vendredi 10 février 2017

Fight total

Pas mal de films de bastons pour commencer ma tournée minérale, avec du bon et du moins bon (voire du méga mauvais en fait).

Le premier, c'est The fighter, où je me suis fait un peu eue parce que j'ai cru deux minutes et demie qu'il s'agissait d'une adaptation de l'immense bouquin de Davidson, dont j'ai parlé ici. En fait non. Ça raconte l'histoire d'un mec qui fait un documentaire sur un ancien champion de boxe (Bale, terrible) et comment il va revenir à la vie après un certain nombre d'années sous crack. Dans le cadre, le frère du boxeur qui lui, s'en sort plutôt bien même si sans gloire. Dans le cadre aussi, la famille de semi-tarés tous fans et toutes femmes qui soutiennent leur frérot cracké et continuent à lui vouer un culte tout en laissant l'autre se farcir des combats de merde. Le film parle donc surtout de rupture, de balancer les gens qui puent et qui te plombent hors de sa vie. Y'a un personnage de mère maquerelle assez génial (Melissa Leo, impeccable) vénéneuse, hystérique, culpabilisante comme on n'en fait que dans la vie réelle. Le seul truc dommage, c'est la fin qui reste super américaine et qui fait un peu mal au cœur.

Hands of stone est lui plus biopic de boxeur classique: un petit jeune, un vieux de la vieille, une haine et une méfiance puis un respect mutuel à base de glace à la fraise et de conseils à la con (" dans la vie, petit, il faut voir ce que tu veux voir pour aller le prendre, tu vois?"). La vie, c'est celle de Duran, boxeur panaméen de légende (Ramirez, barbu) et son entraîneur, Ray Arcel (De Niro, sourcils froncés). Alors on passe un peu sur les poncifs du genre: le pauv' petit qu'a grandi dans la mouise, le pauv' vieux qu'est menacé par la mafia parce qu'il est trop bon, l'ascension fulgurante à coups de poings - et on va vers quelque chose d'un peu intéressant: Duran devient assez vite fait un gros connard. Bah oui. Et un peu comme en matant Narcos, on a un peu envie de traverser l'écran pour lui arracher les yeux et les lui faire bouffer sur une brochette. Non mais putain. Et finalement, on serait presque content s'il pouvait perdre ce connard. Je sais pas si c'est le but du film ou pas, mais en tout cas c'est réussi. Pour le reste, c'est pas mal foutu, sans grande invention. Ça cogne, ça pogne, ça fait mal quoi.

J'ai aussi vu Fat city mais un état plutôt second donc sans grand souvenir. Il s'agit aussi d'une rencontre entre un boxeur washed out et un jeune frais qui monte avec tout le tintouin de clichés qui va avec mais avec aussi une longue et véritable attention portée à la déchéance du déchu. Comment il fout se vie en l'air, ses disputes minables avec sa nana, les soirées au bingo entre copains. Franchement, on ne le répétera pas assez: l'alcool, c'est mal. 

hips

Et j'ai regardé mais sans arriver au bout, c'est dire, Southpaw, blockbuster MTV clipé à la testostérone avec Jack Gyllenhaal qui a soulevé de la fonte pour l'occase et qui a visiblement de dettes de jeu à payer (ou bien qui voulait une excuse pour aller à la salle). Ce film est tellement invraisemblable qu'il en est drôle. Enfin, pas vraiment, parce qu'il se prend au sérieux et ça fait mal. Machin (je sais même plus le nom du personnage) est un boxeur d'origine difficile qui a tout réussi: il a des gros muscles, des belles montres, des belles bagnoles, une meuf bonne et 50 Cents est son manager. YO! Jusqu'au drame: sa femme meurt et il perd tout avec (en fait, aux USA, quand tu deviens veuf, on prend aussi ta maison et puis ta gamine pour bien te faire chier, et puis plus personne veut te filer du boulot. Halala, les veufs, c'est quand même chié pour eux). Bref, Machin, qui a plus d'un tour dans son sac, va pourtant remonter la pente et ce, en repartant de zéro puisqu'il est à présent  femme de ménage dans un boxing club dirigé par.... tadaaaaa..... Forest Withaker qui est évidemment à la fois dur-mais-bon-quand-même-c'est-pour-ton-bien-gamin, enfin, la figure paternelle catho de base que kiffent tellement les amerlos. Je n'ai pas regardé la fin, c'était juste trop triste. Voilà.

The fighter, Russell, 2010
Hands of stone, Jakubowicz, 2016
Fat city, Huston, 1972
Southpaw, Fuqua, 2015

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