lundi 15 avril 2013

Ecran total

L'idée de base de 4h44 last day on earth n'est pas révolutionnaire - on va tous mourir dans 0 heures, quoi faire- mais le film tiré par Ferrara est finalement pas mal du tout: pas vraiment de grandes considérations sur l'existence humaine et ses conséquences, mais tout un tas de trucs finalement assez banals autour de la mort imminente - des ex qui reviennent, des vieilles tentations, des mères qui se plaignent et des proprios salauds. William Dafoe est quand même un putain d'acteur et le final en forme d'apocalypse blanche bien mérité.

Une femme est une femme m'a appris que Brialy est pas mal dans le genre Léaud, mais en plus trencheux. Anna Karina a un tel accent par contre, qu'on peine un peu à comprendre certaines choses, mais ça fait sans doute partie de son charme (?). Un film comme une ode à la femme et à ses désirs petit-bourgeois: on a du mal à démêler s'il s'agit de misogynie ou d'un lapsus social-traître de Godard. Le mime de Tirez sur le pianiste est terrible ( j'avais deviné du premier coup!).

Decak koji obecava ( un garçon qui promet) pose aussi problème de ce point de vue: film sur la révolte adolescente et la naissance de la new-wave en Yougoslavie, difficile de rater la puissance du rôle de normalisation que jouent les femmes - les 10 dernière minutes sont à cet égard juste atroces, entre un père à moitié impotent, une mère à base de " Tu ne peux pas m'en vouloir, c'est moi qui t'ai mise au monde", une copine trop gentille et sa mère en embuscade sous la table, on comprend que le pauv'Slobodan Milosevic (!) finisse comme l'agent Dale Cooper après que la Loge Noire lui ait piqué son double ( la tête dans le miroir). Y'a bien des moments où on veut détester Slobo, genre quand il fait de la new-wave soupesque avec un jeu de scène tout pourri, mais tout ça a un côté assez meugnon finalement et ça a le mérite de faire péter la musique joyeuse, genre Depresija.

Angel's share est peut-être un signe que Loach, tel un Hanneke moderne mollit: ce film termine bien. Le réflexe pavlovien veux qu'on attende la couille  qui va tout foutre en l'air tout le long du film qui ne vient pas. Ça fait bizarre, mais c'est aussi vachement agréable. Le sujet - la réinsertion difficile d'un jeunot qu'est tout repenti - est traité avec un angle assez original - le whisky- et il y a quelques trouvailles ( + de l'accent écossais à plein).

J'ai réussi à finir My bluberry nights, mais c'est vraiment parce que j'en veux grave. Je me suis rarement fait autant chier devant un film. Cela dit, je me rend compte que 2048 ne m'avais pas marquée outre mesure - si ce n'est que j'étais sortie de la salle. Peut-être est-il temps d'arrêter d'essayer WKW?

4h44 last day on earth, Ferrara, 2011
Une femme est une femme, Godard, 1961
Decko koji obecava, Radivojevic, 1981
Angel's share, Loach, 2012
My bluberry nights, Wong Kar Wai, 2007

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