrire autrement: un bout de vie un peu
barrée avec des morceaux de Gregg Araki dedans. Y a de la couleur, des trucs
d'ados très cons ("blood is soooooo cool!") et pas mal de choses bien
trouvées (le gang de drag-queens carjackeuses, le cafard géant, la salopette
assortie aux murs, les jumeaux gigolos, …). On y voit également plein de teenage
stars de l'époque (la meuf de Beverly Hills), des starlettes déjà has been et
des petits jeunes qu'on retrouvera plus tard (Ryan Phillip, qui n'avait encore
rien fait l'été dernier).
Totally fucked up, 1993
The doom generation, 1995
Nowhere, 1997
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