lundi 11 mai 2015

Ecran total

Blue ruins, un film qui commence comme une virée de hipster et qui finit comme The Devil's Rejects: ben ça alors. Où l'on découvre la vérité: le hipstérisme est une simple phase entre le clodo et le gendre parfait, comme le montrent ces image éloquentes:
yo, trop cool!
bouh, trop bourge!
Bon, plus sérieusement. Il s'agit d'un film de vengeance pas mal fait, qui surprend un peu au niveau du timing, puisqu'elle est consommée dans le premier quart d'heure. On s'attendait à une longue préparation du héros, fourbissant son plan machiavélique au coin du feu, composant dans sa tête des symphonies de boyaux mais en fait plouf, le meurtre arrive de façon plutôt inopinée dans un non-climax absolu, le film est donc ailleurs. A partir de là, il part en règlement de compte entre une famille de redneck et notre héros, dont on ne sait pas grand chose. Pas grand chose, c'est le point de vue adopté dès le départ: pas trop causeur, pas de flashback, pas d'explications et peu d'élucidations finalement. On voit juste un gentil barbu devenir en deux-temps trois mouvements une putain de machine à tuer - ça tient à peu de choses donc. La photographie est à la hauteur du reste: plutôt minimaliste, immobile, sans chercher l'effet de style. 

The Signal commence lui aussi comme un roadtrip de jeunes-cool-geek-trop-frais-du-MIT et puis ça prend une direction qui reste encore incertaine à ce jour: c'est un film d'alien, c'est sur, mais encore? Du jours au lendemain, nos petiots se retrouvent dans une sorte d’hôpital bunker, plein de gens chelous qui leur bricolent des trucs sur les jambes. Quand ils finissent par se rendre compte que les trucs bizarres en question sont en fait des méga-membres superpuissants, ils se cassent en douce, l'un grâce à ses pattes supersoniques, l'autre à coup de poings hulkien. Leur escapade à l'extérieur leur confirme une bien triste nouvelle: ils sont dans un genre de zone contrôlée par quelqu'un, quelque part et puis en fait ce n'est pas une zone, car tout ça n'est qu'illusion et un grand mur de matrices qui clignotent. Bon bref, j'ai arrêté de suivre au bout d'un moment: mais vous voyez le topo.  Quelques scènes relèvent le niveau, pour le reste, on attend avec impatience que quelqu'un nous greffe un super cerveau.

Je pensais avoir tout vu en terme de scénario foireux, mais c'était sans compter sur ce traître de mois de mai. Automata est un des truc de robots les plus improbables que j'aie eu l'occasion de voir. Sur le sujet classique des robots qui veulent devenir humains, on voit d'une société où les robots pullulent dans laquelle on se rend compte que certains d'entre eux commencent à se réparer tout seuls et même à s'améliorer, avec comme question de fond: où finira-ce? Et si ils finissaient par prendre le pouvoir et nous greffer à tous des bouts de corps en polyester expansé? Il faut donc en finir! Antonio Banderas part faire son enquête sur le pourquoi du comment: c'est en fait un médecin maléfique, Melanie Griffith qui ressemble de plus en plus à un robot pour le coup, qui est à l'origine de ce boxon. Ses raisons sont peut-être métaphysiques, peut-être pas: j'étais trop fascinée par la fixité absolue des muscles de son visage quand elle parle pour écouter ce qu'elle chouinait. Du coup je n'ai pas compris comment Tonio se retrouve dans le désert, à la recherche de on sait pas quoi, protégé par des robots complètement nazes qui au lieu de faire des méga-bombes nucléo-ribonique construisent un trop mignon robot domestique qui ressemble à un chien/pieuvre/cafard. Vachement utile. Quand les méchants humains arrivent pour niquer les robots, fatalement, ça finit mal, puisqu'ils n'ont qu'un tournevis en guise d'arme. Pas de bol. En dehors d'une lenteur insupportable, le truc ne tient pas vraiment la route, alors que l'idée de départ était plus tôt pas mal.

Et last but not least: j'ai accepté après de longues négociations de regarder Sharknado, un film avec des requins dans des tornades. Pas grand chose à en dire: il y a des requins et des tornades. Les effets sont tellement spéciaux qu'on dirait des mascottes de Disney récupérées pour l'occasion et portées par des mexicains saisonniers. Une note intéressante: c'est un film de has-been dès le départ, avec Ian Beverly Hills Ziering et Tara American Pie Reid, tous les deux dans des rôles de vieux qui ont du mal à lâcher l'affaire. Une mention spéciale à l'attaque à la tronçonneuse finale qui relève presque le niveau. Ou pas.

Blue Ruins, Saulnier, 2014
The Signal, Eubank, 2014
Automata, Ibanez, 2014
Sharknado, Ferrante, 2013


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