dimanche 17 juillet 2016

Boyz n' da wood

Il y a pas longtemps, je suis tombée sur cet article, pas mal branlé (huhuhu) il faut l'avouer, et qui résume assez bien l'état d'ignorance par rapport à leur sexe où se trouvent beaucoup de jeunes femmes. Je suis à la base plutôt anti-sexiste que féministe: je trouve ça fondamentalement assez con de penser que l'appareil génital de quelqu'un détermine sa manière d'être et je me suis du coup posée la question: quid des conneries qu'on raconte aux garçons? Parce qu'il y en un tas, et pas beaucoup de gens pour s'en offusquer. Loin de moi l'idée de faire une étude sociologique poussée, un article scientifique ou de prétendre à quoi que ce soit d'autre qu'une simple idée, comme ça, du nombre de mensonges dont on gave les hommes quant à leur sexe - très souvent entendus de la bouche de femmes qui, comme on le sait souvent, sont les premières ennemies du féminisme dans le fond.

1: Etre un homme, c'est niquer des meufs (beaucoup, des bonnes, bien, souvent et sans les mains).
Alors qu'une femme d'une trentaine d'années qui n'a eu que quelques partenaires, c'est plutôt normal, l'inverse n'est pas vrai pour un homme: il a peu d'expérience, il est bizarre ("fais gaffe, c'est soit un puceau soit un psychopathe"). Un type qui fait ceinture pendant un, deux trois, ans: mais noooon?! Et ce type de réaction n'est pas qu'un truc de macho entre eux, c'est aussi quelque chose qui est renvoyé par les femmes elles-mêmes dans certaines situations: on considère normal qu'un mec ait plus baisé qu'une femme ce qui rend bizarre, chelou et puceau tous ceux qui ont eut autre chose à faire de leurs années collège (genre étudier).

2: Toute façon, un mec ça a toujours envie.
C'est bien connu, un mec pense au sexe toutes les 2 secondes, il a le cerveau entre les jambes, il pense avec sa bite; en gros, ils sont pas comme nous. Comme bien pointé dans l'article cité, ce truc ne représente pas qu'une oppression pour les femmes, mais pour les hommes également. Et alors que ça fait quelques années déjà qu'on commence (certes, pas partout et pas dans tous les milieux) à accepter le désir des femmes et que celuci s'exprime, c'est le silence absolu sur l'éventuel non-désir des hommes. Bah oui, et si il a pas envie? Bah rien. De même qu'une femme a le droit d'avoir beaucoup envie sans être une nympho, un homme a le droit de n'avoir pas plus envie que ça sans pour autant être bizarre, moins viril, moins mec. L'absence de désir de la part d'un mec plonge parfois les femmes dans des abîmes de perplexité: pourquoi? Et pourquoi pas, en fait? 

3: Mais c'est parce que les mecs, c'est plus simple.
Parce que nous, femmes, avons une sexualité mystérieuse, complexe,avec des orgasmes à plusieurs étages, des points G, des fantasmes, des trucs cérébraux; enfin, une pléthore de façon de faire du sexe, d'en parler, d'y penser et une littérature sur le sujet qui ressemble parfois à une diarrhée de Bukoswki au réveil (mou et odorant mais poétique pour ceux se demandent). Les hommes, par contre, c'est fastoche: bander, rentrer, juter et c'est réglé! Pas besoin de sentiments, c'est connu, pas un gramme de subtilité (bander=désirer, pénétrer=baiser, éjaculer=jouir), pas de complication; quand monsieur a son compte il s'endort et on n'en parle plus. Parce que les hommes, c'est un peu des animaux, c'est certain. Ils n'ont donc pas le droit d'avoir eux aussi des façons diversifiées d'aimer, de jouir et de désirer, non, ça c'est "un truc de fille", on se pose peu la question de l'orgasme masculin et on ne s'intéresse à la sexualité masculine que lorsque celle-ci tombe "en panne" (comme une petite machine qu'on répare à coup de pilules avalées honteusement). En dehors du fait que ça cantonne l'homme dans une position de brute épaisse et de chien lubrique peu enviable, ça oblitère l'idée d'un territoire sexuel aussi immense que celui d'une femme et d'une sexualité qui va largement plus loin qu'une sexualité génitale.

4: Quand c'est non, c'est non
Celle-là, je l'aime bien et elle va être un peu casse-gueule. Alors oui, il faut bien rappeler au genre masculin qu'une femme qui dit non dit non et pas autre chose. Mais si on pouvait par la même occasion arrêter ce petit sexisme ordinaire qui consiste à faire croire que les femmes ne disent pas ce qu'elles pensent et disent toujours le contraire parce qu'elles ont plein de sentiments à l'intérieur et de trucs bizarres et complexes et qu'elles sont toute pleines de sensibilité et d'émotion et que tout ça, ben c'est compliqué. Alors que les hommes, quand ils disent non, c'est non, oui, c'est oui, gné, c'est gné. D'ailleurs ces trois mots composent à eux seuls la totalité de leur vocabulaire. Les hommes ne savent pas parler de leurs sentiments, ils sont incapables de sensibilité, de poésie et dans la lignée du point précédent, sont finalement des genres de bœufs aussi subtils d'un tweet de Bart de Wever (encore un mec, tiens). Pour répondre à cette idée au-delà de la connerie, je n'aurai qu'un mot: Proust (et le premier qui ose me dire que "c'est parce qu'il est pédé en fait", je lui mets une mandale littéraire dans la face). 

5: Un pervers, c'est masculin.
Probablement ce qui m'énerve le plus, c'est l'impunité totale dont bénéficient les femmes sur ce terrain. On peut avancer que les statistiques montrent que dans une écrasante majorité des cas, les actes d'attouchement sont le fait d'hommes mais je pense qu'il y a quelque chose qui se situe en deçà de ces statistiques. Les femmes sont aussi perverses que les hommes dans leur gestion de la sexualité infantile et parfois plus parce que jamais inquiétées. Non, c'est de l'amour maternel: donner le sein jusqu'à 4 ans, dormir dans le lit matrimonial avec un chiard de 10 ans, présenter son fils en disant l"homme de ma vie", non, c'est pas de l'amour, c'est bizarre et à la limite de l'inceste, en tout cas symboliquement. Et qu'on le veuille ou non, ces comportements ont un impact réel et profond sur la sexualité adulte. Qu'on essaye d'imaginer la situation inverse (avec un père), et on voit tout de suite où se situe l'inégalité flagrante. 

6: Plus c'est gros, mieux c'est
Celle-la je l'aime: non, c'est pas un truc de mecs qui font entre eux le concours de celui qu'a la plus grosse, c'est AUSSI un truc que les femmes entérinent et dans lequel elles jouent. On ne parle pas forcément de phallus réel mais aussi de trucs symboliques: mon mec a une plus grosse bagnole, un plus grand appart, un plus gros compte en banque, il m'achète des plus gros bijoux et des pompes de plus grosses grognasses que les tiennes d'abord. Et pour revenir à l'engin à proprement parler, il suffit de se rappeler des minauderies de cette décérébrée de Bradshaw et de ses crétines de copines finies à la pisse dès qu'elles parlent gros zizi pour se rendre compte que ça ne vient pas que des mecs. Mise à part récemment dans Broad City, je n'ai JAMAIS vu une évocation ouverte, décomplexée et décomplexante de cette histoire de taille. Ben non, contrairement à la politique de la gauche française, plus c'est gros, plus ça passe pas en fait. 

Bon, y a encore un paquet de trucs qui ne concernent pas directement le sexe mais qui sont tout aussi drôles: les femmes sont plus propres (haha), plus soigneuses (houhou), moins bruyantes (heuuu) et façon générale, plus polie et gentille (aheum). On est bien d'accord que c'est une question d'éducation mais c'est qui qui fait cette éducation, huuum? Comme on le couine à tout bout de champs, 80% du temps, ce sont les femmes qui éduquent les enfants à la maison et comme on s'en aperçoit assez facilement, le corps enseignant, en tout cas jusqu'au moins au secondaire inférieur est massivement féminin. Sans en tirer des conclusions hâtives, on peut quand même se poser des questions.

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