dimanche 12 mars 2017

Bisous total

Comme promis, plein de bisous, de câlins et de trucs trop meugnon pour ce mois sans viande et sans violence, parce que c'est mal.

J'ai d'abord vu Arrival, un film que j’attendais avec des frétillements hystériques de la couenne, car enfin, Villeneuve quoi. Ça raconte un truc finalement banal: l'arrivée des aliens sur terre et qu'est-ce qui se passe ensuite. Mais l'histoire est foutrement plus autrement intéressante, parce que, tout de même, Villeneuve quoi. Je sais, j'écris mal, mais la semaine se termine et le cerveau se débine. Bref. Le film est vraiment vachement bien foutu, à plein de niveaux. Du point de vue de l'intrigue même d'abord, puisqu'il prend un point de vue dont on parle peu, sauf dans les très bons films d'alien, à savoir celui de la communication. Bah oui, des créatures d'un autre monde qui débarquent ici, tu leur parles comment? Avec des smileys? Non. Donc l'idée d'une rencontre à travers la constitution d'un langage est plutôt bonne, avec plein de questions que ça soulève (interprétation, traduction, ontologie de base). Il y a aussi l'aspect un peu politique/civilisationnel de comment tout le monde a peur d'eux, tout ça parce qu'ils font rien que communiquer avec leurs tentacules (et qu'ils font genre 10 mètres de haut, aussi). Les créatures sont d'ailleurs très cool, un peu comme les araignées géantes qu'on retrouve parfois chez Villeneuve (Enemy notamment). Après, il y a une histoire d'amûûr trop chou, avec plein de violons et de sentiments (un peu too much, mais pourquoi refuser de se faire chialer finalement) et puis des coups de théâtre peut-être un peu mouais. J'ai lu quelques critiques de fan de Sf méga outrés qu'on puisse faire un film de SF avec des histoire humaines dedans. Heu ouais, d'accord. D'autres encore qui s'offusquent de ce que le film est basé sur une théorie linguistique qui préconise qu'apprendre une langue,c’est apprendre à penser et qu'on ne pense pas de la même manière dans différentes langues. Je connais relativement bien ce courant et ça ne m'est pas venu une seule fois à l'esprit en regardant le film: il faut arrêter de craquer à un moment, c'est un putain de film, pas un exposé scientifique. En gros, c'est beau, ça fait chouiner et ça vibre beaucoup dans le silence assourdissant des mots muets. Voilà.

J'ai poursuivi  avec Manchester by the sea avec le très chou Casey Affleck qui a enterré son frère depuis un certain nombre d'années. Moi je l'aime à cause de sa petite moue qui semble nous dire "mouais chais pas". Meugnon. Bon. Casey est ici Lee, jeune concierge/homme à tout faire qui a l'air de se faire un peu chier dans la vie, sauf quand il se met la race et se bat avec des quidams anonymes dans des bars. Wok'n'woll. Un coup de fil le ramène au pays près de la mer qu'il a quitté pour vivre sa vie de merde. Son frère est mort et le vla embarqué pour se récupérer un neveu genre grand flave ado qui découvre ses poils et joue dans un groupe (très mauvais) de garage, retrouver une ville qu'il a quitté pas dans les meilleurs termes, une ex qui traîne, des souvenirs pas super: tout ça. C'est très beau pour plein de raisons: Affleck, déjà, qui est très bon. Mutique, pas très sympa, renfrogné  mais bizarrement touchant. Il y a le paysage, un coin sur la côté Atlantique, un truc bien froid plutôt triste, un peu paumé. Il y a un côté antipathos, très calme – un peu l'anti-Arrival dans ce sens d'ailleurs – quelque chose de très ordinaire et puis qui se finit un peu meh.


Et j'ai fini avec ce qui aurait dû être l'apothéose de cette semaine trop chou, à savoir Lalaland qui s'avère être un film plutôt naze en fait. Alors oui, j'ai été préjudiciée sans doute ,d'une part parce que je n'avais pas du tout aimé Whiplash, premier long du même Chazelle et aussi un film musical (haha), d'autre part parce que quand tout le monde se met à aimer truc, ça me fait des frissons bizarres (j'appelle ça l'effet Amélie Poulain). Mais c'est pas pour ça que j'ai pas aimé en fait. Déjà, j'ai du mal avec Emma Stone qui ressemble parfois un peu à une grenouille maléfique et puis avec l'autre bellâtre en face, j'étais moyennement emballée. Après, le reste est plutôt banal. Certes, c'est une comédie musicale et c'est donc chou comme tout, ils dansent, ils marchent bizarrement et ils sautent sur les voitures dans les embouteillages. Et puis c'est une histoire d'amour (encore!) alors c'est meugnon et puis ça finit mal mais bien donc c'est un peu tendre-amer enfin dans le genre. Par contre, pour le reste, je peine à voir l'intérêt: c'est finalement assez banal, pas grand chose de nouveau au niveau fond (Hollywood, c'est mal, bouh) et pas non plus renversant musicalement. Meh.

Arrival, Villeneuve, 2016
Manchester by the sea, Lonergan, 2016
Lalaland, Chazelle, 2016

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