vendredi 16 février 2018

Ecran dodal

Encore en reste du mois de janvier: que des films en D. Un truc historique, un truc politique et un truc frigorifique.

Dunkirk est donc un film qui parle de Dunkerque, sa côte grise, ses cafés vides, ses soldats qui zonent sur la plage. J’ai fait l’effort parce que c’est Nolan et que j’avais bien aimé Interstellar (j’assume à mort). Donc. On est en 40’, par là, et des pauvre soldats sont coincés sur une plage à attendre qu’on les ramène à la maison. Sauf que. Les Teutons sont point cons et vont en profiter pour foutre un peu la merde, histoire de pas simplifier les choses. Dans cette histoire, on suit différents personnages, chacun concerné à sa façon, chacun prenant part au truc de son point de vue. Pas beaucoup de discussion ou de blabla, pas de voix off ou de légende, c’est presque une tranche de vie sans trop de chichi, avec parfois un peu de suspensme mais souvent plutôt une sorte de mollesse, de déroulé sans drama, sans climax, et sans effusion. Dans cette histoire, tout le monde fait un peu son boulot, sans rechigner, sans jouer au héros surtout. Au final, c’est plutôt beau, visuellement assez réussi, cohérent dans le côté « gens ordinaires », un peu un anti-film de guerre en somme. Pas chiant pour un sous mais parfois peut-être un peu longuet.

Toi aussi tu peux put your hands up for Detroit, film assez trash sur les émeutes raciales aux US en 1967. Dans pas mal de villes à ce moment-là, ça pète et Detroit en fait partie comme une autre. L’histoire s’articule ici autour d’un petit événement, presque un fait divers mais qui sert à englober toute une histoire assez douloureuse. A l’hôtel Algiers se trouvent une bande de potes un peu bourrés dont un ne trouve rien de mieux que de tirer avec un flingue à billes sur des flics qui passent par là. Mauvaise idée pour une petite blagounette, car c’est bientôt toute une escouade de flic de paratrooper, de state police qui débarquent pour mettre la main sur le malfrat. Séparation des pouvoirs claire – l’autorité est blanche, les interrogés sont noirs. Retenus pendant toute une nuit par des flics plutôt cinglés et remontés à cran par leurs petites histoires à eux,  il ne restera pas grand-chose des pauvres gars qui passaient par-là. Le film est long et pourtant tient super bien dans la longueur. Suffisamment de background pour comprendre et entrevoir les personnages avec un focus principal sur ces quelques heures qui ont dû durer un peu plus pour les protagonistes. On retrouve pêle-mêle des obsession de l’Amérique – la sécurité, les flingues, les flics, tout ça) le tout dans une mise en scène bien nerveuse sans en faire trop.

The Dyatlov pass incident est le troisième D de cette série. On parle ici d’un endroit en plein Sibérie, du genre vachement caillant, et sur lequel se rendent une bande de jeunes cool américains qui veulent percer le secret d’une expédition qui s’est perdue 20 ans avant. Quelle idée à la con me direz-vous, mais nos amis yankee ne reculent devant rien et certainement pas devant la connerie. Ils partent donc tout guillerettement et ont une chance de pétés parce qu’ils s’adressent à tout un tas de russes du fin fond de l’Oued qui parlent tous un anglais assez remarquable. Vachement pratique et surtout, tellement réaliste. Tous les éléments sont là pour un bon slasher : rencontre avec des gens inquiétants, gueule de bois à la gnôle locale, vieux fou planqué derrière sa vitre qui lance des messages chelous (en russe cette fois-ci, c’est ballot), variations sismiques et magnétiques dans la nuit et main coupé qui se balade. N’en dévoilons pas plus, ce serait dommage ! Dans l’ensemble, c’est plutôt pas mal. IL reste beaucoup, beaucoup de questions à la fin – mais c’est vraiment parce qu’on a envie e casser les couilles. Pour le reste, c’est pas mal fait, il y a des trucs qui font Bouh ! et des grottes hantées par des créatures blanchâtres – ew.

Dunkirk, Nolan, 2017
Detroit, Bigelow, 2017
The Dyatlov pass incident, 2013, Harlin

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