vendredi 23 mars 2018

Total Off

Deuxième série souvenir de l’offscreen avec trois films d’amour fou qui finissent tout rouge trempés dans l’hémoglobine.

Revenge est peut-être bien la suite de Prevenge (si on y réfléchit bien).  Il y a de la vengeance, une femme seule face au monde, de l’abattage intensif plutôt acrobatique et des mecs un peu mous du genou. Jen blonde et bimbo de son état, se retrouve coincée en weekend avec son amant et ses potes super lourds qui ont décidé de se pointer plus tôt pour chasser le gnou dans le désert. Saine occupation. Sauf que voilà : une petite jeune fille au milieu de trois mâles en mission coucougnettes, c’est mal parti pour bien finir. Jen s’en sort pourtant après une acrobatie plutôt invraisemblable mais on s’en fout : notre prédateur est lâché et la chasse peut commencer. C’est un rape and revenge honnête, qui se défend franchement bien, avec des images plutôt burnées et même belles, une ambiance de désert rouge et poussiéreux et quelques gags rigolos. Bon rythme, BO pas mal, final réussi – on n’en demandait même pas tant pour être tout content !

Amour et animaux de ferme, c’est Vase de noces, l’histoire d’un homme et de ses cochons – et de ses nombreux canards, poules zet poulets. Renommé The pig fucking movie et vendu comme un film ultra shocking et méga underground, c’est pas plus folaïe que ça pourtant.  On y suit une petite tranche de vie d’un homme heureux, vivant parmi les poules dans une grande ferme plutôt classe même si c’est un peu en désordre. Notre ami se roule dans l’herbe, fait caca dans une grande bassine et fait des petites conserves bizarres (une sorte de poule au pot d’un nouveau genre). Il a l’air d’aimer beaucoup son cochon, a qui il fait des petits et des gros câlins (mais rien de très décadent non plus visuellement). De cette union champêtre naissent trois petits cochons absolument trop choux mais qui ont du mal à manger dans leur assiette. On parle quelque part de paternité contrariée si on veut, ou de père éclipsée par la toute-puissance de la mère ( et sa toute cochonceté dans ce cas-ci). C’est finalement un peu triste mais pas vraiment aussi crado qu’on aurait pu l’imaginer. Il y a quelques images très jolies, des belles scènes naturelles, certains passages musicaux pas mal du tout mais pour le reste, c’est peu exceptionnel, voir un peu fatigant parfois. 

Et pour finir, La comtesse aux seins nus, un film porc-salut ( tout est écrit dessus). On y parle donc d’une comtesse aux seins nus qui cherchent dans les reliefs de Madère des amants fougueux pour éteindre sa soif atavique. Soif de quoi ? Difficile à dire. D’essence vitale ou un truc du genre, mais en tout cas, quelque chose qui se trouve dans l’orgasme. Un genre d'orgone du docteur Reich disons. Rongée par son mal, notre amie cherche pourtant à s’en sortir, et rencontre même un bel inconnu à la moustache saillante et aux habitudes de lecture étranges. On se dit que tout cela va enfin bien finir... à moins que ? Bon, c’est un film sans grande surprise, avec quelques scènes de fesses, quelques scènes de sang, quelques scènes entre les deux (avec des dialogues et tout). On aime particulièrement le Dr Orloff , spécialiste de l’occulte qui a pour tout outillage sur son bureau un bateau et un couteau. On apprécie également beaucoup la figure de proue animée à l’avant de la rolls de Madame – un peu le summum du chic vampire.

Revenge, Fargeat, 2018
Vase de Noces, Zéno, 1974
La comtesse aux seins nus, Franco, 1975

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