dimanche 4 mars 2012

Not going back to the harbour

Au large de Vladivostok (Russie), 2010


Hier, au détour d'un festival de film, j'ai par hasard vu dans la même journée deux films de port; tous les deux excellents, bien que diamétralement opposés.

- Le Havre, qui ne me faisait mais absolument pas envie à la base ( tout belge qui se respecte a le poil qui s'hérisse à la lecture du pitch et craint le pire - à savoir la dardennite, à base de drame sur fond d'accent de Seraing et de cadavre dans la Meuse). Et bizarrement, le nom du réalisateur ne me disait rien du tout, alors j'y ai été vaguement ennuyé à l'avance. Je déteste suivre la masse, mais j'ai littéralement adoré ce film. Le côté mash-up référentiel autour du cinéma français ( le comique de Tati, la voix blanche de Godard, les imperméables de Gabin), les dialogues " Manuel de conversation française", les images du port du Havre, André Wilms ( que je ne connaissait pas) et surtout, Jean-Pierre Léaud ( dont je suis amoureuse depuis que j'ai environ 14 ans).  Ça m'a donné envie de voir d'autres Kaurismaki ( j'ai reconnu après coup) et surtout d'aller me promener entre les conteneurs et les grues de déchargement d'un port quelque part au Nord.

- Bédouin, où comme pour Le Havre, j'y ai été à reculons à cause du sujet - les mésaventures d'une femme ukrainienne qui débarque à Saint-Pétersbourg pour devenir mère porteuse afin de pouvoir payer les frais liés au cancer de sa fille restée à Kiev, ou quelque part par-là - et puis finalement, ça a été une bonne claque.  Ça fait un peu le même effet que Biutiful : une personne déjà bien dans la merde se prend tuile après tuile et au moment on on se dit que ça peut plus être pire, bah ça sombre encore un peu plus. Y a du mélo quelque part par-là, mais ça reste regardable.  Et puis, c'est tout en russe, y a des mafieux chinois et Zheniya le machiniste et moi les machinistes de chantiers navals russes, ça me rend toute chose. Il y a surtout des images impressionnantes de bateaux et de désert de Jordanie. Il ne manque que ça.

Le Havre, Ari Kaurismaki, 2011, France.
Bedouin, Igor Voloshin, 2011, Russie.

samedi 3 mars 2012

Melted snow



Ici, la neige a enfin fondu. Alors forcément, on a envie d'écouter des chansons neo-new-wave et de respirer de la peinture acrylique.








vendredi 2 mars 2012

Chic! On!


Foilà! Sur les conseils d'un extrême satyre, je reprends mes chiconnades. Olé.

mercredi 2 septembre 2009

Naive new bitter

Kotor, 2008

"It's amazing how you
can be a total shithead,
and yet your soul still
wants to hang out
with you"
On pourrait croire que les romans de Coupland sont écrit en doublet: Jpod / Microserfs ( sur une bande de ptits nerdeux), Hey nostradamus /Toutes les familles sont psychotiques ( plaidoyer sur le puritanisme dans deux styles différents) , Génération X / Girlfriend dans le coma ( romans générationnels, aussi flou que ce terme puisse paraître) et Eleanor rigby / The gum thief, qui ont un pitch assez semblable. On m'attaquera sur ce classement - totalement arbitraire, cela va sans dire- mais la théorie littéraire n'est-elle pas, justement, faite de ça: classements foireux, à-peu-près théoriques, concepts deleuzo-lacaniens glissants, délires institutionnels, colloques où l'essentiel est d'être bourré avant midi.

Non, pour être franche c'est surtout une intro pompeuse pour dire que j'ai fini The gum thief et relu Eleanor rigby, parce qu'effectivement on retrouve le même schéma: un protagoniste vieux ( 40 ans) se retrouve avec un enfant ( de 20 ans) sur les bras à gérer. Que l'enfant soit biologique dans le cas d'Eleanor, ou symbolique dans le cas de Gum n 'a pas vraiment d'importance. L'idée est surtout d'avoir cette confrontation jeune-cool-en-recherche-mais-déjà-en-rebéllion-même-si-prometteur et vieux-looser-raté-réfléchissant-tout-à-coup-sur-le-sens-du-truc, enfin quelque chose dans ce style.

"Couplandesque" ( cfr The independent) , donc toujours mi-amer mi-ironique, et même ici mi-tendre (enfin de façon générale, Coupland fait partie des auteurs tendro-meugnon à la Irving, plutôt que sanglants, à la Davidson ou Mc Cornac); le livre prend une dimension supérieure, en introduisant une "réflexion" "littéraire" dans la trame. Puisque le protagoniste principal est écrivain raté, la création littéraire est mise en abîme par la présentation de son propre texte ( probablement la chose la plus marrante du texte, un truc complètement délirant sur un couple absolument dingo qui a deux obsession dans la vie: le maquillage et le scotch). Évidemment, on retrouve dans le roman-dans-le-roman , la figure du romancier. Qui recoupe sur le roman principal, qui lui est déjà une fausse correspondance entre deux personnages . Et les autres.

Bon en gros, c'est un bon gros bordel, bien foutraque, dans lequel ce qui surnage c'est l'écrivain raté, plus que le raté tout court habituel. Alors est-ce que c'est un genre de double fantasmatoire d'un auteur dont le succès a finalement commencé très tard? Est-ce une sorte d'hommage à tous les grattes-papiers de l'ombre? On s'en branle un peu, l'important c'est qu'il reste des moments de pure merveille, noyés dans un brouillard référentiel total. Ha oui, et ça se passe dans un supermarché, au rayon papeterie. Hum, peut-être bien le motif de l'écriture Dérridéenne qui fait retour? La grammatologie, tout ça?

mardi 5 mai 2009

Ho, c'est joliiiiiiiiiii



Sauvons la musique, brûlons nos disques de Cocorosie avec les deux ratons laveurs au millieu et achetons tous les nouveaux albums de Bat for Lashes et de St Vincent. Parce que oui, on peut faire des mélodies mélancoliques murmurées à la surface des choses, et des entre-deux qui réécrivent la physique des fréquences hertziennes; on peut inventer des rythmes souterrains cardiovasculaires et des sons inédits qui atomisent le concept de note; on peut suinter des grincements charmants et des distorsions façon filet-mignon ET garder sa dignité. Pas besoin de se vêtir de peaux de bêtes et de faire 'crouik crouik' dans un micro.
Na!

dimanche 26 avril 2009