mercredi 20 avril 2016

Witch total

Sans le faire exprès - enfin un  peu quand même - j'ai regardé à la suite trois trucs de vrais sorciers, hésitants entre religion hystérique et magie noire. Wé!

J'avais vu des extraits de The holy mountain en regardant le documentaire sur le Dune de Jodorowsky et ça m'avait pas mal intriguée, du coup, m'y voilà. On suit une quête ésotérique un peu chelou - un Jésus en short doit aller chercher des sages sur une montagne avec une bande d'autres types venus de planètes bizarres - avec trop de péripéties pour vraiment le résumer comme ça, mais ce n'est probablement pas l'intérêt principal du film. C'est surtout un immense trip visuel, d'un niveau assez hallucinant dans les images, très plastique et ultra-comics d'ailleurs, fait de plans cadrés comme des cases de bd avec parfois des questions lancinantes - "mais heuuuu et donc en fait?". Parce que parfois, on comprend pas grand chose et on se demande à partir de quand la môman à Jodo a commencé à sucrer son bibi au teushi. Voire plus si affinités. J'ai retenu pour ma part quelques scènes qu'elles sont bien: le nain/manchot/cul-de-jatte  qui devient poto avec Jesus, trop miiignon; la fabrique d'armes pour hippies violents, dont la magnifique guitare/rifle;
death metal
 la grotte en arc-en-ciel; et une reconstitution de la conquête mexicaine par des crapauds (qui explosent à la fin, wiiii!). Enfin, y'a au moins un demi-million de trucs à retenir- probablement à revoir, en fait. 

Après, et comme mue par un instinct que je ne veux pas vraiment m'expliquer (je me fais déjà suffisamment peur comme ça), je me suis souvenue que je n'avais jamais fini The Devils, un film à moitié taré de possession chez les Cathares - ou dans une secte un peu médiévale du genre - dont je n'avais jamais vu la fin. Ça raconte en gros une histoire de possession dans un couvent (et visiblement un événement historique) en pleine Contre-Réforme et intrigues politiques dans tous les sens, donc j'ai pas tout retenu, mais alors qu'est-ce que j'ai pris! C'est un truc assez hystérique du début à la fin, un peu baby-of-Maconesque, avec des gens tordus, des gens tout nus, des trucs tout vermoulus et des prêtres potes avec Satan. On y voit une petite troupe de nonnes devenir folles les unes après les autres, soi-disant sous la coupe d'un curé qui prend l'amour du Christ au sens plus littéral que métaphorique: alors, est-il bon, est-il méchant? Bonne question! C'est difficile à savoir, car si les sœurs sont clairement en pleine crise d'hystérie collective, le cureton n'a pas l'air bien clean. Sa moustache, par exemple, me semble louche. Il y a des belles scènes de folie générale, avec arrachage de soutane et gestes obscènes à base de grrrrros cierges, plus en bonus un exorcisme de groupe qui fait presque regretter cette époque, tiens. Au moins, y savaient s'amuser. 

Pour finir et un peu sans faire exprès, j'ai enfin vu Perdita Durango, un film avec des sorcières au guacamole, miam. Perdita a l'air un peu à la masse et à force de zoner comme ça à la frontière mexicaine, finit par rencontrer un type tout ce qu'il  y a de plus correct, sorcier de son état et petit truand entre deux transes vaudoues. Comme ils s'entendent bien et que tout le monde sait qu'un couple qui fonctionne est un couple qui fait des projets d'avenir, ils décident de kidnapper et de tuer une paire de petits amerlos mignons comme des cougnous en sucre. Les pauvres sont bien blondins et niais, mais vont, grâce à leurs ravisseurs psychotiques découvrir les joies du sexe, la vie sauvage et la bière chaude. Mieux que les scouts, didon! De la Iglesia aime visiblement bien les trucs de sorcellerie et ça a un peu la même énergie que Les sorcières de Zaggramundo (?), dernier en date (en tout cas dans mes papiers): c'est fun, complètement barré, souvent dans le second degré avec un raffinement du détail qui laisse admiratif - les mangas pornos en fond sonore par exemple. Bon, parfois un peu chelou dans le son - je crois que j'ai eu une version post-synchro en espagnol, donc pas bien compris le pourquoi du comment. Mouais.

The Holy Mountain, Jodorowsky, 1973
The devils, Russel, 1971
Perdita Durango, de la Iglesia, 1997

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