Parce qu’il
faut bien faire quelque chose pour réviser son flamand et que j’ai trop la
flemme de faire des exercices sur Brulingua, je me suis mise aux films du Nord
de notre cher pays qu’ils sont mooielijk (ou juste mooie ?)
J’ai commencé par rattraper un retard
impardonnable, à savoir par La merditude
des choses, que je dois voir depuis un certain nombre d’années. Sympathique
film sur les familles de merde, c’est un truc à regarder le 25 après-midi,
quand tout le monde est bien bouffi de dinde et bourré de dirty martini :
ça égaie les discussions familiales ! On y voit un jeune écrivain faire
retour sur son enfance dans ambiance barakis flamands alcoolos de province qui
lui a laissé des souvenirs plutôt sympas : père qui se gerbe dessus,
assistante sociale à la maison, course à
vélo à poil, concours de bière, bagarre au couteau dans la cuisine et tirage de
pigeon à la carabine à double canon. C’est surtout le récit de rêves merdiques,
pris dans des existences sans ligne d’horizon, de reproduction sociale et
familiale, de comment on se reconstruit et de ce qui peut nous sauver (au moins
un peu). Sans que ça soit souligné plus que ça, ce qui fait la beauté du
propos, ici, c’est sans doute l’écriture ou la possibilité de transformer la
merde en carburant pour relever la tête. C’est plutôt positif, même si c’est
sans grande victoire. Pour le reste, c’est
plutôt drôle dans le genre, avec un peu de tendresse parfois et de maladresse
aussi.
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Dagen zonder lief est du même Groeningen, un peu plus jeune et déjà déprimé sur la vie. On y voit une jeune blonde à l'aspect bien flamand, Kelly, rentrer chez elle après une longue absence à New-York pour cause qu'elle se faisait chier dans sa Flandres natale. Rentrer au pays, certes, mais est-ce bien raisonnable? Non. On y retrouve des vieux potes, on fait un peu la fête, on s'engueule sur des vieilles histoires, on se rend compte que tout le monde a finalement une vie un peu merdique. Les enfants, le couple bien gentil, les boulots tout pourris, les projets sous forme de pot de peinture et de plan de cuisine Ikea. Ach. C'est doux-amer puisque ça termine bien mais en fait pas vraiment: tout dépend de ce qu'on appelle "bien". Comme quoi le happy-end est vraiment une question de point de vue.
De helaasheid der dingen, Groeningen, 2009
De zaak Alzheimer, van Looy, 2003
Dagen zonder lief, Groeningen, 2007
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