jeudi 16 août 2012

ДЈ Владимир ис ин да хаус

J'ai récemment eu le bonheur de me trouver à bord du vol long courrier d'une compagnie russe, où, entre deux prières pour ma vie et quelques verres d'un vin probablement distillé dans le cockpit dudit avion et servi par une rotonde hôtesse post-soviétique, j'ai pu m'abandonner au plaisir coupable d'un matage extensif des clips repris dans la playlist " Pop: hits only". DJ Vladimir, qui avait bien fait son travail, y avait réuni pas moins de 2h30 de clips trop frais et carrément bandant. Outre le trauma vécu, j'ai constaté quelques faits intéressants.

1: David Guetta est toujours aussi célèbre. Il fait même des clips artistiques avec du sens dedans et des effets instagram. On peut se demander quel est le rapport entre le clip et la chanson, mais laissons nous plutôt bercer par la musique illustrée magistralement par les aventures d'un petit garçon sous crack. La mèche blonde et les dents lapinaudes nous font d'ailleurs penser à un DJ célèbre, mais qui? 

2: Les boys-band sont de retour et ça fait peur. Je me rappelle d'un article de 20 ans ( circa 1997) intitulé " Il faut bien que les boys bandent" et dont des bribes me reviennent en tête en visionnant les clips des One Direction : " les chanteurs marchent sur la plage en se donnant des grandes tapes bien viriles dans le dos" "chemises ouvertes sur des abdos bien huilés" et " inoffensif et asexués, ils parlent des filles en général sans jamais en évoquer une précisément". Bon une partie de ces citations est de mémoire, puisque ma collecque de 20 ans est restée à Bruxelles et que je devais avoir une douzaine d'années quand j'ai lu ce papier.  Les One Direction sont donc un groupe de garçons, au nombre parfait de 5 ( tels les G-Squad) qui ont cet air réjoui des prépupères qui regardent pousser leur premier poils. Ils chantent, dansent et prennent des bus londoniens. Ils ne sont pas bodybuildés par contre, préférant l'élégance freluquette de la crevette style Mod ou la nonchalance slacker clean. Ils chantent des chansons avec des rimes tellement riches qu'il n'existe pas de de terme en poétique pour les décrire (" So get out of my head/ And fall in my arms instead") et dont la dialectique apparente rendrait Hegel fou de rage ( " You don't know you're beautiful/ That's what makes you beautiful"). Leurs, grands frères, les Overtones, ne font pas vraiment mieux du point de vue herméneutique, mais eux, au moins, sont suffisamment âgés pour l'apéro. Bim.

3: LMFAO révèle enfin une partie de la vérité sur leur musique: c'est rien que de la grosse daube qui transforme les gens en zombies musicaux avec des goûts vestimentaires de chiotte. Je ne sais pas très bien si tout ça est une énorme mise en abyme truculente d'ironie ou tout simplement un concept de clip imaginé par le cerveau d'ados attardés qui n'ont pas  complètement saisi la technique de la métaphore telle que ce cher Nietzsche la définit. 

La leçon de tout ceci? Gardez la foi et ne sortez pas sans boules quiès. 

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