mardi 24 juillet 2018

Ecran total

Une petite trilogie de drames dans des endroits un peu paumés – vous aussi passez vos vacances dans un endroit vert loin de tout !

The strangers raconte une histoire classique d’un jeune couple dans une maison isolée qui se fait embêter par des jeunes en manque d’imagination. On pense à Funny games, on s’emballe un peu et voilà. Un jeune couple donc, rentre d’un mariage un peu pompette et un peu fâché, pour une raison qu’on apprend assez rapidement. Le retour au chalet est donc un peu glauque vu les circonstances. A ceci s’ajoute des trucs bizarres – des bruits, des meufs chelous qui sonnent, un silence bien pesant et des silhouettes qui se meuvent sans bruit. Monsieur part conduire pour se vider la tête, c’est malin et laisse madame toute seule, pas bien. Petit à petit, des intrus s’introduisent mais pas vraiment franchement. Ils foutent surtout les boules à tout le monde et finissent par leur faire faire des bricoles. C’est franchement pas super excitant par rapport à ce que ça pourrait être : peut-être pour faire plus subtil et moins Funny Games justement, tout est dans la suggestion et le hors-champs, avec très peu de présence, de substance. Du coup ça traîne un peu parfois, on entend un bruit, un murmure peut-être (ou pas) et ça devient un peu gavant à la longue. Acteurs pas foufous non plus, à moitié catatoniques.

Incident in a ghostland raconte aussi un homejacking qui tourne mal. J’aime beaucoup Laugier mais il est parfois facétieux dans ses films qui sont tantôt démentiels tantôt meh. Celui-ci est vraiment entre les deux. Une petite famille monoparentale (menée par Mylène Farmer, rien de moins) se retrouve à emménager en pleine campagne suite à un héritage. Pas top pour les deux ados, sauf pour Beth, qui aime les trucs un peu dark et qui veut devenir écrivaine. A peine arrivée, les voilà victimes d’un gang au candy truck fou, qui n’a pas l’air de déconner. Fin du prologue. On les retrouve toutes les trois  ans plus tard avec le sentiment que quelque chose ne s’est pas passé comme prévu. Suspensme. En dire trop c’est péché donc je m’arrête là. Ce film est bizarre à suivre, on reste un moment dans un flottement à ne pas trop comprendre ce qui se passe et à se demander ce qu’on nous veut. Le truc devient intéressant dans la dernière demi-heure et là, on s’amuse. On est parfois pas loin du cliché (les poupées, le candy truck, les clowns maléfiques tout ça) mais tout ça est rendu avec une belle conviction qui fait plaisir à voir !

Un peu moins gore mais tout aussi paumé, Child of God est adapté d’un livre de Cormac Mc Carthy, que je ne connais pas. Le pitch parle d’un serial killer reclus dans les bois mais e vous y trompez pas : en fait de tueur fou, on voit surtout l’histoire d’un mec un peu cinglé qui finit par le devenir complètement. Un film d’apprentissage donc. Lester Ballard est donc un enfant de Dieu, un type un peu bizarre avec la gueule de travers et les dents en vrac. On finit par lui piquer ce qui lui reste de terres et le voilà paumé au fond des bois dans une cabane. Tout seul, comme ça, sans parler à personne, ça pèse un peu à Lester, qui va finir par se faire une amie cadavérique qui lui tiendra compagnie. Un peu glauque, certes, mais que dire des animaux en peluche géants qui regardent tout ça sans rien dire, hein ? Ce n’est pas vraiment un film de serial killer avec une enquête et des types qui font des plans sur un mur de motel avec une carte géante et des fils rouges partout. C’est plutôt l’histoire d’un mec pas super normal qui glisse doucement sans qu’on s’en aperçoive. Très peu de détails sur ses activités obscures, on le voit surtout se débattre, brailler dans tous les sens et montrer les dents (un peu d’abus dans le chicot d’ailleurs). 

The strangers, Bertino, 2008
Incident in a ghostland, Laugier, 2018
Child of God, Franco, 2013

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