lundi 23 septembre 2013

Ecran total

Après de longs mois d'errance cinématographique, j'ai décidé de faire un retour à la réalité en douceur avec une petite sélection pump it up:

Severance nous explique par A+B pourquoi il faut être contre le teambuilding. C'est une pratique de connards et ça a souvent lieu dans une forêt hongroise infestée comme il se doit d'anciens mercenaires serbes ( qui parlent russe, tiens). Les anglais ont un don pour le survival gore avec des détails montypythoniens ça et là, et toujours, bien sur, le bon vieil ado attardé de 35 piges qui passe le film sous champi - cfr le générique de début, Itchycoo park. Hum.

Dark skies parle de petits bonhommes venus d'ailleurs pour enlever des humains. Bon, ça on ne le sait qu'à la fin ( spoiler alert) et à partir de là, y 'a un côté un peu rigolo - genre on dirait un peu les aliens des simpsons - mais jusque là, je dois dire que c'est plutôt réussi. Les intrusions pendant la nuit, les crises de tétanie sous forme de black out et l'espèce de méga hallucination du gamin à la fin (on sait pas trop d'où elle vient d'ailleurs): tout ça est suffisamment flippant pour vérifier qu'on a bien fermé sa porte.

Antiviral, de Cronenberg fils, porte bien la trace des névroses paternelles: l'intrusion du technologique dans l'organique et ses conséquences désastreuses, la fascination des masses pour l'image et les bas-fonds. Y'a quand même un côté plus aseptisé, moins frénétique que des trip psychotiques à la Scanner, une certaine lenteur, presque une douceur dans les spasmes ensanglantés du héros séraphique qui finit par trouver une paix dans une petite ouverture pratiquée dans le cadavre de son aimée (ach, encore et toujours la schize).

Je n'ai rien à dire sur Only God forgives, je me suis ennuyée comme un rat mort devant ce film, je l'ai trouvé d'une prétention qui n'avait d'égale que son esthétoc pseudo-arty qui répète le même plan pendant une longue et douloureuse heure et demie "Ryan-Gosling-traverse-un-cadre-vide-avec-un-regard-hagard" "Ryan-Gosling-est-assis-dans-un-night-club-vide-et-face-caméra-regard-hagard-tripatouille-une-fille" " Ryan-Gosling-erre-dans-une-maison-vide-et-son-regard-hagard-croise-celui-d'une-petiote". Bref, on a compris: le vide comme paradigme, Ryan Gosling comme élément paradoxal et un gros complexe d'Oedipe éclairé de néons rouges. Bah.

Mais ma semaine s'est tout de même achevée sur une note guillerette, puisque j'ai vu Pumping Iron, documentaire vintage sur Arnold et les autres au temps de leur gloire bobybuildée. Au-delà du côté freak show évident, ça en dit long sur une certaine forme d'antihéroïsme ordinaire et c'est plein de sagesse comme ceci " I don't drink milk, milk is for babies. When you grow up, you have to drink beer".

Severance, Smith, 2007
Dark skies, Stewart, 2013
Antiviral, Cronenberg, 2012
Only God forgives, Refn, 2012
Pumping Iron, Butler et Fiore, 1977

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