vendredi 27 octobre 2017

Ecran total

Un arrêt cérébral relativement long me vit me gaver de films plutôt navrants que mon sens éthique m'interdit de chroniquer ou même de citer ici. Mais quelques beaux objets dans le tas.

The autopsy of Jane Doe est un film qui raconte ce qu'il dit: l'autopsie d'une meuf inconnue. Vu d'ici, ça n'a pas l'air super folichon. Ça sent le huis-clos ontologique avec des cadavres qui font bouh! Mais non! L'examen progressif de notre petiote révèle, couche après couche une histoire qui finit par prendre suffisamment d'espace pour se saisir d'un grand couteau. C'est relativement sobre et plutôt malin dans la montée du fantastique. Je dois avouer que ça fait un bail que je l'ai vu, alors je ne me rappelle pas trop de la fin. Mais il me semble que c'était bien. Ouais.

Grave, j'ai beaucoup attendu pour le voir, attendant le bon moment puis je n'y ai plus tenu et je me suis jetée dessus comme un texan sur un pounder au mexicain. Le pitch est plutôt simple aussi: comment une petite végétarienne innocente prend goût à la viande et à toute ces choses de la chair un peu crues. C'est très très très bien foutu et assez génial comme idée. Il y a un peu trop de trucs à dire parce qu'il faudrait le revoir, mais je retiens surtout l'atmosphère un peu 80's dans certains synthés et plans un peu beauté sauvage prostrée en technicolor, des touches plus post-indu dans les décors de campus/banlieue en béton moche, des très gros et beaux plans sur la chair et la mastication, un fil narratif hyper bien branlé qui ne va jamais ni trop loin ni trop près. On pourrait parler d'un sous-texte métaphorique facile ( la viande/la chair, la sortie de l'adolescence, l'enfermement des jeunes filles dans des existences asexuées qui explosent tout à coup au contact du monde) mais finalement, ça se déguste très bien au premier degré.

It comes at night était aussi dans mes petits papelards, puisque j'aime les films qui commencent par It. N'ayant donc aucune idée du concept du film, quel plaisir eus-je de découvrir un gentil film postapocalyptique d'infectés! On ne sait pas trop comment, l'humanité se retrouve réduite à une bande de lépreux tout dégueux avec les yeux tout noirs. Heurk. Le tout étant super contagieux, on entre par la porte dans un film de grand parano: tout le monde est suspect, tout le monde est contaminé et les gens sont globalement méchants. Une petite famille qui survit tant bien que mal entre en collision avec une autre petite famille qui survit tant bien que mal. Comme tous ceux-la sont gentils, ils finissent par s'entendre et voilà un  film qu'il est meuuugnon. Sauf que. Pour ne pas gâcher le plaisir des trois personnes sur terre qui n'ont peut être pas encore vu le film, on  ne dira rien de plus. C'est vachement réussi à pas mal de niveau: très dépouillé dans le gore, mais suffisant pour faire bouh, narrativement bien construit, avec un parti pris ultra réaliste et un côté horrorifique finalement très quotidien. Il y a des trucs qui me font penser au Survivalist, un peu dans la même veine visuellement et du point de vue angle d'approche de l'apocalypse.  

The autopsy of Jane Doe, Overal, 2017
Grave, Ducournau, 2017
It comes at night, Shults, 2017

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