Je
sais que ça fait beaucoup de violence, mais le prochain coup, ce sera un écran
total plein de bisous et de chansons douces, promis. En attendant, encore une
belle brochette de connards pour un spécial psychopathe de la vie: gangster
sans pitié, pirate de la mondialisation ou cinglé complet, on s'amuse!
Les
gangsters patibulaires, c'est dans Key Largo, un sombre huis-clos
sur une presque-île au sud de la Floride (genre Bloodline mais
en plus court). On y voit Frank McCloud ( Humfré) venir rendre visite au père
(et à la veuve!) de son soldat mort à la guerre. S'il fait ça pour tout son
bataillon, il en a pas fini, mais on va dire qu'il l'a probablement surtout
fait pour la vue, la plage et la veuve avenante (mais on est super mauvaise
langue didon). Toujours est-il qu'il débarque en pleine affaire louche de
maffieux en planque dans un hôtel pour des raisons bizarres (c'est vrai qu'un
truc planqué dans le trou du cul du monde et qui a un accès à la mer bien
planqué, on se demande bien ce qu'on pourrait en faire, hein). Tout ça, et
l'ouragan qui arrive, c'est un peu la fin du monde. Dans cette pièce close se
jouent alors des questions existentielles, des mises à l'épreuve de la vie, des
discussions bourrées et des regards qui ne trompent pas, miam. C'est un peu
kitschou sur la fin ( et connaissant Huston, on aurait aimé un peu plus de
cynisme) mais l'environnement de base ressemble assez à ce qu'il développe
ailleurs: des paumés de toutes part, planqués dans un bout de terrain quelque
part au bord du monde et qui arrivent encore à s'en foutre plein la gueule (bah
bravo). Tout ça pourquoi? Parce que, comme m'a souvent dit ma mère, les gens
sont méchants (et bêtes aussi parfois).
Dans
le genre salopard, il y a aussi The founder biopic bizarre sur
l'origine du McDo. Je ne l'ai regardé que parce qu'il y avait Nick "Ron
Swanson" Offerman et que j'en suis un peu daddy-issue-amoureuse
donc je n'en attendais pas grand-chose mais c'est en fait plutôt intéressant.
Ça commence comme une histoire américaine: des petits gars bien braves qui
font un bon boulot, ont une bonne idée et font leur truc sans trop de chichi.
Puis une rencontre, avec un commercial raté qui leur propose de s'expandre, de
grandir, bref de faire prospérer leur idée et bingo, ça marche! Comment c'est
trop beau l'amériqueu! Pendant une bonne heure, on est donc un peu confit:
voici donc une pub pour McDo de 2h. Et on voit même pas de burger en gros plan.
Un peu comme du porno où tout le monde est habillé quoi. Mais à un moment, ça
change de trajectoire. Et comme souvent, c'est au moment où B.J. Novak arrive dans les tas: l'acteur, tu
le vois arriver, tu sais qu'il va faire de la merde à quelqu'un, c'est genre
son rôle dans la vie. Et effectivement, cette sympathique histoire se
transforme en pur drame, avec une fin vachement triste que tu vas plus chez
McDo après, merde. Bon déjà que c'est pas bien, mais là en plus, tu enrichis
des méchants capitalistes (si tu le savais pas encore).Bouh!
Mais
les plus méchants de ces méchant, c'est le multiméchant de Split qui
n'est pas qu'une charmante ville sur la côté adriatique mais aussi un
(voire deux) film sorti récemment. Ne confondons pas, il s'agit du Split de
M. Night Shyamalan, pas celui sur une ado en crise qui fait du bowling (d'où le
split). Pourquoi Split , donc? Est-ce une histoire de meurtre
au bowling? Une vengeance d'un mec qui voit des quilles mortes? Le fantôme de
Lio qui revient et qui peut casser tout ce qu'elle atteint avec sa voix à
distance? Ici, l'imagination s'emballe et comme il est vendredi, 16h30, on
commence à sentir le weekend et le vide de l'openspace. Bref. Split ,c'est
parce qu'il s'agit d'un méchant qui a plusieurs (24 en tout ) personnalités. Du
coup, quand il enlève des petiotes, c'est difficile de se rappeler où il les a
mis (déjà, il sait pas quelle personnalité les a enlevées). Je sais comment le
type retrouve ses clés mais bon. On ne va pas trop en raconter, c'est péché,
mais c'est finalement assez bien foutu (même si pas forcément crédible, faut
bien l'avouer). James Mc Avoy est assez bon, mais faut pas non plus mouiller
son slip non plus – il est juste capable de jouer plusieurs rôles à la suite. Un acteur, quoi.
Key Largo, Huston, 1948
The founder, Hancock, 2016
Split, Shyamalan,
2016
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