mercredi 10 août 2016

Driving miss crazy

Les choix des films de ce batch repose principalement sur la ressemblance au niveau du titre - ils riment mais pas tous, tant pis. 

Possession est un film qui laisse une impression étrange, un peu psychotique sur les bords, avec des mouvements de caméra parfois dans tous les sens pis des gros zoom qui font peur; mais c'est surtout une histoire d'amour en fait. Anna et Mark ont des petits soucis de couple: probablement parce qu'elle déserte le domicile conjugal pour se taper un type à la sexualité floue mais aux cols impeccables et qui fait franchement peur - il s'appelle Heinrich. Simple histoire d'infidélité mais accompagnée d'épisodes plutôt schizo où les époux rivalisent de superbe et d'imagination dans l'utilisation d'ustensiles - belle publicité pour le couteau électrique à rôti par exemple. Leur pauvre gamin n'a pas l'air d'en mener large dans tout ça et heureusement qu'il a une maîtresse trop chou - qui n'est autre que le sosie d'Anna et sera donc à la fois maîtresse et maîtresse, héhé. Pendant ce temps, Anna se fait niquer par un serpent géant qui finit englouti par une végétation rampante dans un appart de Berlin Ouest. Et tout ça. Il y a une belle scène de démence dans un couloir de métro qui fait très Prodigy sans musique. Pas mal. Sinon, c'est assez impressionnant au niveau du roulement d'yeux adjanien - la possession, quoi.

Répulsion est du coup l'inverse exacte de ceci: la pauvre Carol toute pure et meugnonne (Deneuve) sombre dans la folie à cause de l'amant de sa sœur, qu'est un peu dégueu quand même - il laisse sa brosse à dents dans mon verre, heurk. Lorsque sa sœur part en vacances et laisse  Carol toute seule, celle-ci, plutôt que d'organiser une méga-teuf et d'inviter tous ses poteaux, décide de rester enfermée avec pour toute compagnie un lapin faisandé, un violeur imaginaire et des bras qui sortent du mur (et du lit, hiiii). Au final, elle range plus rien et tout ça finit par ressembler à un squat ce qui inquiétera l'un ou l'autre mâle mal intentionné (qu'elle croit). Bref, tout ça finit très mal mais donne un film ultra réjouissant qui joue de nouveau avec l'espace claustro d'un appartement abandonné qui fait parfois penser au Locataire, des murs qui se rapprochent, un plafond toujours trop bas, des couloirs qui rallongent, des pièces qui semblent interminables enfin toute une organicité intérieure d'un espace qui engloutit la raison de son habitant. Deneuve est impressionnante et elle roule moins des yeux que l'Adjani, ce qui est appréciable. 

J'aurais aimé avoir un troisième film en -ion (genre Fatal Attraction) mais j'ai dû me contenter de Der Fan, fable moderne sur le fanatisme des adolescentes et le cynisme des popstars. Comme on s'en doute, il y est question de Simone, une fan trop mais trop fan de R., star new-wave dépressive à crever et trop flemmard pour répondre à ses lettres éplorées (à Simone). Celle-ci va donc finir par prendre son baluchon pour allez voir le R. en chair et en os et là, suspensme, c'est la rencontre! Que va-t-il se passer? L'amour naîtra-t-il, inopiné? Des enfants seront-ils conçus, immaculés? Je n'en dirais pas plus mais attendez-vous à de belles séquences d'amour dévorant. On remarque d'ailleurs toujours le même amour des teutons pour le couteau à rôti électrique. C'est Bosch, c'est bien.

Possession, Zulawski, 1981
Répulsion, Polanski, 1965
Der fan, Schmidt, 1982

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