mercredi 14 mars 2018

Total off

Une petite série de films vus pendant l’Offscreen, un peu dans le désordre.

Torso est un film au nom un peu attrape-nigaud : on y voit des torses, certes, mais peu de découpes au couteau par un maniaque comme nous le promettait le pitch et finalement, peu de couteau tout court. L’intrigue en est simple : un tueur fou au foulard précieux découpe des torses de ci de là, décimant les rangs d’étudiantes en histoire de l’Art – ça fait ça en moins en stage d’attente chez Actiris me direz-vous. Ces jeunettes  décident pour se remettre de leurs émotions de prendre l’air quelques jours dans un genre de baraque super balaise appartenant à l’une d’entre elles – qui a trouvé un moyen efficace de se lancer sur le marché de l’emploi, à savoir un mari friqué. Mais voilà : le tueur n’est pas loin et avec lui, une foule de petits gaillards tout excités par la vision extatique de jeunes corps fraîchement débarqués de la capitale et pour qui le sexe n’a visiblement aucun secret – mouahaha. Comme dit plus haut, on reste u peu sur sa faim en termes de boucherie au couteau. Il y a même ce moment hyper bizarre du tueur qui revient sur ses traces non pas une mais plusieurs fois, histoire de finir le boulot proprement.  Pour le reste, on apprécie les inspecteurs à belles moustaches.

The mountain of the cannibal god tient mieux ses promesses, puisqu’on y trouve une montagne, des cannibales et un dieu (enfin, vaguement).  Une histoire qui commence comme beaucoup d’autres : une expédition perdue, une femme en détresse qui part seule retrouver son mari largué dans la jungle, un fidèle ami teuton à l’air sournois et un explorateur au grand cœur comme guide dans cet univers hostile...  Notre petite troupe se barre donc à la recherche d’un type vraisemblablement mort et dont on n’a jamais vraiment de nouvelles – cadavériques ou autres – mais finalement on s’en moque un peu.  Non, ici, ce qui nous intrigue et nous porte c’est de savoir quand et comment nos amis se feront-ils grailler. Ca ne vient pas tout de suite mais on voit d’autres choses en chemin – par exemple un pauvre singe trop mignon ou des reptiles en tout genre – et on découvrira la vraie nature de la femme (elle est vile, je vous préviens).

The Room n’est pas vraiment passé (en tout cas pas près de chez moi) mais on l’a vu dans un effort de comprendre The artist disaster (qu’on a de toute façon raté au cinéma mais quoi de mieux qu’un film raté pour préparer un visionnage raté d’un film réussi sur le film raté, hum ?) The room donc. Passée la première minute de doute (Un porn soft de M6 ? Une publicité pour les roses ? une télénovela ontologique ?) on se prend au film : même si la question reste : de quelle room s’agit-il exactement ? Enfin. The room raconte la fin d’une histoire d’amour. Est-elle inspirée de la vie réelle du réalisateur – auquel cas, ce monsieur a une jolie tendance hystérique qui ressemble un peu à son rire étrange et intempestif qu’on croirait déclamé certaines fois. Dans cette histoire, point de nuances : la femme (encore elle) est vile (mais pas vénale, on peut lui céder ça) et l’homme est un pauvre hère, le cœur sur la main, que ses proches usent et abusent sans vergogne. Son seul allié est un jeune homme candide mais qui malheureusement passe à chaque fois dire bonjour sans jamais rentrer ou rester boire un café. Déception.  Parfois notre homme s’énerve tout rouge et traite tout le monde de banane, un peu comme dans les grosses fights de Pour être libre. Frissons. Parfois il joue au rugby en tuxedos, comme ça pour le plaisir. Quel coquin. Tout ça est un peu difficile à regarder et pas franchement folichon, en même temps on était prévenus. N’empêche : au risque de se répéter, ce film est très très très très mauvais. Parfois c’est drôle mais franchement parfois c’est juste triste.

Torso, Martino, 1973
The mountain of the canibal god, Martino, 1978
The room, Wiseau, 2007

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