dimanche 15 avril 2012

I scream, you scream, we all scream for ice-cream.

Vienna, 2012

La proposition initiale de la série Masters of Horror est intéressante: proposer des films d'une heure, sans lien les uns avec les autres, autour des personnalités du cinéma d'horreur. Le résultat final a été maintes fois commenté - ce qui est ressort, c'est l'inégalité de la qualité. Il y a quand même dans le tas des trucs à ne pas jeter - voire vraiment excellents. 

- Homecoming et The screwfly solution ( Dante) sont vraiment pas mal faits: dans le premier des soldats reviennent d'Irak zombifiés et décident de faire reconnaître leur droit de vote. Intéressant. Dans le second, une épidémie frappe la population masculine qui se met à assassiner sauvagement les femmes - elles sont impures aux yeux de Dieu. Dans les deux cas, l'horreur se trame sur fond de question sociale prise au dix-huitième degré, mettant à l'amende les petits travers de la société américaine ( puritanisme, impérialisme guerrier). 

- Pelts ( Argento): bon, là le scénario est assez basique - un manteau fabriqué de fourrures de ratons-laveurs a un pouvoir de possession sur les gens qui travaillent dessus et qui se mettent à  se prendre eux-mêmes pour des peaux d'animaux à coudre - mais il y a de l'inventivité dans le gore. La scène de couture de paupières par exemple. 

- Deerwoman ( Landis), histoire classique d'une créature mi-femme, mi-cerf, le tout sur fond de légendes indiennes. Le personnage principal d'enquêteur à la masse et relégué aux affaires d'attaques animales ( entre les morsures de caniches et les singes apprivoisés échappés) est très bon. Puis il y a des petits clins d'oeil de Landis à lui-même.

- Cigarette burns (Carpenter) qui parle d'une collectionneur qui cherche un film qui rend fou - dont il ne resterait plus aucune copie. Ici, pléthore de références au cinéma d'horreur et de science-fi ( Argento, Vincent Price entre autres) et une mise en scène intéressante du spectateur de film gore.

- Sounds like ( Anderson) avec le très très bon Chris Bauer ( vu dans The wire et True blood) qui est affecté d' une ouïe surdéveloppée. Son métier de contrôleur des appels dans un call-center le force à écouter les conversations des autres toute la journée, jusqu'au jour où quelque chose craque. La sensation d'entendre tout à la puissance mille est hyper bien rendue, jusqu'à la crispation physique.

- Dance of the dead ( Hooper) où dans un monde postapocalyptique, un meneur de cabaret fait fortune en faisant se produire sur scène des morts à qui on a injecté un composé qui ravive leurs fonctions nerveuses primaires. L'univers créé est convaincant et on a limite envie d'en savoir un peu plus - l'histoire principale qui tourne autour d'une relation mère-fille compliquée n'est pas d'un intérêt foudroyant.

Pour le reste il  y a des trucs moyens ( Imprint, The damned thing, Jenifer, Pro-life) , des trucs passables (Sick girl, Fair haired child) et des trucs franchement ridicules ( Dreams in the witch house, avec le rat à tête humaine, arf ) Maintenant, ça reste du cinéma gore, à qui on ne demande finalement pas grand chose si ce n'est de faire peur et de faire gicler les os et d'activer la pompe à sang. Alors, bon quand même.

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