mercredi 27 novembre 2013

Ecran total

J'ai passé un week-end entier avec Giuliano Gemma, mais quel homme! Barbu, moustachu, hilare ou begrmanien, ce type sait tout faire!

Un dollaro bucato est un bon western spaghetti dans une Amérique post guerre civile dans laquelle on ne sait jamais vraiment à qui on a affaire: les policiers sont des méchants, les sudistes sont des gentils, les barbus rasent leurs barbes et pouf, tout est tourneboulé. La copie était un peu mauvaise, alors le paysage était un peu jauni, mais quand on pense que y'a des gens qu'ont besoin d'appli pour ça....

Il prezzo del potere est un ( à en croire IMDB) political spaghetti, appellation qui prête à rire, mais en fait, pas trop. Le film raconte la tentative d'assassinat du président des Etats-Unis lors d'une de ses visites au Texas - à Dallas. Comme ça passait le 22 novembre, c'était plutôt bien vu. Le film est assez transparent quant à sa référence historique, même si ça se situe fin 19e. Les Texans sont pas bien sympas et si on retrouve plein de trucs de western, il y a quand même une logique d'état qui prévaut à la fin sur un univers plus dualiste.

Even angels eat beans m'a eue au titre, donc je m'attendais à tout et n'importe quoi, et c'est un film assez drôle, avec une paire d'idiots plutôt bien choisie: Bud Spencer qui ressemble à un tueur ukrainien taciturne et Gemma goguenard du début à la fin, avec les pieds en canard à la Charlot. Le méchant, hilare lui aussi à la suite d'une paralysie faciale est tout simplement délicieux et il y a a des bagarres assez fameuses.

Violenza al sole pourrait s'appeler "L'inconnu Bergmanien du lac": sur une île déserte, Gemma en mode super beau gosse nous montre son torse et fait des folies avec son masque de plongée. Un grand suédois taciturne, lui aussi, toute la douleur du monde collé sur le visage semble nous dire "ääää" mais silencieusement, hein. Entre amours tempétueuses sous le cercle polaire et baisers fougueux sur la plage à l'heure de la sieste, notre scandinave pétrifié est peu à pris par une fièvre toute calviniste à la vue de ces jeunes gourgandins qui s'ébattent en faisant fi de toute morale et tout ça finira mal et dans un cri. L'ambiance mi-moite mi-voyeuriste est vraiment bien foutue, le côté robinson rousseauiste en plus.

Il prefetto di ferro était raconte un épisode de la vie de Cesare Mori, célèbre préfet entièrement fabriqué en fer. Non, en fait, c'est plutôt une métaphore. J'ai adoré, mais je suis très partiale aux personnages méga-intègres dans un monde de brutes et j'ai un souvenir de Sicile très mitigé - pour ne pas dire atroce. Probablement un peu manichéen à la base (le bon et tous les truands), le film finit sur une a-victoire plutôt amère, qui ressemble, elle, plus à la vie en vrai. Gemma est méconnaissable, tout en moustache sévère et en culotte de golf (étonnamment sexy). Et les chants (siciliens?) mi-criés mi-chantés (Morricone à la BO)  complètent ce tableau enchanteur.

Un dollaro bucato, Ferroni, 1965
Il prezzo del potere, Valerii, 1969
Even angels eat beans, Barboni, 1973
Violenza al sole, Vancini, 1969
Il prefetto di ferro, Squitieri, 1977

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