lundi 23 juillet 2018

Total Batman

L’été et ses longues soirées au coin du feu aidant, je m’abreuve de trilogie. Cette semaine : Batman – la trilogie de Nolan, que j’ai enchaîné avec la grâce d’un type qui tape dans un ballon (je ne connais pas assez le foot pour faire une jolie métaphore).

Batman donc. Je connaissais déjà le jeu Lego et le film Lego, que j’avais bien aimé et que je comprends beaucoup beaucoup mieux. J’aimais déjà Christian Bale qui est pas mal (et qui joue le rôle de Bateman dans American psycho, je ne pense pas que ce soit une coïncidence mais bien un des multiples effets de l’ingérence russe dans nos affaires). Bref, j’étais parée.

Le premier volet est le plus frais, un peu mignon, fiat très naturel. Sous forme de récit initiatique avec des bouts d’enfance traumatisants, une rencontre avec le mal précoce, un exil qui finit évidemment en Chine et chez des moines chelou et une décision, celui d’être un mec trop bien. Après, ça va un peu vite – même si on apprécie les débuts un peu hésitants de Batman, ses premiers costumes, ses chutes farfelues le long des gouttières, huhu, tout ça est un peu gag. Mais la learning curve est ultra rapide parce qu’en deux temps trois mouvements, notre héros se retrouve avec un homme à gadget, une bagnole trop cool, et un ennemi digne de ce nom, à savoir son ancien boss (schocking). Bon on comprend parfois mal les motivations des protagonistes, surtout les méchants, qui ont l’air d’être méchants pour le pur plaisir d’être méchant. Ou bien parce qu’ils refusent à tout crin de réévaluer leur proposition de base, alors que bon, franchement, c’est bancal. Bon après, c’est un film d’action, avec des courses-poursuites, des bagarres de fou et de l’amour contrarié. Pas mal, mais sans plus.

Le deuxième remonte carrément le niveau, avec un méchant beaucoup plus sympa et beaucoup plus cohérent. Le tout prend une teinte carrément plus noire, avec moins de truc un peu love/neuneu, sauf la fin, et plus d’explosions. Certains trucs sont carrément pas logique du point de vue scénario mais il paraît qu’il faut arrêter de poser des questions. Suspension of belief, que ça s’appelle. Bon. On va plus loin dans les gadgets, avec des trucs très impressionnants (mais encore une fois, peu crédibles) et une moto qui fait Vroum. Les revirements Bien/Mal sont aussi spectaculaire qu’un kehre heideggérien – à savoir beaucoup d’effet pour un déplacement pas si grand au final. Le grand à fossette au menton m’a toujours semblé louche, et plutôt basique, je n’étais donc pas étonnée pour un sous de ce que son exosquelette éthique fût aussi malléable. Merci d’essayer de nous faire croire que Rachel est la même meuf que dans le premier film alors qu’elle est non seulement pas hyper ressemblante mais en plus assez mauvaise.

Le troisième redescend un peu parce qu’il retombe sur des trucs un peu facile : des espions russes, une prison paumée, un défi humain contre soi-même et sa propre peur (ça ne vous dit rien ? Bah si c’est le premier épisode hein), un méchant super méchant sans vraiment de raison. La différence, c’est le quota #meetoo puisqu’il y a deux femmes fortes et fort méchantes dans cet opus. On croit à mort aux levers de jambe de Catwoman (au moins autant qu’à la mort de l’autre) mais bon. Des meufs, wé. Le méchant n’est autre que Tom Hardy, que je n’ai reconnu qu’à la fin mais qui aime décidément beaucoup le concept gag-ball ou autre camisole de bouche (remember Mad Max). C’est dommage, il a une belle bouche. Encore un qui veut réussir avec son cerveau plutôt qu’avec sa grosse lippe. Bravo.  J’aime le méchant de cet épisode mais pas autant que l’autre. Celui-ci dit essaye d’avoir un discours qui ressemble à quelque chose de logique mais c’est juste bizarre – on dirait un peu Trump à un dîner russe. Bref. Des trucs de scénario hyper bizarres – pourquoi n’essaye –t-on de sauver qu’un bus de petits garçons ? Les autres peuvent aller se faire foutre ? Bon voilà.

En gros, on peut dire que le Batman est à la hauteur de son méchant : à très bon méchant, très bon Batman. A méchant moyen, Batman coquin. Bizarrement, ce sont les méchants sans vraie intention qui sont les plus réussis : ceux qui ont des trucs à dire, des machins à défendre, qui prennent trois plombes à t’expliquer la life que t’as pas compris avant de te zigouiller ton héros font un peu chier à la longue, un peu comme un vieux qui te chope à un arrêt de bus pour te parler de son clébard. OSEF, comme disent les jeuns. 

Batman begins, 2005
The dark knight, 2008
The dark knight rises, 2012

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