vendredi 29 mai 2015

Mad Max and the Hell's Grannies

Après moult visionnages de la bande-annonce, rêves torrides et parfois franchement dégueulasses et projets de tatouages en forme de crâne tuné, j'ai enfin vu Mad Max. Totalement étrangère au mythe, puisque j'avais exactement 0 ans quand cette démence s'est répandue sur terre, je voulais surtout vérifier s'il était possible de faire un film dont le pitch se résume à une course poursuite de 2h sans Vin Diesel dedans. Et je voulais voir Tom-le-Hardi faire la moue et rouler des yeux. De ce point de vue, pas de déception: Hardy donne une nouvelle dimension à la lippe via une ductilité et une expressivité plus observée depuis la botoxisation d’Emmanuelle B (comme botox, haha). Au niveau de la poursuite, idem, que de moteurs, que de sauts dans le vide, que de fautes de roulage! Sans même me sentir coupable pour une fois, je peux dire que j'ai bien kiffé ma race: c'est très joli, complètement débridé, excessif, outrancier, voire superlatif.

Max, un zoneur solitaire, qui a peur des enfants imaginaires et qui mange des lézards, se fait choper par des albinos superpuissants du désert, genre des types un peu saumâtres mais gentiment fou-furieux. Réduit à l'état de sac de sang, il se retrouve (zut alors) au milieu d'une bordélique évasion de bonnasses féministo-Victoria Secret (vachement crédible, donc) emmenées par la trop cool Furiosa qui conduit pas mal considérant son bras en moins. Poursuivis par un genre d'Ozzy Osbourne dont la pose d'implants dentaires aurait mal tourné, propriétaire légal des mignonnes en question, Max qui épargne sa précieuse babine en ne prononçant que quelques mots sur tout le film - dialogue qui a sans doute été écrit par le gecko domestique de Miller - devient cependant le roc, la péninsule (oouuuh) sur laquelle se consolide cette alliance improbable, à l'image des rencontres inoubliables faites dans une gare Greyhound de Knoxville entre 2 et 5h du. Roulant toujours vers l'Est (Max est trop fort, il se repère grâce au vol des lézards argentés), ils finissent par trouver ce qu'ils cherchaient: un gang de mamy biker badass (on oserait bien le "ELLE's Angels", mais bon...) qui font pousser des plantes dans des crânes de vautour. Je ne raconterai pas la suite: j'en ai déjà trop dit - quoique si vous n'avez toujours pas vu le film à ce stade, vous méritez sans doute d'être exclu du chômage, rayé des listes électorales et de perdre tous vos cheveux dans d'atroces souffrances. Disons simplement qu'une décision heureuse, bien que stupide à certains égards, permet à cette course folle de reprendre, pour ne s'achever qu'une fois le tyran crevé.

Esthétiquement, ça envoie du bois, avec des bricolages de caisses complètement barges, des assemblages de bouts de trucs trouvés sur des poubelles, des constructions prosthético-organiques qui feraient juter Cronenberg, même si c'est moins gluant que chez lui et puis un sens du détail rigolo, un aspect jouissif de sale gosse - LA question du joueur de guitare.  D'aucuns interprètent parfois l'univers bagnoleux comme un fantasme inavoué d'un fan de tuning qui s'ignore. Je pense surtout que ça fait appel au biker crasseux qui sommeille en chacun de nous - et qui se réunit devant le Belga une fois par semaine. Tout ce cuir, ces moustaches, ô maman, c'est déroutant. 

On reste avec quelques questions: pourquoi Immortan Joe est-il saupoudré de farine avant d'être glissé dans son armure de plexi? Risque-t-il de rester collé au fond lors de la cuisson, telle une pizza cuite au feu de bois? Qui tient les perches sur lesquelles se balancent les avortons blafards? Tout porte à croire qu'il s'agit d'une personne, mais la courbe effectuée fait penser à un système monté sur ressort. Quel est ce miraculeux produit argenté en spray qu'on met sur ses dents? Où s'en procurer à Bruxelles?

2 commentaires:

Satanboucheuncoin a dit…

Il mange pas n'importe quels lézards, seul des lézards à deux têtes !

Le chicon masqué a dit…

C'est toi le lézard bicéphale :-*