mardi 9 janvier 2018

Ecran total

Trois histoires d’amour et de vengeance, parce que comme dirait lady Gaga, en amour, when it’s not rough then it’s not fun.

The killing of a sacred deer est un film bien sympa, à voir avant Noël pour se mettre dans l’ambiance : ambiance ultra lourde, musique hyper oppressante, personnages bien chelou et violence en famille : youpi. Steve, chirurgien très chic a relation super bizarre et trop secrète avec un certain Martin, garçon bien chelou qui aime les montres et la tarte aux pommes. On se met à soupçonner des trucs croustillants mais non en fait. Martin n’est pas là pour se taper la cloche mais pour exiger un sacrifice qui lui est dû. C’est dommage d’en raconter plus sans gâcher la surprise. Le truc est super bien foutu par contre : les images sont assez hallucinantes, très métalliques, industrielles, taillées au couteau dans les objets et les décors: par contre très proche du corps et toujours un peu décalées quand il s’agit des personnages. Il y a aussi une musique entre post-indu électronique bien lourde et opéra planant. Les dialogues, les réactions, des plans très fixes : tout ça créé un truc assez indéfinissable qui se tasse le spectateur dans son fauteuil – genre whaaaat – et dont on sort un peu cassé. Mais bien.

Après la revenge, la Prevenge, du nom de ce magnifique film de Alice Lowe, la meuf trop drôle de Sightseers qui est aussi l’héroïne de ce roadtrip vengeur en cloque. Les femmes enceintes sont super hormonales, c’est bien connu. Du coup, elles ont un peu tendance à tuer les gens qui leur cassent un peu trop les ovaires. Ruth, jeune mère en devenir donc, se met donc à buter des gens dans tous les sens. On hésite sur le choix des victimes : des hommes qui ont fait les enculés ? Des ex qui ne l’ont pas rappelée ? Ou bien juste des quidams hétéroclites ? En fait non, et on l’apprendra à la fin. En attendant, on apprécie les meurtres originaux, les commentaires rigolos et le scrapbooking original. Lowe est très bonne dans le genre mère de famille flippée mais pas sans ressources.

Three billboards outside Ebbing, Missouri est aussi une histoire de revanche mais en beaucoup beaucoup plus compliqué – ça part un peu dans tous les sens. Mildred décide un jour de louer trois panneaux publicitaires à la sortie de la ville pour rappeler au shérif local qu’il n’a toujours pas trouvé l’assassin de sa fille. Colère mal placée ou catharsis mal gérée, on ne sait pas trop, mais son geste fout un peu la merde dans la ville qui se dresse comme un seul homme derrière son shérif bien aimé (qui se meurt, le pauvre). Celui-ci n’est d’ailleurs pas bien méchant et on se rend compte que Mildred est un peu cinglée – quand elle se met à mettre des baffes à des gamins pour le fun par exemple. Un truc en entraînant un autre, ça finit par un suicide, des incendies  volontaires et de cocktails molotov. On pourrait dire que c’est parfois un peu tiré par les cheveux, certains dialogues sont un peu étranges, avec une sorte de maniérisme space mais au final, tout le monde s’entend bien pour dire que la violence c’est sympa mais pas que. Assez joli dans l’ensemble, un peu cowboy dans le son. Avec Frances Mc Dormand qui est toujours aussi génialissime.

The killing of a sacred deer, Lanthimos, 2017
Prevenge, Lowe, 2016
Three billboards outside Ebbing, Missouri, Mc Donagh, 2017

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