mardi 26 juin 2018

Total Netflix

En me mettant à Netflix, je savais que j'allais rejoindre Satan. C'est pas faux. Je ne cherche plus à regarder des films, je m'affale devant Netflix à la recherche d'un truc potable. Je ne m'intéresse plus à de nouvelles séries, je browse vaguement les trucs qui apparaissent dans mes suggestions dont l'algo m'échappe encore complètement. Je ne compte même plus le nombre de trucs commencés et abandonnés en cours, tels de mignons petits chiots qu'on perd sur le bord de la route lorsqu'ils ont cessé d'être choux. Je me sens un peu devenir une merde mais je le vis bien.

Alors, sur Netflix quoi de bon ce mois-ci (enfin, qui a surnagé pour une raison ou pour une autre)?
Des enquêtes, des policiers cool, des hommes-poissons à l'air inquiétant.

J'avais déjà vu Prisoner mais je l'ai revu avec beaucoup de plaisir parce que ce film est tout simplement excellent. Je ne sais pas à quoi ça tient mais c'est une tuerie. A partir d'une histoire banale d'enlèvement et d'enquête qui piétine, Villeneuve arrive à quelque chose qui se tient complètement, qui parle de plein d'autres choses et qui n'en fait jamais trop. Entre des histoires de justice personnelle et des questions morale assez vaseuses, un flic un peu mou mais pas que et surtout des très belles scènes de suspense, tendues à souhait. On aime retrouver les animaux qui glissent un peu partout, toujours en silence.

Gone baby gone raconte aussi une histoire d'enlèvement auquel se retrouve mêlé Pat (ce cher Casey Affleck, toujours flanqué de sa moue) , détective privé encore un peu mouillé derrière les oreilles et sa meuf, qui est aussi son assistante (comme c'est original). Une petite bien mignonne disparaît donc pendant que sa mère est au bouge du coin en train de se mettre de la poudre plein le nez. Bravo. C'est pas la mère de l'année, on pourrait donc penser qu'elle en est bien débarrassée de cette gamine mais non, elle la veut quand même récupérer. Les flics faisant un peu les mous, c'est la tantine qui va chercher notre ami Pat qui finit par tomber sur une embrouille de drogue plutôt compliquée et retrouver (ou presque) la gamine. Puis le film parle d'autre chose. Puis il reparle de la gamine. On ne suit plus trop . C'est dommage, parce que l'idée du truc n'est pas mauvaise, le cadre chouette, ça fait même un peu Mystic river parfois dans le noir, mais la ligne narrative est super chelou - un genre de fin mais en fait non puis encore un petit truc. Il y a aussi des débats moraux qu'on a trouvés franchement bizarres (genre il ne devrait juste ne pas y avoir débat mais bon) et du coup une fin un peu pathos avec laquelle on a du mal à compatir. 

Un truc phénoménal qu'on a regardé uniquement grâce à cette horreur de Netflix qui consiste à balancer des trailers à la fin d'un film si tu ne coupes pas à temps, The Titan, film dont il vaut mieux rire - parce que finalement, c'est aussi à ça que ça sert. C'est l'histoire de Rick mec sans histoire sélectionné pour un programme top secret trop cool qui vise à sauver la planète. Car dans ce monde futuriste, cette planète commence à craindre un peu des dents, on va donc se tirer sur une autre pour se mettre au chaud. Une idée qu'elle est géniale. Hélas, pour vivre sur Titan (la planète n°2), il faut des skills de fou furieux (genre avoir des branchies, respirer de l'azote liquide, être capable de remplir sa déclaration en ligne sans les mains). Rick va donc être un gentil petit cobaye, injecté de plein de trucs bizarres pour devenir un méga humain trop cool (il sait voler). Evidemment, ses petites camarades d'expérience vont tous crever. Evidemment, on se posera de grosses questions sur le bien fondé de cette idée à la con. Evidemment, on ne peut pas s'empêcher de se marrer en voyant ce pauvre Rick, devenu mi-poisson mimolette, jouer tout seul sur sa planète,  sur laquelle certes il survit, mais sans amis, sans possiblité de parler, sans capacité à s'émouvoir et surtout sans Netflix. CA m'a vraiment fait penser à SSSSS, ce film totalement absurde sur un savant fou qui veut transformer un homme en serpent afin que celui-ci sauve le monde en lui survivant: qu'est-ce qu'un putain de serpent va pouvoir rebâtir comme civilisation? En faisant sssssss avec sa langue? Grrrrrr avec sa sonnette? C'est un peu le même débat ici: au-delà de toutes les questions morales que pose le film (mouaha), c'est surtout la question de l'utilité: on est bien d'accord que ça ne sert à rien d'envoyer un peyot tout seul sur la lune même s'il est capable d'y vivre 150, à partir du moment où sa seule forme de communication consiste à cligner des yeux? Bref, on a ri. Heureusement qu'il y a avait du sang et des bagarres, sinon on aurait dormi et éteint. 

Prisoner, Villeneuve, 2013
Gone baby gone, Affleck, 2007
The titan, Ruff, 2018

3 commentaires:

Florian a dit…

Moi aussi, j'avais déjà vu "Prisoner" (nudge, nudge), le seul Villeneuve anglophone que j'aie vu !

Le chicon masqué a dit…

wink wink :-)

Le chicon masqué a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.