samedi 18 février 2017

Affreux, sales et méchants.

Je sais que ça fait beaucoup de violence, mais le prochain coup, ce sera un écran total plein de bisous et de chansons douces, promis. En attendant, encore une belle brochette de connards pour un spécial psychopathe de la vie: gangster sans pitié, pirate de la mondialisation ou cinglé complet, on s'amuse!

Les gangsters patibulaires, c'est dans Key Largo, un sombre huis-clos sur une presque-île au sud de la Floride (genre Bloodline mais en plus court). On y voit Frank McCloud ( Humfré) venir rendre visite au père (et à la veuve!) de son soldat mort à la guerre. S'il fait ça pour tout son bataillon, il en a pas fini, mais on va dire qu'il l'a probablement surtout fait pour la vue, la plage et la veuve avenante (mais on est super mauvaise langue didon). Toujours est-il qu'il débarque en pleine affaire louche de maffieux en planque dans un hôtel pour des raisons bizarres (c'est vrai qu'un truc  planqué dans le trou du cul du monde et qui a un accès à la mer bien planqué, on se demande bien ce qu'on pourrait en faire, hein). Tout ça, et l'ouragan qui arrive, c'est un peu la fin du monde. Dans cette pièce close se jouent alors des questions existentielles, des mises à l'épreuve de la vie, des discussions bourrées et des regards qui ne trompent pas, miam. C'est un peu kitschou sur la fin ( et connaissant Huston, on aurait aimé un peu plus de cynisme) mais l'environnement de base ressemble assez à ce qu'il développe ailleurs: des paumés de toutes part, planqués dans un bout de terrain quelque part au bord du monde et qui arrivent encore à s'en foutre plein la gueule (bah bravo). Tout ça pourquoi? Parce que, comme m'a souvent dit ma mère, les gens sont méchants (et bêtes aussi parfois).

Dans le genre salopard, il y a aussi The founder biopic bizarre sur l'origine du McDo. Je ne l'ai regardé que parce qu'il y avait Nick "Ron Swanson" Offerman et que j'en suis un peu daddy-issue-amoureuse donc je n'en attendais pas grand-chose mais c'est en fait plutôt intéressant. Ça commence comme une histoire américaine: des petits gars bien braves qui font un bon boulot, ont une bonne idée et font leur truc sans trop de chichi. Puis une rencontre, avec un commercial raté qui leur propose de s'expandre, de grandir, bref de faire prospérer leur idée et bingo, ça marche! Comment c'est trop beau l'amériqueu! Pendant une bonne heure, on est donc un peu confit: voici donc une pub pour McDo de 2h. Et on voit même pas de burger en gros plan. Un peu comme du porno où tout le monde est habillé quoi. Mais à un moment, ça change de trajectoire. Et comme souvent, c'est au moment où B.J. Novak arrive dans les tas: l'acteur, tu le vois arriver, tu sais qu'il va faire de la merde à quelqu'un, c'est genre son rôle dans la vie. Et effectivement, cette sympathique histoire se transforme en pur drame, avec une fin vachement triste que tu vas plus chez McDo après, merde. Bon déjà que c'est pas bien, mais là en plus, tu enrichis des méchants capitalistes (si tu le savais pas encore).Bouh!

Mais les plus méchants de ces méchant, c'est le multiméchant de Split qui n'est pas qu'une charmante ville sur la côté adriatique mais aussi un (voire deux) film sorti récemment. Ne confondons pas, il s'agit du Split de M. Night Shyamalan, pas celui sur une ado en crise qui fait du bowling (d'où le split). Pourquoi Split , donc? Est-ce une histoire de meurtre au bowling? Une vengeance d'un mec qui voit des quilles mortes? Le fantôme de Lio qui revient et qui peut casser tout ce qu'elle atteint avec sa voix à distance? Ici, l'imagination s'emballe et comme il est vendredi, 16h30, on commence à sentir le weekend et le vide de l'openspace. Bref. Split ,c'est parce qu'il s'agit d'un méchant qui a plusieurs (24 en tout ) personnalités. Du coup, quand il enlève des petiotes, c'est difficile de se rappeler où il les a mis (déjà, il sait pas quelle personnalité les a enlevées). Je sais comment le type retrouve ses clés mais bon. On ne va pas trop en raconter, c'est péché, mais c'est finalement assez bien foutu (même si pas forcément crédible, faut bien l'avouer). James Mc Avoy est assez bon, mais faut pas non plus mouiller son slip non plus – il est juste capable de jouer plusieurs rôles à la suite. Un acteur, quoi.

Key Largo, Huston, 1948
The founder, Hancock, 2016
Split, Shyamalan, 2016


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