Toujours n’importe quoi et n’importe
comment : les trucs les plus chelous de la semaine.
Lights out, un film d’horreur genre maison hantée qu’on dirait pas
comme ça mais qui fait bien peur en fait (à moi en tout cas). Le film s’ouvre
sur une chouette scène de massacre sans tronçonneuse avec un monstre qui
apparaît dans l’ombre et qui disparaît à la lumière. Creepy. Commence alors le
film qui nous présente Rebecca, jeune cool un peu goth, se retrouvant à devoir
gérer un petit frère un poil chiant parce qu’il ne dort pas bien, le pauv’
chou. Ceci dit, avec une mère qui passe une partie de la nuit à parler à son
amie imaginaire et l’autre à hurler roulée en boule, y’a de quoi. Becky se rend
alors chez sa daronne, bien décidée à lui faire prendre ses médocs. Mais c’est
sans compter sur la présence maléfique qui rôde, ouuuh et dont Becky percera l’énigme
en trois minutes et demie d’un montage didactique à crever (pour si vraiment t’as
pas compris). C’est le côté un peu lourd : point de suspensme, au bout de
45’, l’histoire est pliée et on attend juste pour compter les cadavres à la
fin. Par contre, ça fait un peu flipper : les trucs qui surgissent dans le
noir, les ombres qui bougent dans le dos et tout ça, perso, j’ai gardé ma lampe
de poche près de moi.
Aussi une histoire de lumière
(dans le titre, pas dans la réalisation), c’est le The Neon Demon de Winding Refn ( qui a perdu des voyelles en
quittant son fjord natal). Je n’avais pas aimé Only god forgives qui était une
sorte de longue masturbation d’ado shooté aux clips MTV et à l’esthétique David
LaChapelle alors pourquoi diable m’être lancée là-dedans. Parce que je suis
comme ça, moi, d’une honnêteté intellectuelle à toute épreuve et un peu maso
sur les bords. Pis j’aime bien regarder un film en éructant dessus, ça ravigote. The Neon demon donc. Sujet super
révolutionnaire, l’histoire d’une petite fille pure qui est engloutie par la
machine à fabriquer des clones du monde de la mode. Comme c’est original !
Jesse, donc, est une super trop meugnonne aux longues boucles blondes et au
teint frais qui veut tenter sa chance dans la fashion. Elle fait tourner les
têtes mais hélas, dans cette grande ville faite de blocs de béton glacés et d’intérieur
gris, elle finira par se faire bouffer (littéralement, désolée pour le spoiler)
par les gorgones sans pitié qui peuplent ces murs, mouahaha. Des plans lents,
gris métallisé, baignés de néon bleus zet rouges, des acteurs placés comme des
statues de cires qui débitent des textes écrit par un fonctionnaire de la Capac
neurasthénique, de l’électro en nappes épaisses qui font un peu gerber à force :
mais quel bonheur. Je me suis endormie 4 fois pendant la première heure (il
faut dire que je sortais d’une bonne empoignade avec deux kilos de moules et qu’on
était dimanche après-midi) puis j’ai encaissé les 40 minutes suivantes à
renfort de café. Voilà, c’est super chiant, archi convenu, d’un niveau de clip
vidéo pseudo arty, et d’une inanité difficile à comparer. Cela dit, ça atteint
par là son but : parler du vide en en étant la définition la plus pure.
Tout aussi arty, mais sans faire
exprès, c’est Jaguar Force Thunderbolt,
nanard super-culte dont je ne connaissais pas l’existence jusqu’à y a pas
longtemps. Gloire à celui qui me le fit connaître. Il s’agit donc d’un film d’exploitation
taïwanais avec des méchants, des gentils et des dialogues de fous. Le film est
culte car il fait partie de ces chefs-d’œuvre du doublage : celui-ci a été
fait directement par la société de production et est donc réalisé par des
acteurs chinois qui parlent (un peu français).
C’est drôle. Comme en plus la version VHS (seule dispo à ce jour à ce qu’on
dit) est tout simplement mal cadrée (il manque littéralement 5 centimètres à
gauche et à droite), on passe deux heures devant un film qui pourrait avoir été
écrit par Godard : des dialogues tout chelou, déclamés sur des tons
blancs, entrecoupés de silence (pour correspondre aux mouvements faciaux du mandarin, malin !), des considérations existentielles écrites dans un
français durassien, le tout sur des images où il manque souvent un personnage
(à cause du problème de cadre) et qui sont soit surexposées (il fait tout
blanc) soit complètement noires. Le hors-champs,
la désincarnation, le mensonge des images, l’infidélité de la lumière :
autant de thèmes qui nous excitent et qui réjouiront le patient spectateur de
cet objet artistique exotique.
Lights out, Sanberg, 2016
The neon demon, Refn, 2016
Fei bao xing dong, Pan, 1981
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