jeudi 11 août 2016

Ecran total

Un petit air de vacances enfin avec trois films genre un peu voyages, voyages plus loin que la vie et le temps. 

February est plutôt un voyage d'hiver les pieds dans la neige - un peu comme un mois d'août à Bruxelles quoi. On y voit Kat et Rose, pauvres petites d'un internat catho chic que leurs parents ne sont jamais venus chercher pour les vacances - haha - attendre en vain et se mettre à voir des trucs pas trop nets, dans le genre plutôt sanglant. Pendant ce temps, Joan se tire de ce qui semble être un HP pour venir chercher sa soeur restée à l'internat (Kat? Ou bien? enfin). Joan n'a pas l'air d'aller trop bien, même qu'on dirait qu'elle télépathise et envoie des messages mystiques à sa soeurette lui enjoignant de jouer avec des ciseaux. Ce résumé est un peu vague, voire flou mais le film l'est aussi d'abord. En fait, très peu linéaire (on suit les trois histoires l'une après l'autre mais avec un entrelacement temporel parfois pas très clair), pas toujours net sur ce qui est vrai ou pas (vision? pas vision? vison?) et pas beaucoup d'explications - du style "pendant ce temps, à Vera Cruz". Cela dit, c'est très beau, justement parce que c'est un peu lent et silencieux, étouffé. Finalement pas si gore que ça, par contre parfois un peu trop Actor's Studio ( "rhaa je souffre de cette vision qu'elle est en mouaaaah"). 

A l'autre extrémité des States, Southbound compile plusieurs récits autour d'un bout d'autoroute dans le désert: des voyageurs qui passent par là et qui ont rien demandé à personne - mais en fait si, parce que comme dans tous les bons films yankee, ceux qui sont punis hé ben y zont que ce qu'ils méritent, d'abord. Amen. Réalisé par le bunch qui avait fait VHS, sur le même principe (des récits entrelacés autour d'une course poursuite à LA, pas mal dans le genre), les récits sont relativement égaux, même si certaines intrigues sont plus sympas, notamment celle de la secte de mangeur de trucs chelous - scène bien lynchéenne avec les jumeaux à table. Ça reprend un ensemble de cliché du genre Deep South (redneck, pickups, chemises à carreaux et poussière entre les dents) du coup, c'est chouette mais ça fait pas non plus sauter en l'air. Les créatures qui flottent sont mimis cela dit.

Et j'ai enfin revu et terminé Kill Bill qui m'a laissée toute émuse mais un peu mouais quand même. C'est une histoire de vengeance, alors c'est chouette, mais c'est un peu fatigant quand même, surtout dans l'auto-citation. On dirait que Tarantino a attrapé la godardite: il se cite lui-même avec assez de verve (mais ne permet pas qu'un autre les lui serve, héhé) mais risque, à terme, de perdre une partie du public - ici, moi. Noyé dans la référence western - parfois prise par le prisme samourai - on trouve un joyeux bordel de films de kungfu, de blaxploitation et de dirty south. C'est chouette, surtout musicalement mais ça tire parfois en longueur. Je suppose qu'il s'est beaucoup amusé - on le sent en tout cas, dans le maniement de la pompe à sang et la surenchère de membres coupés - et parfois nous aussi. Parfois c'était aussi vachement long.  

February, Perkins, 2015
Southbound, Radio Silence, Bruckner, Benjamin et Horvath, 2015
Kill Bill, Tarantino, 2003

Aucun commentaire: