jeudi 4 juillet 2019

Total Netflix


Des trucs spatiaux et spéciaux: balade dans l'espace, droïdes en folie et magicien des sentiments. Tout et ni'mporte quoi sur Netflix!


Ca fait un bon moment que je dois regarder Gravity. Maintenant que j'ai un projo avec une résolution de folaïe et qui fait un bruit d'aspirateur industriel, je me suis dis qu'il était temps. Je connaissais l'histoire - elle n'est pas bien compliquée - mais je me demandais si l'enthousiasme était à la hauteur. Alors bon, oui, c'est pas mal. On voit des gens qui flottent dans l'espace, ça fait un peu flippette et ça a l'air de faire bien mal. Il y a des débris qui volent dans tous les sens, des plans qui filent un peu le mal de mer: c'est impressionnant. L'histoire n'est pas mal foutue (une mission à la con qui tourne mal à cause de débris qui pètent tout) mais comme souvent remplie d'héroïsme maternel bien américain mâtinée d'une dose de Clooney en mode Nescafé. On flippe avec cette pauvre Sandra coincée dans l'espace, on béée devant les jolies images de la terre et on est bien content quand elle atterrit (oups, spoiler). En dehors de ça, c'est pas non plus le film du siècle. Ceci dit, avec un scénario aussi fin, tenir aussi longtemps sans être chiant, c'est déjà bien.

A l'invers, The black tower est un film dans lequel il se passe mille trucs à la seconde et où une histoire de base plutôt complexe est expédiée avec une rapidité étonnante. Adaptation d'une série de bouqins de Stephen King, il raconte l'histoire d'un petiot qui a, devinez quoi, le Shine (pas le shining, non). Mais c'est presque ça. Il voit donc des trucs dans ses rêves, une société au bord de l'apocalypse avec un méchant tout en noir qui déconne pas. Et si ces rêves étaient vrais? Suspensme! C'est un film plutôt honnête, sauf pour quelques scènes matrix à la fin qui sont à la limite du ridicule. Le côté un peu expéditif est dommage, mais on sent qu'on a gardé le mini-minimum de l'histoire  pour l'empaqueter façon Disney pour ado. Du coup ça manque parfois de consistance, les personnages ne font littéralement que passer, on a l'impression d'avoir vu plein de trucs sans en avoir vu aucun. Très millenial en somme.

Il y a enfin I am mother, un film futuristo-reproductif qui a l'air de pas tenir la route à la base (mais en fait si à la fin). Bon, les ficelles sont aussi un peu grosses mais apèrs tout pourquoi pas. Meuf (elle n'a littéralement pas de nom) est un bébé né et élevé dans une base secrète par un robot. Comment un être humain peut se développer normalement en n'ayant jamais une seule interaction avec un être de la même espèce, il faudra qu'on m'explique mais bon C'EST UN  FILM il paraît (ha bon?). Bref, Meuf, devient une meuf plutôt normale sauf qu'elle est persuadée que la planète est complètement radioactive et que personne n'a survécu dehors. Jusqu'à ce qu'une estrangère se pointe qui remet tout en question: y'a des gens dehors? Y sont pourchassés par qui? Bon, je n'en dirai pas plus, je suis trop gentille. On voit venir le twist gros comme une maison par contre, l'explication finale est plutôt faiblarde - genre pas super crédible mais C'EST UN FILM PUTAIN. C'est donc totalement logique que ça ait trois queues et deux têtes. Après tout, c'est le futur. Ceci dit, c'est pas trop chiant, ça ne pose pas trop de questions et il y a des beaux robots. C'est meugnon même parfois. 

Gravity, Cuaron, 
The black tower, Arcel, 2017
I am mother, Sputore, 2019

samedi 8 juin 2019

vendredi 7 juin 2019

Cannibal total

Cette semaine, des cannibales et des serial killeures avec toujours une petit touche féminine !

Dans ma peau est un film vu dans le cadre d’un B to Z inspiré (Cannibale féminisme, ou un truc du genre). Bon, c’est dans le thème (écrit et réalisé par une femme) et ça parle de cannibalisme (en plus de cannibalisme féminin). On aurait pensé à quelques autres films autrement plus inspiré (au hasard Trouble every dayGrave) mais bon. Celui-ci nous raconte l’histoire d’Esther qui a l’air d’avoir une vie somme toute normale  - un bullshit job dans le marketing de parfum, un mec à la tête inquiétante (Laurent Lucas) et des amis qui l’emmènent à des fêtes dans des squatt louches. A la faveur d’une de ces nuits folles, elle découvre que son sang n’est pas si dégueu, plutôt goûtu et sans doute plein de fer. S’ensuit une série de mutilations contemplatives, de découverte de son propre corps, littéralement et de moments un peu bizarres. C’est intéressant comme histoire et ça aurait pu devenir quelque chose de très sympa mais ça reste un peu trop  contemplatif justement. On est parfois plus dans la performance visuelle que dans un film à proprement parler : on se regarde beaucoup se manger les parties, on se photographie en se filmant en se regardant dans un miroir (méta de chez méta de chez méta), les personnages restent parfois un peu trop à plat, la tension un peu dans le mou. Après c’est plutôt joli esthétiquement mais a-t-on vraiment besoin de s’emmerder pour que ce soit de l’art ?

Autre histoire de serial kille contemplatif, Beast. Molly, jeune fille rangée dans une ambiance familliale bien plombante, rencontre Renaud, jeune homme fougueux qui braconne sur les sentiers poétiques de l’île de Jersey. Il n’en faut pas plus à notre héroïne pour tomber dans les bras de celui qui pourrait bien s’avérer être un méga sérial killer. Molly n’y croit pas trop mais elle ment quand même (étrange logique de l ‘amour). La question : survit-on, en tant que couple, à l’un des deux étant possiblement un serial killer ? Réponse : difficilement, mais ça fait de très beaux plans et des séquences assez jolies. Le film s’en sort plutôt bien au niveau rythme, reste dans quelque chose de plausible sans tomber dans du sensass ou du pathos. Il y a une très jolie présence de cette Molly dans un paysage rocheux pas très sympa, étouffée par une mère assez atroce et prise dans une gangrène tout insulaire, celle d’un microcosme bête et méchant fait des gens qui ne voient pas très loin. Très jolie fin aussi

Enfin une dernière livraison vue au B to Z, Ravenous, mix improbable en western, aventure et cannibalisme. On y retrouve plein de types qui jouent dans d’autres séries, c’est un peu le film supermarché de l’acteur de seconde main. Un jeune soldat bien vaillant est envoyé au milieu de nulle part pour surveiller un poste militaire planqué dans la montagne qu’on sait pas trop à quoi y sert mais bon il est là et faut le surveiller. Après quelques jours, survient un type blessé qu’a pas l’air dans son assiette. Il raconte une histoire à la mord moi le noeud comme quoi il aurait boulotté ses potes dans une grotte pas loin et emmène son petit monde là-bas (histoire de montrer les restes ? whatever) Cette expédition ne tournera cependant pas comme prévu, mouahaha. Alors c’est pas mauvais, plutôt rigolo, dans un contexte qui change un peu des cannibaux habituels. Quelques trucs pas méga cohérent, notamment dans la bataille/boustifaille finale, mais bon. Et là-dessus, une BO signé Damon Albarn et Michael Nyman, truc assez génial, entre du symphonico/banjo et de l’éléctro ritournelle : on ne sait pas trop d’où ça sort, mais ça fait vraiment du bien finalement.

Dans ma peau, De Van, 2002
Beast, Pearce, 2017
Ravenous, Bird, 1999

dimanche 24 mars 2019

Trou Détective

Sur recommandations de gens bien intentionnés et après un voyage mémorable dans mon Nord prénatal, j’ai enfin regardé et fini le p’tit Quinquin, que je ne sais pas trop comment prendre : de quoi ça parle ? On ne sait pas trop.

C’est une histoire de meurtres, c’est certain, une histoire de gamins qui jouent dans des bunkers, une histoire de flics chelous, une histoire de paysages immobiles du Nord et de villageois un peu bizarres.

Dans un village planté au bord de la mer du Nord, des cadavres se mettent à apparaître coupés en petits bouts, balancés dans des vaches mortes de-ci de-là. Une paire gendarmes est affrété pour enquêter, classique avec un vieux sage à gros sourcils et un jeune loup qui fait des wheeling en bagnole banalisée. On ne comprend pas leur méthode d’enquête, c’est probablement qu’ils n’en ont pas et que quand quelque chose se passe, on est toujours un peu empêchés – on ne pige rien à ce qu’ils disent, la lettre avec des infos super importantes reste hors-champs, les conclusions n’arrivent jamais.

A côté de ça, la vie se déroule dans un bout de village sans grande ambition : des amourettes, des auto-tampon, des majorettes qui répètent leur 14 juillet, des vaches qui vont et viennent, impassibles.

C’est très bizarre et très satisfaisant à la fois : entre les quinze séries policières qui sortent par mois,  avec leurs intrigue intriquées qui finissent de toute façon toutes par se ressembler, on est bizarrement pris par le rythme du rien, par la présence d’éléments policiers classique (« la découverte », « la fausse piste », « le mauvais coupable » etc) mais qui ne débouchent jamais sur rien. C’est très reposant en fait, et on apprend relativement vite à ne pas vouloir ni attendre autre chose que cette contemplation un peu végétative de grands espaces vides.

Finalement, ça ressemble parfois à ce qu’est devenu True Detective (saison 3) : des longs plans lents d’endroits ravagés, qui puent le pauvre et l’oubli, des personnages aux marges, (voire carrément freak pour le p’tit Quinquin), une enquête qui ne progresse pas et des enquêteurs qui font des têtes  chelous en jouant avec leurs gros sourcils. Le problème de True Détective est qu’il n’arrive pas au bout de son raisonnement : faire du détective sans en faire, et qu’il succombe à cette tentation dommage de fabriquer une histoire en 6-4-2 qui nous laisse peu satisfaits. On vote à 100% pour Trou Détective du coup.

P'tit Quinquin, Dumont, 2014

samedi 23 mars 2019

Total Netflix

A force de recherches et de hack pour s’y retrouver dans le système de catalogue le plus merdique du monde, on a fini par dénicher quelques trucs sympas sur Netflix: du culte, du cuculte et de vieux cul aussi.

Le culte, c’est Mean streets, un des premiers films de Scorsese et sa première collaboration avec Robert you fuck my wife  de Niro. C’est aussi le début des films de gangsters en tous genre, avec déjà quelques images qui reviendront ensuite, des procédés et des thématiques qu’on retrouve un peu partout. Charlie, petit mafieux classieux, essaie de percer avec son poteau Johnny boy. Ce dernier n’est pas trop finaud et augure déjà les moult rôles du meilleur-ami-du-héros-qui-fout-la-merde. Soyons franc, Johnny n’est pas bien malin. Pas beaucoup de tact ni de diplomatie, un genre d’ego qui n’a pas dû voir beaucoup de surmoi, un brin de mégalomanie avec toujours un peu de paranoïa derrière : on est mal barré. Pour le reste, on suit un genre de tranche de vie des deux compères qui trainent dans les bars, draguent des meufs, se battent à coup de poubelle et fomentent des coups foireux. Tout ressemble un peu à un documentaire : des plans pas toujours focus où on perd le sujet, des bruits dans tous les sens qui font brailler le sujet, des insert de fête de quartier à coup de fanfare votive chelou : ça sent la pizza quoi. C’est fatigant à voir (du coup) mais assez gratifiant, déjà pare que c’est drôle, ensuite parce que c’est une belle aventure humaine (je déconne) mais surtout parce que pas mal de choses s’y trouvent : des beaux longs travellings dans des restos, des personnages en quête de rédemption, des mégalo un peu Sophocléen qui aiment un peu trop le tragique pour être honnêtes : on aime !

Le cuculte est un film pas forcément mauvais mais un peu concon sur la fin. While we’re young est une comédie grinçante sur la mid-life crisis chez les artistes new-yorkais. Un truc qui touche tout le monde, quoi. Josh est documentariste et professeur de cinéma (= il a produit un film et écrit le suivant depuis 15 ans). Avec sa femme Cornelia, ils mènent une vie plutôt cool, en ceci qu’ils n’ont pas d’enfant et qu’ils peuvent donc faire un tas de trucs que leurs amis pondeurs ne peuvent/ne veulent plus faire. Ce faisant, ils rencontrent un couple de jeunots, Jamie et Machine (sa meuf) qui sont de twenty-something et complètement hipster. Jamie est évidemment documentariste en devenir et , tient, ça tombe bien, le père de Cornélia produit des documentaires ! On voit déjà comment ça va finir, masi pas Josh, visiblement qui est complètement enthousiasmé et emballé par la vie ultra-cool que mènent ces deux jeunes gens (ils lisent des livres en papier ! Ils font vélo, sans casque ! Ils ont une poule dans leur loft plein de vieux meubles pourris qui sentent le clodo !). Bref, Josh et sa chère tendre, se sentent mal dans leur petite vie de bourgeois, alors qu’ils pourraient eux aussi faire du hiphop dasn la rue en faisant des barbecue urbains, des piknik életroniques, des road-trip improvisés enfin tout un tas de trucs que tu es très content de pouvoir arrêter de faire semblant d’aimer quand tu approches les 35. La suite est facile à prévoir mais la fin est très décevante, hyper condescendante, puritaine et franchement conne à crever. Pour le reste, c’est plutôt bien vu : l’émerveillement hébété et débile des vieux, la pose hipster ridicule des jeunes, les gimmicks d’une génération dont franchement je n’attends pplus grand chose (et certainement pas qu’ils payent ma putain de pension) : bref, c’est drôle.

Le vieux cul, c’est Nebraska, film en N/B surun vieux qui fait un road-trip sentimental avec son fils, bref, un film Sundance qu’on peut placer dans des dîners. Woody, retraité alcoolique en rémission (quelle idée), décide d’aller toucher le million qu’il aurait reçu d’après la pub reçue dans son courrier. Vous l’aurez deviné : encore une victime âgée d’un scam publicitaire ! Son fils David a beau essayer de le convaincre que des sousous il n’y en a point, Woody veut son pognasse. S’ensuit un road-trip qui, miracle, passe par la ville d’enfance de ce cher monsieur. On y rencontre de la famille, des vieilles connaissances, sa femme qui vient y faire un tour aussi : tout cela créé du beau drame à n’en plus finir, mais toujours un peu drôle – les rednecks sont quand même pas futfut qu’on se dit. Au final : de l’émotion, du souvenir, des vieux foireux qu’on ne comprend pas que quelqu’un ne les a toujours pas jetés à la poubelle, parce que franchement hein, et toujours une fin qui réconcilie tout le monde, l’Amérique avec sa vision du 13e siècle de la famille et les jeunes-cool qui veulent bien déconner mais-quand-même-c’est-ton-père-quand-même-putain. Pas mal branlé, mais un peu timoré comme souvent dans ces films indy-mais-pas-trop.

Mean streets, Scorsese, 1976
While we’re young, Baumbach,2014
Nebraska, Payne, 2013

mardi 12 mars 2019

Ecran total

Alors que les jeunes de la planète entière ont visiblement lâché l’affaire pour le climat (ah non, ils étaient probablement en train de profiter de la nature préservée dans un festival techno de la plus haute teneur écologique), rappelons-nous quand même que ce ne sont que des ados merdeux qu’il faut remettre dans le droit chemin, bon sang.

The miseducation of Cameron Post parle exactement de ça : Cameron se fait choper sur le siège arrière d’une bagnole avec la prom queen de son école. Pas bien. Pour le soigner de cette maladie, on l’envoie en cure de reconversion, genre de camp scout homophobe (pléonasme ?) pour lui redonner goût à la saucisse de Francfort. Alors ça marche moyen – déjà, on peut questionner l’idée géniale de rassembler tous ces petiots en chambrée non-mixtes. Car la nuit, Satan l’habite. Bref. Filmé de manière plutôt documentaire, sans vraiment de visibilité sur les intérieurs, on en apprend peu sur ce que peut ressentir une personne à qui on inflige ce genre de chose. On flippe par contre pas mal en voyant les animateurs et les activités qu’ils proposent – des genres de thérapies de groupe punitives pour exorciser le SSA (same sex attraction pour ceux qui n’ont pas compris). C’est une fiction, mais la réalité ne doit pas être bien loin (on imagine même pire).  C’est assez beau, très matter-of-fact, sans pathos. D’autant plus glaçant que ça ne prend pas vraiment parti (en sous-main oui, mais pas dans la construction des personnages ou dans leur représentation) et qu’on se retrouve face à des personnages d’ados finalement assez cohérents et paumés mais face à des adultes qui n’ont pas l’air de piger grand-chose, si ce n’est qu’il faut éradiquer le péché. Si ces êtres ne faisaient pas autant de mal, on en aurait presque pitié finalement.

Même type de pensionnat, différente ambiance : Down a dark hall. Kit est une jeune fille (de 25 ans au moins) à problèmes. C’est vrai qu’à 25 piges en être encore à foutre le feu aux poubelles de l’athénée, c’est un peu embêtant. On l’envoie donc dans un pensionnat pour jeunes filles (de son âge, hein faut pas déconner) qui ont toute le même problème mais qui ont la chance d’être ultra bonnes comme la moyenne des ados le sont (haha).  Uma Thurman est la maîtresse de cette école atypique, qui se propose de prendre des jeunes à problème et de les transformer en artistes pour qu’ils puissent s’inscrire à l’ERG et faire une belle carrière à la smart faire profiter le monde de leur talent. Chacun trouve donc miraculeusement son truc, qui la peinture, qui le piano, qui les mathématique qui l’écriture (on pourrait faire une remarque pop-féministe que une matheuse pour trois artistes de salon, c’est peu mais bon). Tout ce génie, toute cette transe qui accompagne l’acte salvateur de création : c’est que du bonheur. Mais en fait non ! Un mystère profond et bizarre se cache derrière cette soudaine révélation du don ! Des visions étranges, des ombres qui filent derrière les portes, des balck-out inexpliqués : serait-ce un souvenir d’une mauvaise fin de soirée au Barlok ? Pas du tout ! C’est le diable, car comme dit plus haut, on constate souvent qu’un jeune génie, Satan l’habite. C’est un film plutôt honnête, qui essaie de faire ce qu’il peut avec ce qu’il a: une vision de l’art élaborée par Brenda, un cahier de charge à base de petites jupes d’écolière et beaucoup d’explosifs à placer. Bon, on ne s’ennuie pas trop, on rigole un peu et on en apprend sur l’éducation en tout cas !


Dernier pensionnat, pour les très grandes filles cette fois c, avec Unsane, une histoire d’asile qui tourne mal comme on les aime. Sawyer vient de déménager dans une nouvelle ville, pour commencer une nouvelle vie. Comme souvent, c’est à ce moment-là que les choses vont se gâter, mouahaha. Après une petite attaque de panique, elle se retrouve internée contre son gré, tout simplement. Dans un asile qui fait flipper à mort, la voilà aux prises avec ce qu’elle croit être son ancien stalker. Alors, dingo ou pas dingo ? Faut pas en dire plus, ce serait péché ! Le film est vraiment démentiel, filmé impeccablement, en raccord complet avec le sujet et les personnages, en mode paranoïa totale. Ça devient bien trash à la fin et on s’accroche un peu à son canapé, mais putain, qu’est-ce que c’est bien. Steve, you did it again !

The miseducation of Cameron Post, Akhavan, 2018,
Down a dark hall, Cortès, 2018
Unsane, Soderberg, 2018

lundi 11 février 2019

Ecran total

Beaucoup de films vus ces derniers temps et pas beaucoup de temps pour les digérer mais certains restent dans l’oeil – ou dans les dents, c’est selon.

Spider fait partie des rares Cronenberg que je n’avais jamais vus. Pas super connu, pas hyper folichon non plus : mouais. On découvre Spider à sa sortie de prison : on ne sait pas trop ce qu’il a fait, mais il a l’air d’avoir un peu de mal avec la vie. Le voilà qui débarque dans une genre de maison pour fous mais en mode open et sympa, avec mégère british et cafards en folie. Un endroit bien dégueu donc, plein de gens bizarres et de pudding étrange. Notre ami part alors en vadrouille sur les lieux de son enfance, nous baladant sympathiquement au gré de ses errances entre présent et passé, lui et un autr,e lui est un autre et tout ça. Parfois on ne pige pas trop, mais on aperçoit une enfance pas piquée des vers, avec des parents pas super. Tout ça finit dans le sang évidemment mais lequel ? Sans que ce soit mauvais, c’est un peu fatigant à force d’yeux roulés, de contre-plongés et d’hôtel miteux : on a compris que le cerveau de Spider n’est pas un endroit sympa, pas plus que son enfance et que la place que la société lui réserve. Mais bon, à un moment, ça va.

Ascenseur pour l’échafaud était un des Clouzot sur ma liste qui date un peu : il ne me déçut point même si ce n’est pas mon préféré. Ca raconte l’histoire de comment un plan hyper préparé peut merdre à cause d’un ascenseur en panne. Julien, homme employé d’un armurier hyper riche dont il se tape la femme, met au point un plan machiavélique pour se débarrasser du mari. Las, il oublie ses clopes au bureau et doit remonter et là, patatra, ascenseur en panne. A partir de là, c’est l’escalade et tout s’enchaîne pour Julien qui se retrouve trempé dans de multiples trucs avec lesquels il n’a rien à voir sans autre défense que... son ascenseur justement. L’idée n’est pas mauvaise mais manque parfois de consistance : d’accord l’ascenseur est en panne mais il y a aussi des éléments qui n’ont rien à voir qui participent au chaos ( et qui jouent beaucoup au niveau de l’intrigue). La BO est assez terrible, un jazzy très noir américain.

J’ai par hasard retrouvé une autre adaptation de Charlie et la chocolaterie. Pour ceux qui connaissent leur même, c’est le film dont vient ces mèmes
                                                   





Ca donne une idée du genre. L’histoire n’est plus à présenter – gamin trouve un ticket, tout le monde va dans une chocolaterie, les gamins crèvent les uns après les autres, sauf le gentil, fin – mais le traitement est rigolo puisque c’est une vraie de vraie comédie musicale, avec des gens qui se mettent à danser au son de chansons plutôt mauvaises, avec des paroles approximatives et des chorés pas vraiment Queen-B. Les décors en bonbon ont l’air miam, les Oompa Loompa font flipper à mort et on repart avec une tas de répliques TWSS – des hommes d’âge mur qui professent leur amour des enfants et des bonbons, et des bonbons qu’on donne aux enfants et tout ça et tout ça.

Et puis un truc tant attendu qui s’est révélé très bof , c’est Glass. J’avais vu avec beaucoup d’intérêt ce cher Shamammalan revenir à des films qui font un peu flipper – The visit était terrible, Split pas mal du tout – du coup, un crossover entre deux de ses films, ouaou. Alors j’aurais déjà dû me méfier au terme « crossover ». C’est en général un truc plutôt bidon qu’on utilise beaucoup pour accoupler des franchises en perte de vitesse et c’est un truc de films de super-héros qui me font chier comme la mort (je sais, je n’ai pas assez essayé, mais je m’en fous). Bon Glass, se présente comme un crossover entre Split et Unbreakable. Genre l’un poursuit l’autre. Sauf que. On commence dans un truc un peu action, thriller puis pouf, capture. Nos zozos vont de conserve dans un hôpital bizarre, gardée par un seul gardien de nuit et géré par un seul et unique médécin aux méthodes chelous. Je ne raconte pas la suite (il n’y a pas grand-chose à raconter de toute façon hein) mais disons que ça veut faire son film de super-héros sans être super clair là-dessus. Au moment où tu devrais avoir compris que c’est un jeu avec le genre, il est déjà trop tard, et tu as accès à la fameuse ‘explication-du-film-pour-les-débiles’ où on te redit tellement de fois ce que tu aurais dû comprendre (heeeeeeiiiiin, c’est un jeu avec le geeeennnnre en fait) que tu as envie de mettre une claque à l’écran. Parfois on dirait juste une excuse pour les trous noirs dans le scénario. Bon, il paraît que je suis de mauvaise fois, parce que les gens qui regardent des films de super-héros, eux, avaient compris. Hé ben si c’est un film de super-héros, il fait partie de ceux que je trouve à chier, voilà

Spider, Cronenberg,2002
Ascenseur pour l'échafaud, Clouzot, 1958
Charlie and the chocolate factory,Suart, 1971
Glass, Shyamalan, 2019