vendredi 14 juin 2013

Sound of silence



J'ai eu la chance d'assister par hasard à une représentation de Continu, un spectacle de Sasha Waltz (and friends?), ce qui ne me dit pas grand chose étant donnée mon inculture globale de la danse moderne. J'ai toujours un peu de mal avec le ballet, mais je me soigne. Je ne pense pas avoir tout compris à ce qui se passait sur scène d'un point de vue herméneutico-structuraliste, mais j'ai noté quelques trucs qui m'ont beaucoup plu.

- L'opposition entre les deux parties, l'une très froide, métallisée aussi bien dans le son que dans le décor (une sorte de grosse boîte noire) et stridente et l'autre beaucoup plus douce, organique.
- Une scénographie hyper minimale mais hyper efficace -surtout dans l'utilisation des lumières- et qui semble pouvoir être transportable et adaptable, ce qui est à mon sens non seulement super pratique, mais aussi très intelligent dans la conception rapport à l'espace ( sans tomber dans du théâtre de tréteaux-isme cheap).
- J'ai l'impression pour la première fois de saisir une sorte de narration. Soit parce que c'était clair, soit je deviens super forte ( yay me!)

Mais ce qui m'a vraiment frappée, sidérée, c'est la façon dont le mouvement est sorti de son carcan visuel et éphémère pour devenir audible et visible dans son déroulement. Il y a une utilisation du silence qui fait entendre, au-delà des respirations des danseurs, les mouvements effectués en groupe, de façon presque imperceptible mais bien réelle et qui ancre le tout dans une logique corporelle très immédiate pour le spectateur- dont celui qui n'y entrave que dalle, comme votre humble légumineux. La fin de la deuxième partie utilise un dispositif qui permet de suivre le mouvement des danseurs à la trace, puisqu'ils dessinent littéralement en bougeant. Ce dispositif se met en place presque sans rien dire et révèle à la fin une écriture du mouvement dans son déploiement qui est juste trop bien pensée. 

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