vendredi 12 avril 2013

Ecran total

J'ai vu pas mal de films récemment sans parvenir  à trouver le temps de rassembler tout ça sous forme lisible, alors je me suis dit que j'allais faire ça sous forme imbitable, ce qui changera peu finalement.

Des films de serial killer d'abord:
Surveillance est un film de Lynch - fille de - et il est pas mal, même si le twist final est un peu prévisible. Bonne ambiance de poste de police de province, jamais très loin de Twin Peaks ( le plan sur la machine à café! ) et très bien pour le côté "les enfants, ces abominables traîtres". Un truc qui perturbe quand même beaucoup, c'est la tapisserie Doe Deer - visiblement un truc courant - qui est la même que celle du générique de Parks and Recreation. Du point de vue de l'intertextualité, pas génial - ou encore plus wicked?

Chained est le dernier de la Lynch précitée et est lui bien ancré dans le malsain: sorte d'Emile du serial killer, on comprend de conserve avec notre pauvre père de substitution l'utilité de la lecture compulsive d'encyclopédie médicale et on se pose des questions kantiennes quant à l'éducation d'un enfant récupéré sur une banquette arrière de taxi. On apprend également à se méfier desdits taxi. Les relations parent-enfant n'ont pas l'air bien jouasse chez les Lynch: ici, sur le thème " les parents, ces enflures de première".

Manhunter est une première version du Dragon Rouge de Harris. Je n'ai pas vu le remake, mais j'ai un souvenir très vif du Silence des agneaux dans le genre trauma infantile profond, et j'aime plus cet Hannibal-ci, avec un accent anglais et une petite mèche - je découvre du coup Brian Cox qui joue dans un nombre de films assez hallucinant. La relation Hannibal/agent du FBI y est nettement plus intéressante que le truc avec Clarisse Machin et les supers synthés et autres orgues électriques envoient bien de la purée. Ça , et quelques plans architecturaux déments:

Quelques films du cru:
Rane  sur l'entrée de deux ados dans le milieu de la pègre, le tout sur fond de guerre de Yougoslavie, d'embargo et de fierté nationale. Pas encore certaine d'aimer tout dans le style de Dragojevic, mais on retrouve des petits tics déjà aperçus dans Mi nismo andjeli ( surenchère kitsch, montage frénétique et voix off, style Amélie Poulain sous LSD albanais).

Lepa sela lepo gore laisse la même impression: point de vue esthétique, tout à fait dans la lignée de Rane et point de vue du contenu, difficile à démêler entre histoire, réhabilitation, montrage "de la vraie vérité crue qu'elle fait mal " et ode nationaliste. C'est probablement un peu de tout ça et c'est peut-être par l'entassement d'angles de vue que le film s'en sort plus ou moins du point de vue idéologique ( quoique...)

Varljivo Leto 68 est un film culte, dont l'essentiel réside dans une scène de malaxage de seins qui fait ( physiquement) mal à regarder, mais qui a visiblement marqué des générations de petits yougoslaves. Récits mêlés de l'été 68 et du déniaisage de Petar - qui a raté son bac, le flan- le film  est intéressant pour cette idée de la présence de l'histoire comme une petite musique au loin et à travers les écrans et les postes de radios - ce qu'ils disent, montrent et le reste.

Ko to tamo peva est semblable dans l'utilisation de l'angle de l'histoire vue par la lorgnette. Epopée entre Tati et Bouli Lanners à travers la Serbie de 1941; galerie de personnages et de petites tranches de vie, tous rattrapés par l'impact final. Un petit côté comédie musicale aussi.

Surveillance, Lynch, 2008
Chained, Lynch, 2012
Manhunter, Mann, 1986
Rane, Dragojevic, 1998
Lepa sela lepo gore, Dragojevic, 1996
Varljivo leto 68, Paskaljevic, 1984
Ko to tamo peva, Sijan, 1980

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