lundi 4 juillet 2016

Ecran total

Je me rends compte que j'ai été peu assidue et un peu vilaine ces derniers temps - pas que je n'ai pas regardé des trucs succulents mais le temps magnifique du mois de juin incitant à la promenade baignade a fait que voilà. Quelques trucs ont surnagé cependant:

Gone girl, thriller impeccable de Fincher qui nous tient encore une fois plus de deux heures sans nous faire chier une minute - il est trop fort. Histoire qui pourrait être improbable de l'entube du siècle qui démonte pas mal de trucs et qui prouve que les femmes maléfiques sont quand même plus classes quand il s'agit de vengeance. Nick, mari un peu mou et dépressif, rentre le jour de son anniversaire de mariage pour trouver sa chère et tendre Amy disparue: où, quand, quoi, comment? Il s'inquiète, on enquête et on découvre, en alternance les carnets intimes de la gourgandine qui nous raconte une histoire trop merveilleuse qu'elle est belle et qui donne parfois un peu envie de vomir. Pas longtemps, car il s'avère que Nick est pas si jouasse que ça et surtout, erreur ultime, joue à la fessée avec une de ses étudiantes. On ne le répétera jamais assez: arrêtez de croire que vous êtes plus malin qu'une paranoïaque obsessionnelle, si vous la trompez, elle le sait et sa vengeance sera aussi froide qu'un mois de juin à la Côté. Le film passe à mi-cheminn du film classique policier à un truc complètement taré dont on ne racontera rien - ça fait un peu le même effet que " A la folie, pas du tout", excellent petit truc qui te prend sans te demander ton avis et te laisse tout pantois à répéter " La salope. Laaa saloooooope. Laaaaa saaaaloooooooooopeeeee" (etc ad lib).

En cette période de festivals, on ne parle pas assez de tous ces petits groupes qui galèrent, qui jouent sur des scènes pourries, dorment dans des camions et qu'on paye de cacahuètes (parfois lancées par le public en guise de distraction). Green room nous montre à quel point la musique, c'est trop galère quand même. Un sympathique groupe de rock (garago-neo-punk on va dire) se voit proposer un gig à un festival de néo-nazi. Ils chouinent un peu ( rapport aux nazis), mais l'appât du gain est plus fort (parce que la musique, c'est pas pour le fric, tu comprends) et filent s'enterrer au milieu d'une forêt dans un bar bien louche. Evidemment ça va merder, évidemment, y'a pas de réseau, évidemment, y'a un type avec des chiens super méchants qui traînent dans le coin et en plus, ils se font jeter des cailloux pendant leur set. Les rednecks, ça suck vraiment. Mi Calvaire, mi Ex Drummer, le tout dans la pure lignée de Blue Ruins, le précédent de Saulnier: images lentes, saturées de silence parfois, violence immobile et pas forcément dans l'amour du détail gore, une sorte de tension sans hystérie qui fait super classe au final. On s'est d'ailleurs laissés aller à rêver à un remake belge du truc, avec un groupe de petit minots flamands débarquant dans un bunker quelque part dans les Fagnes ( et tout ce qui s'ensuit logiquement dans ce type de config').

Last but not least, j'ai ENFIN vu Sisters, film dont j'ai longtemps cherché le titre - je me souvenais juste d'un film dans lequel il y avait un méchant qui s'appelait le méchant docteur Lacan, ce qui m'a beaucoup fait glousser à l'époque. Sisters raconte donc la classique histoire de jumelles, une sympa mais frappée, l'autre tout aussi dingue mais en plus méchante. Deux Lou Doillon pour le prix d'une donc, ça fait beaucoup de dents (Lou Doillon a plus de dents que la moyenne je crois). Le méchant docteur Lacan est en fait le docteur Philip Lacan (hihihi) qui a une relation bien bizarre avec les fifilles et tente de les contrôler et de cacher des trucs à cette jeune journaliste qui dort dans sa voiture (Sévigny, sur tous les coups foireux du cinéma indé) et qui va finir par découvrir la vérité, arrgh. Franchement, j'ai tellement attendu que je m'attendais à un truc dément (ou au moins à un méga Z super drôle) mais ce n'est ni l'un ni l'autre. C'est un peu mou du genou, pas franchement dans l'esthétique mais pas non plus dans le gore, psychologisant gnangan et surtout, surtout, ça manque cruellement de phallus. Déçue.

Gone girl, Fincher, 2014
Green room, Saulnier, 2015
Sisters, Buck, 2006

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