samedi 23 mars 2019

Total Netflix

A force de recherches et de hack pour s’y retrouver dans le système de catalogue le plus merdique du monde, on a fini par dénicher quelques trucs sympas sur Netflix: du culte, du cuculte et de vieux cul aussi.

Le culte, c’est Mean streets, un des premiers films de Scorsese et sa première collaboration avec Robert you fuck my wife  de Niro. C’est aussi le début des films de gangsters en tous genre, avec déjà quelques images qui reviendront ensuite, des procédés et des thématiques qu’on retrouve un peu partout. Charlie, petit mafieux classieux, essaie de percer avec son poteau Johnny boy. Ce dernier n’est pas trop finaud et augure déjà les moult rôles du meilleur-ami-du-héros-qui-fout-la-merde. Soyons franc, Johnny n’est pas bien malin. Pas beaucoup de tact ni de diplomatie, un genre d’ego qui n’a pas dû voir beaucoup de surmoi, un brin de mégalomanie avec toujours un peu de paranoïa derrière : on est mal barré. Pour le reste, on suit un genre de tranche de vie des deux compères qui trainent dans les bars, draguent des meufs, se battent à coup de poubelle et fomentent des coups foireux. Tout ressemble un peu à un documentaire : des plans pas toujours focus où on perd le sujet, des bruits dans tous les sens qui font brailler le sujet, des insert de fête de quartier à coup de fanfare votive chelou : ça sent la pizza quoi. C’est fatigant à voir (du coup) mais assez gratifiant, déjà pare que c’est drôle, ensuite parce que c’est une belle aventure humaine (je déconne) mais surtout parce que pas mal de choses s’y trouvent : des beaux longs travellings dans des restos, des personnages en quête de rédemption, des mégalo un peu Sophocléen qui aiment un peu trop le tragique pour être honnêtes : on aime !

Le cuculte est un film pas forcément mauvais mais un peu concon sur la fin. While we’re young est une comédie grinçante sur la mid-life crisis chez les artistes new-yorkais. Un truc qui touche tout le monde, quoi. Josh est documentariste et professeur de cinéma (= il a produit un film et écrit le suivant depuis 15 ans). Avec sa femme Cornelia, ils mènent une vie plutôt cool, en ceci qu’ils n’ont pas d’enfant et qu’ils peuvent donc faire un tas de trucs que leurs amis pondeurs ne peuvent/ne veulent plus faire. Ce faisant, ils rencontrent un couple de jeunots, Jamie et Machine (sa meuf) qui sont de twenty-something et complètement hipster. Jamie est évidemment documentariste en devenir et , tient, ça tombe bien, le père de Cornélia produit des documentaires ! On voit déjà comment ça va finir, masi pas Josh, visiblement qui est complètement enthousiasmé et emballé par la vie ultra-cool que mènent ces deux jeunes gens (ils lisent des livres en papier ! Ils font vélo, sans casque ! Ils ont une poule dans leur loft plein de vieux meubles pourris qui sentent le clodo !). Bref, Josh et sa chère tendre, se sentent mal dans leur petite vie de bourgeois, alors qu’ils pourraient eux aussi faire du hiphop dasn la rue en faisant des barbecue urbains, des piknik életroniques, des road-trip improvisés enfin tout un tas de trucs que tu es très content de pouvoir arrêter de faire semblant d’aimer quand tu approches les 35. La suite est facile à prévoir mais la fin est très décevante, hyper condescendante, puritaine et franchement conne à crever. Pour le reste, c’est plutôt bien vu : l’émerveillement hébété et débile des vieux, la pose hipster ridicule des jeunes, les gimmicks d’une génération dont franchement je n’attends pplus grand chose (et certainement pas qu’ils payent ma putain de pension) : bref, c’est drôle.

Le vieux cul, c’est Nebraska, film en N/B surun vieux qui fait un road-trip sentimental avec son fils, bref, un film Sundance qu’on peut placer dans des dîners. Woody, retraité alcoolique en rémission (quelle idée), décide d’aller toucher le million qu’il aurait reçu d’après la pub reçue dans son courrier. Vous l’aurez deviné : encore une victime âgée d’un scam publicitaire ! Son fils David a beau essayer de le convaincre que des sousous il n’y en a point, Woody veut son pognasse. S’ensuit un road-trip qui, miracle, passe par la ville d’enfance de ce cher monsieur. On y rencontre de la famille, des vieilles connaissances, sa femme qui vient y faire un tour aussi : tout cela créé du beau drame à n’en plus finir, mais toujours un peu drôle – les rednecks sont quand même pas futfut qu’on se dit. Au final : de l’émotion, du souvenir, des vieux foireux qu’on ne comprend pas que quelqu’un ne les a toujours pas jetés à la poubelle, parce que franchement hein, et toujours une fin qui réconcilie tout le monde, l’Amérique avec sa vision du 13e siècle de la famille et les jeunes-cool qui veulent bien déconner mais-quand-même-c’est-ton-père-quand-même-putain. Pas mal branlé, mais un peu timoré comme souvent dans ces films indy-mais-pas-trop.

Mean streets, Scorsese, 1976
While we’re young, Baumbach,2014
Nebraska, Payne, 2013

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