Un peu sans
thématique mais pas décevant pour autant: sélection spéciale n’importe quoi.
Pas vraiment par
choix mais plutôt par compromis, j’ai vu Ready
player one. Film regardé par intermittence, entre les fois où je me suis
endormie et les fois où j’avais mieux à faire tout simplement. Du coup, je n’ai
pas pipé grand chose, si c’est n’est ceci : dans un monde où tout le monde
est sur Seconde Life ++, un genre de jeu AR au look super old school et aux
graphismes atroces (nostalgie 80’s ?),
les gens sont plutôt mal barrés. Car oui, ils sont tous dans un jeu
superpuissant, mais dans la vraie vie, ils vivent dans des tonneaux et se
nourrissent de cailloux, les pauvres. S’ils passaient plus de temps à d’abord obtenir
un diplôme pour ensuite aller faire la révolution, ce genre de chose n’arriverait
pas. Mais que voulez-vous, avec cette
jeune génération de branleurs millenial trop occupés à balancer du Manu à tout
va, on s’en sortira pas. Tout ça pour dire que. Le gourou super cool qui a
inventé le jeu meurt en laissant un super jeu concours digne de Radio Nostalgie
(toi aussi tu connais le jeu des trois clés) car il faut ici aussi, récolter
trois clés, hé oui, qui permettront d’avoir accès à ‘l’ensemble du jeu (ou d’en
devenir propriétaire, ou un truc du style). Tout le monde se met donc à jouer
dans tous les sens pour trouver ces clés. Là j’ai un peu raté ce qui se passe,
mais en un coup, ils sont une petite équipe de joueurs aux avatars trop cool
(on se doute donc qu’ils sont tous de joufflus pédophiles quadra IRL) et cette petite troupe, hé bien, trouve
les clés, hé oui, puisqu’ils sont des héros. Dans le jeu, il y a plein de
méchants, qui sont aussi méchants dans la vraie vie. Il y a un mic-mac entre
les deux pas évident à comprendre (là j’ai de nouveau u peu zappé le film). Il
y a toute une scène délirante en mode jeu vidéo inspiré de Shining – espérons
que Spipi ne se mette jamais aux jeux vidéos, il a réussi à presque gâcher le
souvenir quasi parfait que j’avais du film – puis finalement, on trouve des
clés, des gens se battent, une fille s’échappe. On découvre aussi les vrais
visages de nos joueurs qui sont tous jeunes, beaux, cool et sans défauts
majeurs. Hyperréaliste, on vous le dit. A la fin, il y a une grosse bagarre. C’est
bien. Je n’ai pas compris la morale du film, si ce n’est que l’amitié, c’est
bien, les pauvres, c’est cool et les méchants, c’est très méchant. Nice.
On m’en a rabattu
les oreilles, j’ai donc fini par regarder The
shape of water, film d’amour un peu fantastique, genre conte de fée à
frissons pour adultes. Venant de Del Toro, ça promettait d’être au moins un peu
sanglant quand même. L’intrigue est simple : une femme de ménage muette
qui vit seule dans une petite routine de souris modeste, avec pour seul ami un
vieux un peu retiré qui est obsédé par les tartes au citron et son ex, tombe
amoureuse inexplicablement d’une homme poisson tout droit sorti du lagon bleu
et qui est hébergé par l’entreprise de trucs scientifiques ultra secrets pour
laquelle elle travaille. S’ensuite une histoire d’amour avec des rebondissements,
des gentils, des méchants, et tout ça. Les 20 première minutes m’ont fait très
peur : et si ce n’était qu’un Amélie Poulain 2, avec tout ce que ce film
peut avoir d’épidermiquement horripilant (le faux vintage, la musique
nostalgique à l’accordéon, les petites manies d’une vieille fille un peu
timide, l’ami excentrique et leurs petits rituels neuneus, la meilleure amie de
boulot ultra normale et bravache, le métier de domestique humble, la petite coupe
au carré super moche, jusque dans l’amour pour les œufs à la coque) ? J’ai
patiemment attendu que le film se transforme en bain de sang (ou au moins en pédiluve).
Mais las, ce moment jamais ne survint. C’est donc très Poulain, avec au moins l’avantage
qu’elle est muette et ne nous casse pas les couilles avec ses observations
philosophico-Forrest Gumpesque sur l’existence. C’est déjà ça. Le côté conte de
fée et ses codes n’est pas mal exploité, avec toute une imagerie de gangster à
chapeaux ( Michael Shannon, wtf ?) et disons qu’on se prend au jeu dans la
dernière demi-heure dans laquelle ça devient aquatique ( et sous l’eau, le silence).
Pour le reste, c’est assez naze, on n’y croit pas une seconde – mais ça vient d’une
personne qui a passé les 20 premières minutes d’Harry Potter à se demander
pourquoi ce petit con ne se tire pas de sa cabane sous l’escalier si il est sorcier
bordel). Bref, les contes de fées, c’est
plus de mon âge.
Pour me
consoler, j’ai regardé Cronos du même Guillermo et je fus toute rafistolée. Histoire
bizarre d’un antiquaire qui trouve une petite bête plutôt mignonne et toute
dorée qui sort ses piques si on lui parle gentiment. Ce vieux mécanisme étrange semble ragaillardir
notre homme qui rajeunit de jour en jour. Sans compter sur des méchants,
évidemment, qui veulent eux aussi mettre la main sur le joujou. Un peu un genre
de fable sur le temps (avec beaucoup, beaucoup de références à la temporalité,
du style un mec déguisé en réveil dans une soirée balck tie, super approprié),
puisque c’est le titre aussi, il y aussi des thèmes de vampire, d’éternité, de
rouages. La petit fille du vieux est vraiment épatante et absolument non-plussed
au regarde des trucs chelous qui arrivent à son papy – dans le genre papy
revient d’entre les morts et a la peau toute grisonnante qui se déviande, so
what. Une vraie milléniale quoi.
Ready player one, Spielberg, 2018
The shape of water, Del Toro, 2017
Cronos, Del Toro, 1993