mardi 2 janvier 2018

Ecran total

Des films plutôt sonores, avec des bruits bizarres dans tous les sens, es musiques bien épaisses qui flottent, et une histoire d’enquête au micro.

The berberian sound studio est un film carrément space, plutôt génial dans la forme et très cool à voir – à entendre surtout. Gilderoy, un gentil british un peu chafouin est envoyé en Italie bosser sur la sonorisation d’un film d’horreur. Entre pastèque écrasée et explosage de chou au marteau, on découver les dessous des bruitages de films d’horreur : c’est rigolo et très légumineux. L’ambiance au studio est un peu chelou, entre grand moment de déconne et relations tendues agressives passives. Gilderoy commence un peu à l’avoir mauvaise quand on le balade un peu trop avec ses notes de frais. Jusqu’à la phrase que tout le monde a envie d’entendre «  Mais si vous aimiez vraiment ça, vous le feriez gratos ». Bah oui tiens. S’ensuit une confusion bizarre entre les sons du film et ceux de la vie, le tout rythmé par des injonctions au silence subliminales et la recherche du cri parfait. Certains sont vraiment bien, d’autres franchement… C’est très joli pour la progression très lente, imperceptible sans que ce soit du fantastique tout à fait, toujours à la frontière. Il y a cette ambiance film italiens d’épouvante avec des couleurs partout et des grandes filles qui crient en chœur.

Un film qui te met plein les oreilles et dans les yeux, c’est le Blade runner 2049 mazafaka ouais. Alors bon, d’accord Villeneuve mais bon : qu’en penser ? Honnêtement, le film est joliment foutu, l’idée est un peu téléphonée sur pas mal de plan  sauf quelques petits twist mais pas trop mal dans l’ensemble. C’est sonorement plutôt beau, repartant un peu des ambiances synthés du premier mais en plus épais on va dire. Niveau images, pas mal du tout, très pluvieux, très poussiéreux, très post-soviétique. Chic. Il y a Ryan Gosling qui m’énerve assez passablement et qui est pareil à lui-même, jeu tout en moue, regard énigmatique, veste à col relevée. Mouais. Quelques idées pas mauvaises mais peut-être un peu didactique (le plan à trois holographique heu ?) – ceci dit, pas de ruptures de rythme et pour un film qui dure quasi trois heures, c’est déjà pas mal.

Blowout est un film trop bien de sa mère qui me confirme mon hypothèse première concernant De Palma – il est bel et bien le jumeau maléfique de James Ellroy. Encore un film avec un type qui passe par hasard, encore un meurtre avec un politicard qu’on veut mettre au placard, encore une fille fragile sauvée des eau mais pas que. C’est tout toi ça. C’est aussi un hommage à Antonioni mais en carrément moins chiant – au moins il y a John. Il y a aussi des scènes de meurtres par erreur un peu gore, des flics pas très compétents et un héros un peu minable qui reste impuissant à sauver sa belle. Ici aussi, on recherche le cri d’horreur parfait et ici aussi on se venge à coup de bandes démagnétisées. Quand même vachement plus visuel qu’un ficher mp3 effacé sur une clé, non ?

Berberian sound studio, Strickland, 2012
Blade runner 2049, Villeneuve, 2016
Blowout, De Palma, 1981

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