Cette semaine, c'est un peu le retour du printemps et pour
moi, des trucs sanglants. Un peu par hasard et dans le désordre: un orange
mécanique dans la campagne danoise, une révolte des clodos en mars et de la
pulsion scopique que tes yeux te sortent par le psychisme. Miom.
The absent one (ou
Hööüthrtegdrä en VO) est issu d'une
série de films autour d'une unité d'enquête criminelle de mecs un peu
rebuts/loser qui travaillent dans une cave en fumant des havanes et en buvant
du mauvais rhum. The Wire much?
Carrément, puisqu'en plus d'être une bande de branques, ils s'occupent de cas
dont personne ne veut, à savoir des cold case vieux comme la mort que tout le
monde a oublié. J'avais déjà vu le premier épisode, Thaezroööä en VO, mais sans être convaincue. Pourquoi avoir sauté
au 5e direct, comme ça? Bonne question. Bref. Toujours est-il que je
le vis et qu'il est bien. Il y a pas mal de trucs chouettes: un pensionnat
flippant, des jeunes méga riches et totalement psychopathes, cette idée un peu
conne que les ados sont tous trop beaux et fougueux et pas du tout flaves et
boutonneux (genre!). C'est aussi très bien rendu dans l'image, scandinave comme
il faut: froid, gris, bleu, vert; des espaces un peu perdus, des villas Ikea et
des clodos presque propres. Pas trop de suspense par contre, et une histoire
que d'aucuns pourraient trouver un poil téléphonée (les riches sont tout
méchants et ils font rien que ce qu'ils veulent, bouh!). Mais ça tient, c'est
empaqueté comme il faut, alors quoi.
Les clodos en mode indignés, c'est Prince of Darkness deuxième partie d'une trilogie (tiens?) de
Carepenter comprenant aussi The Thing
et In the mouth of madness dont on a
déjà parlé. L'intrigue est plutôt simple: à la mort d'un prêtre, on découvre
qu'il cachait chez lui un cylindre plein d'un truc vert et brillant: bizarre!
Ce truc est en fait une substance maléfique caché par l'Eglise depuis deux
mille ans (et qui a vu moins de déménagements que mon canapé, vu son état
impeccable), et comme on cherche une réponse sur ce que c'est quoi, on fait
bien sûr appel à des scientifiques de tous bords – car analyser la semence du
diable, c'est clair que c'est plus simple quand on est spécialiste de physique
cantique, arf arf. Tout ce petit monde, composé exclusivement de jeunes cools
beaux et chauds comme des bouillottes,
comme il est courant d'en trouver dans des départements de recherche en sciences dures, va analyser sous tous les angles ce truc gluant qui fait de l'eau
qui tombe au plafond et qui fait se coller les vers de terre sur les vitres
(wtf?). En plus de ça, y a des clodos qui se mettent à zoner dans le coin, dans
le genre inquiétants, surtout quand ils se mettent à zigouiller nos pauvres
petits matheux à coup de fourche de vélo fixies (en voilà une façon hipster de mourir,
tiens). Alors, pourquoi, comment et surtout pour qui sont ses cafards qui
sifflent sur vos sandales? C'est bien dégueulasse en tout cas, et très réussi,
surtout au niveau des insectes qui sont bien gluants. Il y a une belle scène de
possession et une fin à la Terminator, mais j'en dis pas plus.
De la pulsion scopique plein les yeux, c'est dans Opera de ce cher Argento, qui est un
obsédé des yeux, de la vision et tout ça quand même (quelle bonne idée d'être
devenu cinéaste plutôt qu'ébéniste du coup). Bon , il y a déjà pas mal de
vision en caméra subjective avec les yeux dans ceux du tueur, pas mal de trucs
dégueus avec des yeux dans d'autres films (les paupière cousues dans Felt par exemple), et toujours un voyeur
quelque part, tapis dans l'ombre, bouh. Obsessionnel, pépé Dario? Voui. Ici il
s'agit de l'histoire d'une jeune chanteuse d'opéra qui récupère un rôle dans un
Macbeth top classe et super moderne, avec des vrais oiseaux sur scène, genre
Kusturica mais en plus Berlin années 60. Bon, c'est pas vraiment un coup de
bol, comme on l'apprendra en voyant ces étranges plans d'un rôdeur qui
l'observe dans la nuit en tuant de-ci, de-là, des gens qui se mettent sur son
passage. On ne comprend pas vraiment pourquoi et comment ce type a une idée
aussi chelou que celle qu'il a (on raconte pas, c'est trop chouette à
découvrir) mais disons qu'il y est question de forcer à regarder des choses pas
jolies à une pauvre fille qui n'a rien demandé à personne. La technique
utilisée est super tordue et on admire donc une fois de plus l'habileté de
l'Argento à trouver des trucs inventifs pour faire mal aux yeux et à la pulsion
de voir. Dans l'ensemble bien sauf quelques passages un peu wtf dans le genre
je me jette dans la gueule du loup comme si c'était les soldes chez Primark.
The absent one, Nørgaard,
2014
Prince of Darkness, Carpenter,1987
Opera, Argento, 1987
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