mercredi 2 mai 2018

Ecran total

Quelques petites horreurs pour débuter ce mois sous la pluie: inondation, minage de fond et tempête de neige.

Le minage de fond, c’est un film pas vraiment d’horreur mais vu au BIFF donc on peut quand même s’interroger. Wrath of silence est plutôt un thriller genre politique ; avec quelques trucs mystérieux dedans et des belles bagarres. Un père muet est extirpé de sa mine et rappelé au village après la disparition de son fils. Le petiot se baladait guillerètement avec ses chèvres quand bim, il disparaît. Après avoir montré sa photo à un paquet de gens et collé des affiches partout, notre homme commence à sentir l’embrouille via un gros mafieux propriétaire de mine qui aime l’odeur de la viande tranchée dans l’air du soir. Pas très causant mais bon cogneur, notre ami va se retrouver dans un imbroglio politico-mafieux qui le dépasse largement, avec des méchants en cuir pas bien malins, des avocats véreux pas très finauds, et toujours sa femme qui chouine un peu en prenant ses médocs. Politique ou pas, c’est difficile à dire. Les grands patrons sont très méchants mais seront-ils punis ? Tout est très lent, plutôt beau dans les paysages sublimes, avec des images hyper léchées. Parfois un peu trop d’effets grosse prod (musique de Batman, bagarre genre Marvel)  mais pour le reste, très bien.

Les inondations, c’est celle qui a frappé Epacuan, petit village argentin paumé qui se retrouve du jour au lendemain plein d’eau. Dans What the waters left behind, un groupe de documentaristes en quête de gloire berlinoise retourne sur les lieux pour faire pleurer dans les chaumières et prendre des belles photos de ruines. Facile. Evidemment, ces ruines ne sont pas inhabitées, c’est un peu comme à Bruxelles, le moindre bout de caillou devient un lieu alternatif en deux semaines, pff. Là pour le coup, c’est très alternatif et inclusif en plus ! Très très vibrant hommage à Tobe Hooper et son massacre, très fréquente et parfois fatigante utilisation des drones, ces machines du diables qui transforment n’importe quel film en resucé de La isla minima, mais ça reste plutôt fun. On reste bien dans les clous du genre, y compris avec le twist de la fin mais finalement, pourquoi bouder notre plaisir quand il est aussi sanglant ?

Par contre, pour les tempêtes, on repassera. Surtout les tempêtes à base d’effets spéciaux genre Paint plaqués sur des visuels de paysages en plein soleil. Dans Scarce, ce qui est rare, ce sont les meurtres. Hé oui, on attend au moins 40 minutes avant d’en voir un se faire démettre. Avouez que c’est long, surtout quand on se traîne en compagnie de trois hommes d’âge mur qui jouent à la Wiseau à être des jeunes bro trop cool qui font du surf. Ça fait très très faux, limite niveau d’un film porno («Duuude»). Trois amis donc, qui rentrent d’un surf trip, se paument le long d’une route pour échouer dans une cabane au fond des bois, habitée par un étrange homme qui ressemble super fort au type d’American Gothic. Je serais d’eux, je me méfierai mais bon. S’ensuit ce qui doit s’ensuivre, avec quelques trucs un peu gratuits sur les bords mais le tout d’une lenteur telle que je me suis littéralement endormie.  Et même en dormant deux minutes sur 5, le film reste compréhensible, c’est dire.  Bon, il y a certains plans plutôt rigolos et une certaine naïveté dans le projet qui le rend super mimi. Mais la neige, la neige, la neige ! Quelle idée super bizarre !

Wrath of Silence, Xin, 2017
What the water left behind, Onetti, 2017
Scarce, Cook, 2008

Aucun commentaire: